• Droite, Gauche : des mots

    Des polémiques se développent à propos des politiques de l'ancienne équipe, celle d'avant  mai 2012, et celle qui sévit maintenant. Volent encore des mots, rien que des mots, comme "Droite-Gauche", qui dans ce contexte n'ont qu'une signification très marginale.

    En fait j'ai constaté quelque chose d'assez remarquable, me semble-t-il.

    Le sarkozisme, s'il avait persisté, aurait largement continué à détruire choses et gens dans le brouhaha, l'incohérence et la très courte vue.

    Le hollandisme sait détruire méthodiquement, tranquillement, implacablement, avec semble-t-il une certaine vision de l'avenir - qui n'est pas la nôtre bien entendu.

    Il s'agit bien entendu de deux options irrecevables dont la finalité voulue ou inéluctable est la construction d'un chaos, où même la finance finira par s'engloutir après y avoir précipité le monde entier. Se valent-elles ? Après, il s'agit de la sensibilité de l'observateur qui détestera  davantage l'une ou l'autre, sur des détails comme les histoires de mariage pour tous ou l'aide à choisir sa fin. Ces détails sont désormais tout ce qui, dans l'appréhension des évènements, des polémiques, des projets de lois, marque encore la différence aux yeux de la Presse et des médias en général entre la Droite et la Gauche. Le reste ? Eh bien, le reste elle n'en parle pas. La droite, la gauche, cela avait une signification en 1789, une signification géographique à l'Assemblée Constituante.

    Un exemple : il a été évoqué au temps de Sarkozy une concentration libérale et sauvage des labos d'analyse médicale  (ordonnance du 13 janvier 2010). A-t-on entendu parler d'un infléchissement à ce propos, de la part du nouveau staff (il aurait pu simplement dire : le projet est annulé, par une nouvelle ordonnance) ? Rien du tout. Ou voit-on un changement de politique vis-à-vis des établissements privés d'éducation, privilégiés dans leurs financements depuis un certain temps déjà ? Que nenni. Ou encore, quid des mesures prises envers les Rroms, en-dehors du fait que cette affaire-là est désormais bien moins médiatisée ? Circulez, il n'y a plus rien à voir alors que la continuité se déroule sans le moindre seuil. Les banques d'affaires seront-elles séparées des banques de dépôt ? D'une façon si marginale qu'elles-mêmes ne crient même pas. Et ainsi de suite. Le TSCG est passé comme une lettre à la poste. Les opposants continuent à être criminalisés "par la bande".

    Une opposition officielle existe, un peu pâle sur bien des aspects : c'est le front de gauche. Brocardé par lémédia, boycotté par eux quand il pourrait démontrer sa force, il avance avec difficulté. Certes, sur de nombreux points ses positions sont proches de "l'officielle", on l'a vu en Libye où il ne s'est pas insurgé contre une invasion réelle et illégale. On l'a vu au Mali, où ses critiques manquaient de virulence. On le voit à propos de Grands Projets Inutiles Imposés, où il ne tonne pas vraiment contre l'inadmissible, et contre les répressions qui blessent les opposants. On le voit à propos de l'union européenne, dont il ne préconise pas franchement la sortie en vue d'un changement radical d'orientation politique et financière (sans cette sortie, on ne peut pratiquement rien faire). On le voit à propos d'écologie, où subsiste en son sein des dissensions importantes.

    Quelqu'un va peut-être soulever ce qu'il croit être un lièvre : "Et le Front National, n'est-il pas une force d'opposition ?" On notera que celui-ci n'est jamais bousculé par lémédia, afin de dévoiler son programme et de se le faire critiquer. C'est qu'à part faire porter sur quelques nécessaires immigrés que "nos" employeurs sont bien heureux de trouver, le poids de tous les maux comme le chômage ou la dette, la politique de ce mouvement-là est exactement celle des deux "frères ennemis" cités plus haut. Le FN n'a rien contre l'Europe financière, pourtant la cause essentielle des ennuis hexagonaux. Donc objectivement il fait partie de la majorité actuelle, d'autant que le ministre de l'Intérieur ne le désavouera pas. J'en vois qui vont sauter sur leur siège. C'est pourtant un fait.

    Restent ceux qui, oubliés, proposent une nouvelle voie plus radicale, bien que non-violente. Leur vitrine actuelle incontestable est la ZAD de Notre-Dame des Landes, où s'autogèrent des militants de tous milieux, mais souvent diplômés. Pas de chefs, pas de grandes structures verticales. Le principe "de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins" est appliqué, car toutes les tâches se valent quand elles sont nécessaires.  Un ami a récemment écrit un essai sur la question. La diffusion est pour le moment confidentielle, en attendant un vrai éditeur. Cela s'intitule "jeune Utopie et manifeste Anarchie". On ne le sait pas, généralement : l'anarchie n'est pas le désordre, à la différence souvent du libertarisme. L'anarchie est l'absence de hiérarchie, étatique, dans les tâches à accomplir, dans d'hypothétiques religions ou "partis" tous rejetés indistinctement. Ne sont acceptés que les humains, tous égaux, tous différents. A eux ensuite de décider collectivement de ce qu'ils vont faire : les anciens de la ZAD, ceux qui avaient connu d'autres luttes, d'autres contextes, ont été un peu déconcertés au départ par ce parti pris de la décision commune. Cela impose à chacun de se sentir responsable, alors qu'on le voit bien : le système actuel s'ingénie à ne faire porter la responsabilité des pires vilenies sur personne.

    La voie différente sera nécessairement exigeante.  Si, comme il le serait indispensable, elle se met en place, les enfants de cette nouvelle donne accepteront bien plus facilement cette notion grande, belle, mais plus difficile, de responsabilité de chacun pour la réussite de tous.

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