• la Vache Rit
    Bonjour ! Oui, Notre-Dame des Landes tient toujours, plus que jamais. Il le fait, il le dit, il le chante.

    Faute de code d'intégration, petits chanceux, voici malgré tout la dernière chanson. Elle rappelle à tous que samedi 17 novembre, tout le monde est chaudement invité à participer à la manifestation-reconstruction qui se tiendra à 11 heures, regroupement près de l'église du village même de Notre-Dame des Landes.

    Nous serons très nombreux : des cars viendront d'un peu partout en France. Ce sera une grande fête. On nous annonce même que Jean-Luc Mélenchon sera présent, ainsi que Corinne Morel-Darleux, l'élue du Vercors (conseillère régionale) chargée des dossiers écologie au Front de Gauche. Et d'autres sans doute.

    Entre un (abus de) Pouvoir obtus et buté, prisonnier de la catastrophe internationale Vinci, et une Bretagne à qui il ne faut pas en conter, il ne peut y avoir qu'une solide inimitié. A nous tous de montrer que cette inimitié n'est pas seulement le fait de quelques paysans attachés à leurs terrains, à leurs maisons, à leur vie ; elle n'est pas seulement le fait de volontaires européens (oui, l'Europe, elle est là, où les fonctionnaires de Bruxelles ne la voient pas, et ne veulent pas la voir)  venus défendre cette terre en vivant de ses bienfaits en toute modestie et en la respectant ; elle n'est même pas seulement le fait de nombreux citoyens et élus locaux de la région conscients de la gravité de l'enjeu : elle est désormais une affaire internationale ! 

    Non, ce ne sont pas des diplomates bardés de diplômes qui viennent palabrer gravement et inutilement autour d'un buffet hors de prix. Des citoyens européens de toutes conditions, y compris parmi ceux que les politiciens ignorent (chômeurs par exemple) se mobilisent, soit sur place à Londres, Francfort ou ailleurs, soit en faisant le chemin jusqu'ici. Les dossiers brûlants concernent tous les Européens, ces Grands Projets Inutiles rejetés par tous, hors de prix, qui veulent bousculer tout l'environnement pour simplement imprimer la marque de quelque politicien voulant entrer dans l'Histoire. Quoi de plus aberrant, en pleine crise, en plein automne, que de venir détruire des maisons alors qu'il en manque cruellement partout ! Quoi de plus aberrant que de penser que ces maisons, leurs potagers, leurs vaches et leurs habitants ne demandant rien à personne, seront remplacées par des étendues imbuvables de béton, où décolleront des sources ambulantes de pollution ne pouvant intéresser que quelques riches nantis !

    Messieurs les politiciens, ne pensez vous pas que soutenir de toutes vos forces de pareilles aberrations est quelque part criminel (et avec préméditation !!!) ? Il va falloir vous le répéter avec force, avec constance, avec toute la détermination que donne le bon droit (celui que vous avez biaisé).



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  • AFP  le 08-11-2012 à 20h11

    PARIS (AFP) - Jean-Marc Ayrault a reçu jeudi soir des parlementaires communistes, afin d'apaiser le climat avec le Front de gauche au lendemain du rejet par le PCF de deux textes importants au Sénat, mais les élus communistes ont déclaré camper sur leurs positions.
    S'exprimant à l'issue de la rencontre, le secrétaire national du PCF et sénateur, Pierre Laurent, a assuré que les parlementaires communistes continueraient à défendre leurs points de vue.

    "Nous avons participé à la victoire d'une majorité politique au printemps et nous considérons que nous sommes dans cette majorité politique", a ajouté M. Laurent.

    Les communistes nient ainsi avec vigueur se trouver dans l'opposition, malgré leurs votes négatifs au Sénat contre une proposition de loi socialiste sur l'énergie et la programmation budgétaire 2012-2017, avec les voix de la droite et du centre. Surtout, ils s'apprêtent à voter en séance contre le projet de budget de la Sécurité sociale.

    La dépêche dans son intégralité est ici


    C'est vraiment fatigant. Hollande a été élu par défaut par la gauche (à ne pas confondre avec le PS) qui par solidarité républicaine voulait barrer la route à Sarkozy. La cause a été clairement exprimée avant et après le vote.

