• On lit en ce 11 janvier 2023 :

    https://www.20minutes.fr/societe/4018141-20230110-fin-vie-macron-cherche-voie-moyenne-selon-representants-cultes

     

    Fin de vie : je me suis souvent exprimé là-dessus. D’abord un principe TRÈS simple :
    — SEULE la personne décide (ou ses parents pour les TRÈS JEUNES enfants)
    ……………………… soit par choix anticipé (document sur soi)
    ……………………… soit si elle est consciente, in situ
    — un médecin ne peut en AUCUN cas décider pour le citoyen
    — l’aide à partir ne DOIT PAS être faite par un médecin ou une infirmière, ce n’est pas leur rôle
    — cet acte important doit se faire devant témoins, de la famille, ou non (suggestion : un huissier peut être là pour constater que tout se fait dans les règles ; mais pas un médecin, tout au plus celui-ci pourra-t-il venir plus tard constater le décès)
    — suggestion : un membre de l’ADMD peut s’en charger, en attendant que ce service lui soit rendu plus tard, à son tour
    .
    Conclusion : ce n’est pas au gouvernement de s’en mêler, encore moins un président dont ce n’est pas du tout le rôle. Un président est :

    — à l'Intérieur un arbitre entre plusieurs autorités qui peuvent avoir fréquemment des priorités contradictoires

    — à l'Extérieur le représentant de notre pays pour les grandes occasions

    — éventuellement il se retrouve chef des Armées en cas de conflit, c'est plus administratif que militaire

    — pour le reste il a une fonction d'apparat, comme on dit il "inaugure les chrysanthèmes".

     

    Bien entendu les très hauts fonctionnaires, et les autres, ne peuvent avoir de dialogues officiels avec les représentants des cultes, en particulier à propos des croyances. Il suffit de relire la loi de décembre 1905, qui ne doit surtout pas être touchée.


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  • Une dépêche ce matin m'a fait bondir. C'est à propos de l'avis du Comité Consultatif d'Éthique. Même s'il n'est que consultatif, il s'est réuni à la demande du Président de la République, donc cet avis ne peut être anodin.


    Un extrait :

    Paris (AFP) le 01/07/2013 à 11h22 - La majorité des membres du Comité consultatif d'éthique (CCNE) recommande de ne pas légaliser l'assistance au suicide ni l'euthanasie, dans un avis rendu public lundi.
     
    Pour la plus grande partie du CCNE, l'autorisation de l'"aide active à mourir" pourrait être perçue par des personnes vulnérables comme un risque d'être victimes d'abandon de soins et de voir abréger leur vie, souligne-t-il dans cet avis "Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir", sollicité par le président de la République.
    Le Comité y émet aussi des propositions, adoptées à l'unanimité de ses membres, pour améliorer la prise en charge de la phase ultime de la vie.



    Je n'ai pas hésité à écrire immédiatement au Comité dans le formulaire de contact, pour lui faire savoir mon opposition à son avis.


    Bonjour Mesdames, bonjour Messieurs.
    Ayant eu à connaître d'un cas douloureux, long (plus de 20 ans) et irrémédiable, d'une personne très proche, je me permets de lancer un avis né de mon expérience.

    Le corps médical a bien trop de pouvoir concernant l'avenir d'une personne. Personnellement si c'était pour moi, je ne tolérerais pas, j'insiste, je ne tolérerais pas qu'un médecin (ou un aréopage de praticiens) décide à ma place ou à celle de mon entourage des traitements, des soins et d'autres dispositions.

    Suis-je pour l'euthanasie ? Oui, et pas pour cette inutile, grotesque et avilissante solution d'endormissement profond liée à l'arrêt de toute sustentation : d'autant que quelque part le "patient" (je déteste ce terme) peut souffrir sans que le médecin ne s'en doute.

    Oui, c'est en connaissance de cause que je précise ces mots, pour avoir vu des choses révoltantes au cours de ces longues années.

    Je vous prie d'agréer, Mesdames, Messieurs, l'expression de ma considération distinguée.


    Oui, pour moi il est clair que le médecin ne devrait pas être habilité à prendre des décisions sur ce genre de difficulté ô combien grave.  Seul le malade ou le blessé devrait avoir ce choix, y compris de décider d'en finir immédiatement. Bien entendu, s'il a nommé une ou des personnes de confiance, et que son choix n'a pas déjà été exposé par écrit, ce sont ces personnes qui devront statuer s'il n'est plus en mesure de s'exprimer, et uniquement dans ce cas-là. Mais généralement ces deux conditions vont de pair. Ce choix vaut aussi pour les adolescents faisant manifestement preuve de jugement.

    Quant au bras chargé d'accomplir ces volontés, immédiatement je récuserais un membre du corps médical, par manque de confiance. J'avais pensé, pour ceux qui sont membres de l'ADMD, qu'un autre membre pourrait s'en charger, en attendant qu'un autre lui rende un jour le même service. Les praticiens ne pourraient qu'être témoins, chargés éventuellement de fournir les éléments matériels nécessaires au geste. Bien entendu (pour moi c'est évident), il faudrait au moins un autre témoin, totalement étranger au corps médical, en plus des membres de la famille désirant être présents. L'idéal serait un huissier de justice, qui pourrait ainsi donner un rapport légal de l'acte.

    Oui, je redouble de précautions, afin que ce ne soit pas une manœuvre arbitraire comme certains le redoutent. Mais je pense que si les personnes du comité d'éthique sont si réticentes, c'est que leurs schémas de pensées sont biaisés par des considérations morales : je me trompe peut-être. En revanche pour la loi Léonetti j'ai moins de doute. C'est au point que j'avais écrit à ce Monsieur à l'époque où il n'était plus ministre : il ne m'a jamais répondu. Pourtant j'avais attendu presque un an après le décès de mon épouse pour lui exposer mes préventions contre sa loi. Ce n'était aucunement un coup de tête.

    Je crains que certains, ayant des idées différentes parmi le corps médical de ce qui me paraît sensé, ne continuent à accomplir ce qui pourrait aller jusqu'à la torture, en toute bonne foi. Souvenons-nous tous de ce cas exemplaire que fut celui de Vincent Humbert. Largement médiatisé à l'époque, ce cas, et d'autres du même genre, n'est toujours pas résolu au niveau des responsabilités pénales. Souvenons-nous que c'est celui qui l'a délivré qui a eu des ennuis, alors que celui qui le laissait souffrir dans son service, le Dr Rigaux,  n'a même pas eu une réprimande, un blâme...  parce que la loi est ainsi faite. Les médecins ne peuvent-ils pas, ne veulent-ils pas comprendre qu'il est des douleurs morales pires que les souffrances physiques ?

    Aider un malade qui veut finir sa vie parce qu'elle est pour lui devenue insupportable, c'est s'exposer aux rigueurs de la loi. Le "meurtre avec préméditation" est considéré comme l'un des crimes les plus graves, même s'il s'agit en l'occurrence du plus grand acte d'amour qui se puisse concevoir. Ma femme ne m'a jamais demandé à l'aider à partir. Si elle l'avait fait, de façon claire et répétée, je n'aurais pas hésité, sachant ce qui m'arriverait ensuite. Vu que jusqu'au bout elle a eu une pleine intelligence, peut-être avait-elle saisi les implications qu'aurait causé sa demande, et s'est-elle interdit de formuler celle-ci.


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