• Où sont les délinquants ? Où sont les criminels ?

    Lémédia, la place Bauveau, des porte-paroles s'agitent ici et là pour fustiger des  délinquants, pour accumuler des mesures, des mesures, dans la démesure mais pas dans le sur-mesure. La délinquance, selon eux, serait de plus en plus présente, et de montrer du doigt, comme d'autres avant eux, l'intrus, le "rital", l'espingouin", le "portos", puis "le bicot" ou je ne sais quoi... Trop facile ! Des professionnels de la politique s'en emparent pour dresser des barricades de haine, de xénophobie, de violence parfois. Pire, les forces dites "de l'Ordre", au lieu de canaliser et apaiser cette haine, semblent parfois y ajouter la leur, ou celle de leur hiérarchie peut-être. Espérons qu'il n'en est rien, parfois les apparences sont trompeuses.

    Il y a une grande logique. La vraie délinquance, celle dont on ne parle pas, augmente, grandit, devient tempête : c'est la délinquance en col blanc dont la violence l'assimile au crime le plus tortueux. Ceux qui la perpètrent ne sont que très rarement condamnés, et le plus souvent à du sursis. Il faut dire que ce sont souvent des personnes du milieu même de ceux qui font les lois, donc ceux-ci ne légifèrent pas là-dessus, alors qu'ils devraient s'y pencher sérieusement  afin de faire cesser des abus qui bien sûr, engendrent par cascade d'autres abus plus "bas" dans l'échelle des classes de la société. Plus fort, parfois ce sont ces mêmes élus qui sont épinglés. Les vrais responsables, placés encore plus "haut", ne risquent rien même s'ils ne sont pas protégés par d'opportunes impunités de fonction.

    Cette délinquance de tout en haut est par son omniprésence tonitruante la cause de l'autre, celle des gens qui tentent de survivre aux coups de boutoir de la première, peu importe où ils sont nés : quelque part où les conditions étaient rudes. Ceux-là subiront, comme on dit, "les rigueurs de la loi" sans y rien pouvoir. Encore n'en sommes-nous pas au niveau états-unien, où un pour cent de la population est en prison, dont comme par hasard au moins 75%, si ce n'est 85%, sont plus ou moins "bronzés", afros, latinos et autres confondus.

    Oui, la délinquance poussée jusqu'au crime est en augmentation continuelle, mais la pire paraît intouchable. C'est pourtant elle qui conditionne le reste. Et si l'on étudiait bien les choses, un représentant du peuple qui vote ou appliquesciemment une loi mauvaise pour la grande majorité engage sa responsabilité jusqu'à un niveau criminel. Y pense-t-on ? Pense-t-on à ces ténébreuses officines que l'on nomme les Grands Partis, qui par de discrets chantages incitent des élus à légiférer contre le peuple : quelqu'un a-t-il été arrêté pour avoir œuvré ainsi envers les représentants des citoyens ? Non, c'est sûrement encore plus subtil et anonyme. Personne n'est responsable, personne n'a rien vu, rien entendu. Seul reste le résultat des votes aux Assemblées. Et la responsabilité de ceux qui ont voté, car ce vote-là ne peut être caché que par le labyrinthe des lois où le simple citoyen ne peut pas s'y retrouver.

    Niveau criminel disions-nous ? Quand, en réaction à des politiques horribles, des gens meurent, n'y a-t-il pas là crime de la part de ceux qui ont ordonné les circonstances ayant causé ces morts ? Y a-t-il des lois, des articles du Code Pénal pour jeter des garde-fous à ces abus ? Peut-être, un juriste le saurait sans doute. En revanche, si ces articles existent, des avocats retors réussissent judicieusement à les tourner semble-t-il. Sinon, on verrait de vrais Grand Patrons en activité se retrouver en prison non chez les VIP avec des peines légères, mais avec les meurtriers et les violeurs. Cela se saurait.

    Changeons la donne. Faisons payer les vrais responsables, où qu'ils soient, quels qu'ils soient.  Mais surtout, faisons en sorte que la situation actuelle ne perdure pas, et que les fauteur soient mis hors d'état de nuire. Pourquoi pas les conseils d'administration de toutes les entreprises du CAC40, et des grandes filiales de multinationales aux sièges étrangers, en "cabane" tous ensemble ? Rassurons-nous : cela ne fait pas tant de monde, vu le chassé-croisé de ces cumulards de jetons de présence.

    Victor Hugo affublait du bonnet rouge le vieux dictionnaire : coiffons de ce même bonnet rouge le rouge DALLOZ.  Ainsi, Marianne n'aura plus à rougir de ses "soutiens".



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