    Aujourd'hui le premier ministre ose reprocher aux forces de gauche de refuser de voter un budget libéral, un budget d'austérité pour les plus vulnérables, un budget de droite en somme. Un comble, il les accuse de voter avec la droite, alors que c'est celle-ci, par opportunisme, qui s'est rangée derrière le vote Front de Gauche.

    Ces accusations sont bien entendu inacceptables, surtout de la part d'un homme qui soutient de toutes ses forces un projet ultra-libéral, celui de l'inutile aéroport de Notre-Dame des Landes. Je suis témoin d'une chose remarquable. Avant-hier je distribuais à Nantes des tracts appelant à une grande manifestation dans quelques jours pour repousser ce projet, dans un quartier pas particulièrement populaire. Au moins les deux tiers des passants approuvaient cette manifestation, peu étaient indifférents, encore moins se sont déclarés pour ce projet ( au maximum dix pour cent, c'est assez net). Chose remarquable, parmi ces derniers certains étaient plutôt agressifs, comme s'ils avaient peur de voir la chose ne pas se faire.

    Les Français ont voté clairement pour une nouvelle donne de gauche, après les années de galère sous des équipes particulièrement libérales et pro-atlantistes. La preuve ? Ce sont des socialistes ou d'autres élus plus à gauche qui tiennent à la fois la présidence, le sénat, l'assemblée, la presque totalité des régions, de plus en plus de départements, la plupart des grandes villes... Cela a une signification. Le PS s'est seulement taillé la part du lion parce qu'il était implanté depuis plus longtemps, avec plus de soutiens locaux obligés (employés municipaux par exemple).

    Il va falloir que la tête de l'exécutif se pose la question : pourquoi continuer la politique des prédécesseurs, quand les citoyens la refusent, à bon droit d'ailleurs ? Pourquoi accentuer chômage, précarité, misère ?

    La pauvreté s'est "ancrée" en France, signale le Secours catholique

    Challenges.fr - 2012/11/08-13:10:15
    En 2011, le Secours Catholique a rencontré 1.422.000 personnes en situation de pauvreté, dont 668.000 enfants. Ainsi en dix ans, les loyers acquittés par les ménages reçus au Secours catholique ont augmenté de 21% dans le parc HLM et de 26% dans le privé (en euros constants
     

     Tout récemment, ainsi que l'annonce ce titre du Nouvel Obs, le secours catholique disait que la grande pauvreté s'était installée dans la durée pour beaucoup de gens : on ne peut tout de même pas l'accuser de gauchisme ! Cela signifie qu'une nouvelle donne, sur de nouvelles bases vraiment différentes, est nécessaire. Fourguer les milliards engrangés par le travail de nos concitoyens et les richesses de notre sol, à des banques qui les feront suivre à leurs actionnaires, ou qui soutiendront des projets loufoques et inutiles, çà suffit ! Tout le monde attend de ceux qui ne sont pas (encore) considérés comme la droite de renverser la vapeur, de s'interroger sur la pertinence de la Dette par une audit serrée, de refuser de dire amen à toutes les exigences européennes, et en particulier d'un pays trop différent du nôtre, l'Allemagne.

    Un problème se pose alors : les Français ont voté pour une majorité quasi absolue à l'Assemblée pour des députés socialistes (le mot dit bien ce qu'il veut dire), et ceux-ci se dépêchent de voter l'austérité à tours de bras. L'ont-ils fait par conviction, ou parce que l'appareil du parti les y a obligés (sous peine d'être exclus sans doute) ? Le doute est important. Cela voudrait dire qu'un aréopage quasi-indéboulonnable déclare depuis la rue de Solférino diriger sans mandat et sans contrôle par les citoyens. On l'a connu au temps où c'est l'UMP qui avait ce sinistre rôle, les Russes l'ont connu sous Staline avec plus de violence encore, mais de toute façon ce n'est absolument pas la démocratie.  Eh bien, il faut que cela change.

    Comment les citoyens pourront-ils se réapproprier les décisions ? Même ceux qui, par paresse, confient inconsidérément les clefs de leur avenir à des personnages qui ne pensent qu'à leur propre devenir, vont finir par se lasser.

     
    XXXIII
    La résistance à l'oppression est la conséquence des autres Droits de l'homme.
    XXXIV
    Il y a oppression contre le corps social, lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.
    XXXV
    Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection estpour le peuple, et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.



