• Avec l'anniversaire de l'élection présidentielle, les polémiques  sur le bilan d'une année de nouvelle donne théorique enflent dans la blogosphère. Encore qu'un twitteur connu (Bruno Masure je crois) ait judicieusement rappelé hier matin que la passation de pouvoir effective n'a eu lieu que le 15 mai 2012.

    Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir quoi qu'en disent trop souvent les films de Hollywood. Ainsi depuis l'arrivée de Hollande à l'Élysée, il semble que la pression sur la Justice se soit adoucie. Mitterrand aussi, autrefois, avait souvent avoué à sa femme qu'il ne faisait pas toujours ce qu'il aurait voulu. C'est pourquoi il faut vraiment nuancer. Seul Sarkozy a réussi à sortir après un bilan totalement négatif, volontairement sans doute. C'est pourquoi cela me fait mal, parfois, de voir des blogueurs apparemment intelligents, murés dans leurs certitudes.

    Un argument est difficile à admettre. Ces thuriféraires ne cessent d'assurer "Laissez au gouvernement le temps de travailler, il n'y a qu'un an de passé", alors que les reproches adressés au bilan sont précisément à propos de ce qui a déjà été fait. Un exemple, le TSCG, passé en urgence, ou l'ANI qui bénéficie de la même procédure. Je doute que, dans le reste du mandat, ces pierres soient démolies. Il faut être réaliste.

    Oui, amis blogueurs, ne soyez pas fermés aux remarques. Moi aussi, il m'arrive de me tromper. On n'aime guère l'avouer généralement, pourtant c'est ainsi que les choses avancent. Et je sais, avec certitude, que les mesures que je préconise sont difficiles à appliquer, même dans la durée. Après tout, même les Grecs, au bord du gouffre, n'ont pas réussi à permettre à Syriza de gouverner, à moins que les dés du scrutin n'aient été pipés, ce qui est vraisemblable.

    Pour rappel, sur quelles bases aimerais-je que nous avancions ensemble ? Déjà, parce que c'est la condition pour avoir les coudées franches, un autre, tout autre rapport à l'Europe est indispensable. L'union européenne, qui est à une vraie Europe aussi dissemblable qu'un banquier cupide (ils ne le sont pas tous) l'est d'un groupe de bénévoles au service des clochards, a entortillé avec l'aval de dirigeants français vicelards nos gestes, nos actes et nos aspirations dans un entrelacs de directives et de traités : il faut commencer par rejeter l'ensemble pour repartir sur des bases complètement différentes. 

    Un président atlantiste a précipité notre destin dans le giron US, par le truchement de l'OTAN : se séparer du pire ennemi du monde entier est une priorité. D'autres liens d'amitié pourront ainsi se dessiner, avec nos voisins proches, comme avec les amis plus lointains d'Amérique du Sud qui ont érigé une nouvelle façon de vivre ensemble : cette façon n'est pas applicable en l'état dans nos contrées, au contexte différent, mais elle peut apporter des pistes et des idées.

    Un rapport à l'argent remis en question doit se discuter et s'appliquer. Des inégalités criantes et grandissantes ne peuvent perdurer ainsi, et les plus fortunés (on parle là de mille, dix mille, cent mille fois plus que les plus démunis) devront composer afin que chacun dispose d'un minimum. Les y contraindre est possible. Il faudra le faire.

    De plus en plus de gens de gauche aspirent à une Sixième République. Malheureusement les idées sur ce qu'elle pourrait être divergent encore fortement. Il va être urgent de s'atteler à la rédaction (qui le fera ? là aussi les avis divergent) d'une nouvelle façon de "vivre ensemble" au minimum moins inégalitaire que la pétaudière qu'est devenu notre pays. Cette discussion devra naturellement porter sur tous les aspects sociaux du pays,  sur l'école, sur ceux qui faute d'emploi sont à la fois dans le besoin et dans la détresse psychologique. Cela va souvent de pair. Sera aussi à envisager la culture, accessible à tous malgré des multinationales du chobiz peu regardantes sur la qualité, mais âpres au profit. Aura aussi droit de cité le tissu des besoins essentiels de toute la population en communication, en transports, en énergie, en logement, en éducation, en vêtir tout simplement. C'est tout un ensemble, qu'il convient de remettre à plat.

