On ne s'y trompera pas.
C'est aujourd'hui que nous commémorons et chérissons ceux qui ont sauvé le monde en subissant, mais souvent en se sacrifiant au cours d'une guerre terrible. On devrait d'ailleurs dire, plus précisément : au cours d'une dramatique intensification de la guerre qui ne cesse guère dans le monde depuis 1910, peut-être. Est-ce un hasard ? La banque fédérale des USA a été fondée en 1913....
Cette phase du conflit a donc coûté à notre planète entre 50 et 70 millions de victimes. L'URSS à elle seule a payé le prix fort. Pour comparer, les États-Unis d'Amérique, si glorieux, ne déplorèrent que la perte de 0,3% de leur population, et essentiellement sur le front asiatique. Certes, c'est toujours trop. Mais un peu d'humilité de messied point. On se souviendra que la seule bataille de Stalingrad, certes atroce, a causé à elle seule plus de cadavres aux Russes et assimilés, que toutes les victimes étatsuniennes.
Je n'ai pas commémoré le 8 mai, qui ne correspond dans le fond à rien. Aujourd'hui, j'invite les lecteurs à se recueillir. Toutes les batailles furent rudes, celle de Kourksk, celle de Léningrad..... et la plupart du temps dans des conditions pires encore, sans doute, que pour celle de Verdun en 1916. Le froid est un ennemi impitoyable pour tous.
En cette période difficile où l'agresseur permanent de Washington (que ce soit financièrement, par la propagande, ou par les armes) fait feu tous azimuts pour déstabiliser et abattre ceux qui pourraient faire ombrage à son hégémonie implacable, Iran, Syrie, Russie, Chine, divers pays d'Amérique Latine, et tente manifestement de déclencher un nouvel holocauste, cette fois généralisé, inclinons la tête, et honorons, regrettons nos amis russes, humbles et victorieux par leur sacrifice oublié.
Enfin, c'est la triste "tradition", un peu partout... hélas!
Par contre, quand tu écris que pour toi , ici, le 8 mai ne correspond à rien, tu exagères !
Pour moi, il correspond à notre belle réalité nationale historique, d'une part.
Et d'autre part à cette affreuse réalité si longtemps niée ou sous-estimée que beaucoup de Français l'ignorent toujours:
Le 8 mai 1945 fut fêté en Algérie (alors intégrée en 3 énormes départements français!!!) comme ailleurs.
La récente nouvelle armée française avait été là crée et contribua - avec de très nombreux "indigènes" d'Algérie - vaillamment aux campagnes d'Italie puis de France. En 45, cette armée avait de solides réserves et matériels restés (ou revenus) en Algérie, où vivaient aussi bien d'anciens combattants "indigènes" des 2 guerres.
Bref :
A Sétif et à Guelma (notamment) la fête de la Victoire, le 8 mai 45, tourna très mal : de nombreux "indigènes" osèrent ajouter au slogan unanime "A bas le fascisme" celui de "A bas le colonialisme". Pour la 1° fois apparut en public le drapeau algérien, nouveau. D'anciens combattants de l'armée française, arborant parfois leurs médailles, s'affirmaient Algériens, et non "indigènes"... Des heurts s'en suivirent, il y eut blessés et morts dont quelques pieds-noirs. Le clan colon dominant pris peur. Par leurs milices puis très vite la gendarmerie et l'armée, il eut au moins six mois de répressions épouvantables dans toute la région, faisant des milliers de morts d'exilés de destructions (il semble que le napalm fut là pour la 1°fois utilisé par l'armée française)...
Les historiens sérieux (comme Benjamin Stora) s'accordent à dire que la guerre d'Algérie (officiellement fin 54 à mi 62) est née le 8 mai 1945.
(source, entre autres : le site de 4 acg - Asso d'Anciens d'Algérie Contre la Guerre)