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  • Aujourd'hui notre ami Des Pas Perdus nous relatait le contenu de l'ouvrage "Le choc de la décroissance", écrit par Vincent Cheynet. Cela m'a inspiré quelques lignes.


    Actuellement la "croissance" n'est qu'une compensation, comme on dit en psychologie, d'une immense frustration : dominés par le Travail avec un grand T, trop de gens en oublient de vivre, tout simplement. Ils s'isolent, et la seule façon pour eux d'avoir l'impression de continuer une vie sociale, est de la vivre "par procuration", via les téléphones mobiles, la télévision, les transports auxquels ils sont accros en raison des distances à parcourir pour rejoindre le Travail... Se côtoyant sans fin, ils s'ignorent, et dès qu'ils ont un peu de temps ils vont s'isoler plus encore en allant "en vacances" quelque part tout en continuant à ignorer leurs voisins.

    La découverte, ce n'est pas à des milliers de kilomètres qu'elle peut s'opérer : parfois il suffit de quelques mètres.

    La déclaration des droits de l'homme et du citoyen a fait une grosse faute en plaçant parmi ses principes de base la propriété. C'est la même terre pour tous. C'est au point que ce principe est devenu sous-jacent, implicite : il ne l'est pas. Par nécessité vitale, nous avons tous un droit d'usage sur les richesses de la planète, mais selon le principe, transcendant, d'égalité, nul ne peut solliciter exagérément ces richesses au détriment de tous les autres, au présent et ceux qui en auront besoin dans le futur.

    La décroissance, c'est retrouver une vie en commun avec toute la planète et ses habitants. C'est prendre non son dû, mais ce dont on a vraiment besoin : la différence est immense.

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  • Notre-Dame des Landes : la résistance de la Zone à Défendre continue plus que jamais malgré les violentes provocations, agressions, démolitions peu légales, ou illégales, en tout cas illégitimes. Encore aujourd'hui il semble qu'une attaque, une de plus, soit en cours (le préfet avait dit, dès le 16 à midi, que c'était fini)  Un nouveau document à verser au dossier à charge contre le gouvernement, ses membres, ses représentants locaux, et ses élus. Merci au blog L'Art et la Manière.

    Pour se faire une idée en direct de la situation, un lien continue à donner toutes les indications qu'il peut avoir. Le délit d'atteinte à la libre circulation ne semble pas gêner le chef des condottiere. Que vaut la force sans le droit ? Nous sommes dans une situation de répression à une opposition légitime. La dictature, quoi. N'ayons pas peur les mots. Ils ont un sens.

     

     

    Un octobre à Notre-Dame-des-Landes…


    Elle squatte notre blog, mais au final on s’y fait. Claire, on finirait même par apprécier. C’est qu’elle a de très bonnes fréquentations cette femme là. Alors derrière ses sourires Hollywoodiens et ses nez rouges on fini par découvrir un personnage qui vaut le détour. D’ailleurs ses textes sont des petits voyages, alors laissez vous guidez et attachez vos ceintures : nous partons pour Notre-Dame-des-Landes.

    Si vous avez les oreilles qui sifflent, c’est normal, c’est le changement qui décolle

    Embarquement immédiat

    Mesdames, Messieurs, bienvenue à bord ! C’est avec grand plaisir que je vous accueille dans notre tout nouvel airbus 444. Mon nom est Victoire et c’est moi qui vais vous accompagner tout au long de ce voyage.. Installez-vous confortablement dans vos sièges flambant neufs – et en matériaux recyclés évidemment, nous allons bientôt décoller. Ma collègue passera parmi vous dans un instant pour vous apporter de quoi vous restaurer. En attendant, j’aimerais vous rappeler que vous êtes dans un aéroport in-ter-na-tio-nal, un vrai hub au summum de la modernité, qui n’a été conçu que pour satisfaire vos besoins les plus exigeants. Je tiens à vous le rappeler parce que ça n’a pas été facile d’en arriver là, il a fallu venir à bout d’individus des plus enragés, qui s’étaient mis en tête de s’opposer au progrès.
    Ces gens là ne comprenaient pas – je pense d’ailleurs qu’ils n’avaient tout simplement pas les capacités intellectuelles pour le concevoir – que notre salut résidait précisément dans la construction de cet aéroport. Ils nous expliquaient que l’on pouvait très bien se satisfaire de l’ancien aéroport de Nantes, comme si c’était raisonnable de se contenter de ce qu’on a déjà alors qu’on pourrait avoir plus grand, plus beau, plus fort. Je ne dis pas, il marchait bien cet aéroport, et c’est vrai qu’il n’était même pas utilisé à plus de 35 % de ses capacités, mais nos experts étaient formels, l’explosion de la fréquentation était imminente, c’était donc un vrai problème d’intérêt(s) général. Notre bien-aimé premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui était maire de Nantes à l’époque, l’avait bien compris et faisait tout son possible pour réduire au silence les vociférations insupportables de la poignée d’anarchistes qui s’opposaient absurdement au projet. De vrais déséquilibrés, je vous assure.

