• Elle avait bien hésité, cette femme pourtant décidée habituellement. Quand elle a appris la nouvelle, elle a cru à une erreur. Et puis chez Arte, qui travaille souvent avec elle, on l'a conseillée d'accepter, selon ses paroles, "en honneur de ceux qu('elle a) décrits dans (s)es études". Il le fallait, pour les enfants privés d'yeux en Colombie dans un trafic ignoble, pour ceux qui meurent des pesticides qu'ils ont eux-mêmes répandus sans protection.

    Marie-Monique Robin, prix Albert Londres 1995,  a donc ce matin reçu des mains de Dominique Méda la médaille de chevalier de la Légion d'Honneur. Elle a choisi un lieu mythique pour cette cérémonie : cette grange de la Vache Rit où alternèrent tant d'espoirs toujours présents, tant de ferveurs, tant de désarrois parfois, et où même se répandit le sang des victimes des violences policière d'octobre 2012 : elles furent souvent soignées là dans des conditions sans doutes plus délicates que dans un hôpital, mais entourées de leurs amis.


    Nous étions nombreux ce matin dans cette assemblée qui attendait la future récipiendaire, un peu retardée avec le car de ses amis par de petits ennuis de circulation. Ce sont ses parents, anciens agriculteurs de la Gâtine deux-sèvrienne proche, qui l'ont accueillie à la descente du véhicule. Moments très émouvants que j'ai eu la chance de saisir.  Dominique Méda a su ensuite retracer toute la carrière déjà prometteuse de celle qu'elle a décorée à l'issue de son panégyrique. Une carrière de travail patient, acharné, aussi bien sur Internet que sur le terrain pour recouper des informations, partout, en Colombie comme en Argentine ou ailleurs.

    Puis, à l'intérieur de la grange, nous avons eu le bonheur de voir chanter son père, sur des couplets et une musique de sa composition. Et Dominique Loquais a suivi avec la chanson de Notre-Dame des Landes, reprise par tous les présents. De nombreux discours ont suivi, comme celui de l'atypique sénateur EELV du Morbihan, Joel Labbé.

    Devaient suivre un pique-nique en commun,  puis après celle de la bande-annonce de son futur dossier "Sacrée croissance !" la projection de son film "Les moissons du futur".




    Ne laissons pas à Marie-Monique Robin la rude tâche de dénoncer, fustiger, faire bouger les politiciens : chacun à son modeste niveau peut y contribuer, en discutant, en argumentant. Non seulement les décideurs "officiels", mais tout le monde a une part de responsabilité dans cette catastrophe planétaire, écologique, climatique, mais aussi économique et sociale.

    P.S. j'ajoute ici un lien  vers le bel hommage qu'a su apporter Jacinte Grenier, l'elfe incontournable de la Gazette de la Presqu'île.


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