    Conclusion, il y a du boulot, et il faudra s'y mettre tous ensemble. Le Capital est un ennemi formidable, d'autant plus qu'il donne l'illusion à beaucoup de les en faire profiter, ce qui est un leurre bien entendu.

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  • Un grand dossier est en cours actuellement, bien que,  jusqu'à présent  , on n'en parle guère. Les démêlés de quelques rétroviseurs plus ou moins barjots avec une modernisation de l'État-civil ont bien trop largement (exprès ?) occulté tous les autres sujets.

    L'État se lance dans la réforme de la territorialité, et en particulier dans la création des Métropoles malgré leur aberrant gigantisme. Celles-ci permettraient un dialogue direct avec Bruxelles, sans passer par l'État jacobin, mais adapté à l'exception française. Sont en cours de finalisation, également, les communautés de communes "obligatoires".


    Ah je suis désolé de m'immiscer dans ce débat en contradicteur (comme d'habitude). J'ai déjà dû en toucher un mot. Les communautés de communes, "parachutées" du haut, ont écrasé un incontournable, parce que né de la démocratie locale : les syndicats intercommunaux. Ceux-ci avaient l'avantage de leur souplesse : selon les sujets mis en œuvre, deux, quatre, ou dix, voire plus de ces communes conjuguaient leurs moyens pour un résultat satisfaisant. Pour les syndicats d'électricité, on peut arriver à un nombre de plusieurs centaines de communes liées ensemble pour leur développement quand les sociétés privées ne s'intéressaient qu'aux grandes villes.

    Les communautés ont chamboulé ce pragmatisme, au nom d'intérêts supérieurs édictés par de hauts fonctionnaires bardés de diplômes, mais pas forcément de logique terre à terre.  On notera que souvent, ces communautés font appel à des boîtes privées pour gérer l'eau ou les ordures, par exemple. Où est l'intérêt ? Donc, à bas ces communautés de communes, et surtout à bas ces "Métropoles" qui se veulent compétentes de force sur de grandes étendues de personnes et de territoires disparates, et aux intérêts souvent contradictoires.

    Même dilemme pour les régions, aux contours souvent inadaptés et ne reposant la plupart du temps sur aucune entité géographique, démographique, de bassin versant, ce qui les condamne à courir plusieurs lièvres à la fois. On cherche désespérément, là-dedans, le pragmatisme : en fait, l'incohérence que l'on constate dans l'intérieur des départements est encore exacerbée par des régions qui la multiplient. 

    Donc, exit les régions (dont je me souviens de les avoir vu naître en 1969). Il est bien plus intelligent, comme au niveau communal, de créer à partir du bas (et non du haut, beurk) des synergies, par exemple entre départements océaniens confrontés à des dossiers similaires, entre départements de montagne, entre départements industriels contigus, sans s'obliger à avoir toujours les mêmes interlocuteurs. De toute façon, les solutions marines seront traitées par des marins, et les solutions agricoles par des compétents en agronomie, par exemple.

    Quand j'étais gamin, tous les mois le conseiller général du canton se réunissait avec des gens du cru pour traiter au plus près les dossiers en cours au chef-lieu de canton. Il était facile d'apporter objections et suggestions. Aujourd'hui, malgré Internet, essayez donc d'imiter ce genre de comportement : d'abord c'est directement de Bruxelles que viennent directives et diktats, quand ceux-ci ne nécessitent pas une transposition en raison de lois obscures. Le feed-back est parfaitement ignoré, puisque la Commission sait tout, voit tout, décide de tout.

    Une conclusion ? On peut effectivement supprimer trois strates : la communauté de commune ou la Métropole, la région, et l'union européenne (du moins telle qu'elle existe aujourd'hui).

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