    Écolos, Fachos ! 

    Ils refusaient catégoriquement de contribuer à l’effort national pour augmenter la Croissance, et préféraient jouer dans leur coin à Bob le bricoleur, cultiver des légumes et fabriquer du pain. Vous comprenez bien qu’il était inacceptable de laisser cette cinquantaine de barbares moyenâgeux occuper inutilement des terrains aussi précieux pour l’avenir de notre pays. Les paysans, c’est bien, mais faudrait pas non plus qu’ils nous empêchent de vivre ! D’autant plus qu’il n’y avait pas que des agriculteurs. Ils avaient été rejoints par des vauriens, des squatteurs, qui prétendaient tenir à cette zone boueuse – soit-disant extrêmement importante du point de vue de la biodiversité. Tout ça pour quelques grenouilles, non mais vous vous rendez compte ! On ne s’appelle pas Brigitte Bardot non plus ! L’écologie, on en entend assez parler comme ça, on a des ampoules à basse consommation et puis on paie une taxe sur nos émissions de gaz à effets de serre, ça suffit pour préserver la planète, non ?
    Le pire, c’était leur arrogance. Non seulement ils passaient leur vie à emmerder le monde, mais en plus, ils osaient nous donner des leçons sur la manière d’utiliser les fonds publics ! Un comble. On n’allait quand même pas gaspiller de l’argent pour soigner les pauvres – ou pire, les sans-papiers ! – ni financer des profs pour les sales mioches des banlieues ! De toute façon, c’était un faux prétexte, ces gens ne vivaient pas dans la réalité, ils n’avaient même pas la télé! Vous faudrait que vous lisiez la lettre sans queue ni tête qu’ils avaient envoyé un jour au préfet, pour mesurer leur état de folie. Selon eux, c’était nous les agresseurs, nous qui portions atteinte à la propriété privée, nous qui nous moquions de ce que nous allions laisser aux générations futures. Un vrai tissu d’inepties sans queue ni tête : que seraient-elles aujourd’hui, les générations futures, sans cet superbe aéroport ?!

    La Guerre d’Octobre 

    Si nous avons du subir ces affronts pendant trop d’années, c’est parce qu’à l’époque, on devait encore faire semblant d’être dans une « démocratie », et donc attendre les autorisations juridiques pour lancer l’assaut. Mais nous avons toujours maintenu une pression formidable pour les atteindre psychologiquement. Vous auriez du voir ça, présence policière plus ou moins pacifique, lettres d’expulsion et j’en passe. Eux répliquaient par quelques slogans peints sur de vieux draps, c’était ridicule. Et puis, en octobre 2012, on a décidé que ça suffisait. Il faut dire que la trêve hivernale allait bientôt arriver, et que ça aurait fait mauvais genre de les expulser après. Alors un beau matin, ce fut le grand débarquement dans la ZAD (Zone à Détruire) : 500 gendarmes mobiles, des hélicoptères, des bulldozers.. Quel spectacle grandiose ! Cette puissance, cette démonstration de force, c’était impressionnant, vraiment. Nos pseudo-rebelles faisaient pâle figure, je vous le garantis. On aurait dit de vulgaires petites fourmis qui s’agitaient en vain, tentant de repousser provisoirement l’inéluctable fin. Ah, c’est sûr qu’ils se battaient comme des chiens enragés. À force de vivre dans les marécages, ils étaient devenus coriaces !
    Enfin tout ça est derrière nous maintenant. Quand j’y repense, j’en ai encore des frissons. On a vécu des moments intenses, inoubliables. Imaginez-vous, ils étaient là, à lancer des épis de maïs sur les forces de l’ordre! Mais vous pensez-bien qu’en face des gaz lacrymogènes et des tazers, ils ne faisaient pas le poids. Ils avaient beau construire des barricades, s’attacher aux toits de leurs cabanes, bloquer les routes, nous étions les plus forts, et les plus nombreux. Assister à l’avancée inexorable des bulldozers, voir les maisons s’écrouler une à une jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un tas de pierres fumant, ça n’a pas de prix.. On les a traqué jusqu’au bout. Tout a été massacré : les champs, les jardins, les habitations. Le plus jouissif, c’était de voir leur visage. Un mélange de haine, d’écœurement et d’impuissance. Ah, elle portait bien son nom, l’opération « César » ! C’était nous, les empereurs, les maîtres absolus du moindre carré de terre ! Tout nous appartenait, tout était à notre merci. Mais vous connaissez ce sentiment, n’est-ce pas ? Si vous êtes ici, dans cet airbus 444, c’est parce que vous faîtes partie de cette élite qui peut s’offrir le luxe de voyager en avion.. Allons, portons un toast : À la victoire du capitalisme financier sur l’outrecuidance de ces illuminés, sur l’insolence de leurs revendications et de leur lutte !

    Claire Batailler

    Note de l’auteure : Et si… on écrivait une autre histoire, tous ensemble 
    http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/

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  • Jean-Louis Borloo vient donc de dévoiler son nouveau parti, l'UDI, auquel Chantal Jouanno vient de se rallier. Il s'agissait de renouveler les positions "au Centre". On peut gloser, cela occupe les "journalistes".

    Ce n'est qu'un parti libéral de plus, un caméléon qui a bougé un peu : coincé entre les libéraux de Montretout, ceux de Vaugirard (puisqu'ils ont quitté La Boétie) et ceux de Solférino, il va lui falloir trouver un point d'appui pour ses papattes. Après tout, s'il a envie de renouveler son papier à lettres, pourquoi pas ? Sur le fond, qu'est-ce que cela change ?

    Il est bien plus important de compter les forces anti-libérales, de scruter leurs motivations, leurs programmes, leurs divisions, leurs faiblesses. J'ai noté que, sur certains points elles ne se démarquent guère de "l'autre bord", comme en politique extérieure. Ne pas défendre Kadhafi (on sait ce que j'en pense), Gbagbo, et maintenant Assad, tous trois opposés aux diktats de "l'Occident" et résolus à garder un autre cap, est à mon avis une faute grave pour l'avenir de nos luttes elles-mêmes. Je vise là aussi bien le front de gauche que le NPA, qui ont raté la bonne interprétation des évènements il me semble. Peut-être parce que leur interprétation des paroles de Marx n'est-elle pas tout-à-fait la bonne. Défendre le travail, c'est défendre le capitalisme. Défendre "l'Occident" contre des solutions locales et originales, même si de loin elle n'apparaissent pas parfaites, c'est aussi défendre le capitalisme.

    C'est pourquoi le remaniement au Centre est le non-évènement qu'adorent les médias :  il cache les dossiers importants, ceux que les patrons des groupes de presse veulent minimiser. De Notre-Dame des Landes à Fleurange, Fralib, ou la centrale de Fessenheim, de Cuba assiégé par des terroristes floridais à l'Afghanistan envahi par les mêmes, de putschs au Honduras ou au Paraguay, à un soit-disant Al Qaida des sables occupant le centre du Sahel, ce sont les mêmes défis que nous, forces de refus du libéralisme-capitalisme, devons appréhender. S'arrêter en chemin est retarder l'avancée de l'Humanité entière malgré ses prédateurs malades. Et surtout qu'on ne s'y trompe pas : malgré son aspect tentaculaire Goldman Sachs n'est pas le seul en cause.

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  • On apprend que le comité d'Oslo a attribué le Nobel de la paix à l'union européenne, ce machin antidémocratique par définition basé à Bruxelles. La paix ! Mais la guerre n'a jamais cessé ! Et comme avant ce sont les plus vulnérables qui sont les plus touchés. On déplore peut-être moins de morts, ceux-ci étant le plus souvent des personnes tellement accablées qu'elle se sont supprimées. Les statistiques montrent une réelle augmentation de ce fait très parlant.

    Oui, c'est la guerre. Et comme en 1914, ce sont des innocents qui sont obligés de monter en ligne, et qui s'entretuent à coups de concurrence. Et comme en 1914, ce sont les banquiers qui comptent les points, car une guerre est extrêmement rentable pour eux. Avant des quartiers entiers étaient écrasés de bombes, voire des villes entières comme Dresde, Royan, Coventry, que sais-je..... Maintenant quand l'on passe par exemple dans le nord de la France, se découvrent d'immenses friches industrielles, sinistrement abandonnées des hommes.

    Oui, c'est la guerre.  Et les journaux financiers, mais pas qu'eux, retentissent de communiqués de victoire consécutifs à des fusions qui laisseront des milliers de travailleurs sur le terrain, ils se félicitent de grandes manœuvres financières, ils annoncent fièrement que telle ou telle banque est "sauvée".  Mais sauvée comment ? Ce sont les États qui ont donné l'argent, et les États, ce sont les impôts et taxes qui les alimentent. "Achetez du pain, braves gens, achetez des allumettes, achetez une voiture, c'est pour une bonne œuvre !"

    Oh oui, une bonne œuvre.  Cet argent péniblement collecté finira dans un paradis fiscal, changera de mains de nombreuses fois, et reviendra sous la forme d'un nouveau rachat d'entreprise, qui sera pillée à son tour et laissée à l'abandon, et le cycle recommencera.

    Cette Europe (sic) n'est qu'un autre nom pour le grand capital, celui qui tient ses quartiers européens au Luxembourg, à Jersey, à Monaco ou ailleurs. Elle n'est que l'émanation directe des banquiers, Goldman Sachs en tête, qui en ont eu l'idée dès 1944 pour servir de support où écouler les marchandises de l'industrie US. C'est là, loin du conflit, que Jean Monnet,  Robert Schuman, et d'autres sans doute, furent initiés par les auteurs du projet et préparés à leur futur rôle de Pères de la Nouvelle Europe. Une Europe forte économiquement, mais nain politique.

    Aujourd'hui, avec le vote du TSCG et celui de la Règle d'Or, notre pays est inféodé jusqu'aux cheveux à ce non-sens capitaliste, à cette aberration qui rend l'Europe complètement esclave des banquiers de New York et de Londres. Une grande réussite.

    A une telle réussite, le Nobel va si bien, n'est-ce pas ?

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  • Peut-on se fier aux sacro-saintes agences de notation ? Bien entendu non. Il suffit de vérifier comment elles existent.

    Très officiellement, en effet ce sont les grandes banques privées, et des fonds de pension, des grosses compagnies d'assurance qui financent les agences de notation. Ce n'est bien entendu pas par altruisme, et le retour d'investissement est bien compris dans le deal. Pourquoi des États-Unis déjà en banqueroute depuis longtemps seraient-ils si bien cotés encore, s'il n'en était pas ainsi ?

    aciérie de Florange
    La richesse de l'Europe ? C'est seulement parce que l'extraction devenait plus onéreuse ici, qu'elle a été arrêtée pour piller des pays encore neufs, à la main-d'œuvre abondante, sans protection et presque sans salaire, aux ressources encore très faciles à mettre en œuvre. Mais bien entendu nos minerais ne sont pas épuisés. Nos ouvriers compétents non plus. Ce n'est que la manie (au sens clinique) du Tout, Tout de Suite des "investisseurs" qui "régule" le Marché. Quitte, effectivement à y faire perdre à long terme les entreprises qu'ils sucent jusqu'à la moelle : entre-temps ils les auront quittées pour reporter leurs capitaux ailleurs. Donc, quelle importance ? Gandrange, Florange en paient le prix, après bien d'autres. Car bien entendu, ces actionnaires parasites se retirent, mais ne veulent surtout pas que leur jouet cassé (ou pas, d'ailleurs) puisse concurrencer les nouveaux objets de leurs soins.

    Le capitalisme, c'est l'art d'utiliser le Temps à son profit exclusif, et qu'importe tout le reste. Il apportera de sanglantes satisfactions, mais certainement pas un bonheur que les adeptes de ce Dieu ne connaissent pas. Les capitalistes ne sont que des (gros) moustiques. Sales bêtes !

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