• C'est l'AFP qui nous le précise : le premier vol commercial sur un avion a tout juste cent ans aujourd'hui.

    En 2014, toute une série d'évènements marqueront ce centenaire, à commencer par la réédition de ce premier vol de 23 minutes, pour traverser avec un hydravion la baie de Tampa, au départ de St Petersburg. Abram Pheil, le maire de St Petersburg en 1914, avait payé à des enchères son billet 400 dollars, une somme à l'époque, sur cette nouvelle ligne créée par Percival Fansler.

    Ce que certains considèrent comme une grande réussite (en 2013 le cap des trois milliards de passagers aurait été franchi), est bien entendu un grand malheur pour notre environnement, et pour les ressources de la planète. Malgré des progrès dans la consommation des moteurs, et l'aérodynamique des aéronefs, le transport aérien est de loin le plus énergivore des actes humains. C'est parfaitement logique, puisqu'il faut beaucoup d'énergie pour maintenir en l'air un appareil plus lourd que celui-ci malgré la portance.

    aéroport du Cap
    Il faut ajouter au transport de passagers, celui de plus en plus important de denrées périssables ou non par ce moyen. Seule la détaxation totale du carburant rend ce moyen à peu près "rentable" selon les critères capitalistes, quand les transports terrestres sont bien moins lotis. Il s'agit donc d'un choix politique. Choix bien entendu éminemment critiquable.

    Ajoutons à ce sombre tableau le facteur militaire. Dans le monde, à chaque instant, des patrouilles sillonnent le ciel uniquement à la recherche d'une quelconque menace, et aussi à titre d'entraînement. La perversion du système pousse même à mettre en l'air des "outres pleines d'essence" chargées de ravitailler ces patrouilles sans qu'elles n'aient à atterrir. On peut imaginer ce que cela coûte en permanence à la planète et... aux contribuables.  Mais bien entendu, ni la planète, ni les contribuables n'ont leur mot à dire.

    Aussi, au lieu de fustiger des automobilistes qui roulent un peu trop vite, donc consomment plus paraît-il, faudrait-il commencer par supprimer cette pollution permanente qui pompe tant d'énergie la plupart du temps inutile. Les économies permettraient très largement de développer le ferroutage, parent indigent des autres transports, cela aiderait également et par ricochet de faire des économies dans la construction et la maintenance des routes : car un gros camion contribue largement à dégrader les voies, et à polluer, et à consommer de l'énergie. Ce serait une sorte de cercle vertueux.

    Dans cette perspective, bien entendu, bien des aéroports, situés assez près des villes, pourraient facilement être transformés en maraîchages, ce qui contribuerait à nourrir les citadins sans aller chercher loin l'approvisionnement : là encore, gain d'énergie, avec des produits plus frais et moins chers. Il suffirait de ne garder que des transports vraiment urgents (malades ou blessés, organes à transplanter avec une flottille ultra-réduite de petits avions et d'hélicoptères), des unités de pompiers aériens pour les incendies de forêts et quelques autres usages de grande nécessité.

    La transformation pourrait commencer par l'interdiction des flottes privées, des voyages d'affaires, des destinations de loisir via l'aérien. Pour les affaires (dont je conteste l'utilité fondamentale, mais ce n'est pas là le sujet), la visioconférence multibranche est aujourd'hui très facile, pourquoi ne pas la généraliser ? Et si l'on parle de sécurité, il a été abondamment prouvé que les grands services de renseignement entendent tout, de toute façon.

    Une Terre débarrassée des transports aériens pourrait se recentrer sur ses capacités régionales, quitte à renforcer les chemins de fer de façon importante (y compris pour les petites distances, souvent délaissées aujourd'hui).  Cela pourrait aussi relancer la construction navale, ce qui contrebalancerait la perte d'effectifs dans la construction aérienne devenue quasi obsolète. Construction aérienne qui pourrait également se reconvertir dans la conception et la construction de transports ferrés.

    Trois milliards de passagers ! Cette année, si l'on continue ainsi, ce serait 3,4 milliards. Soit huit millions par jour. Il faut y ajouter 140 000 tonnes de fret souvent inutile, puisqu'on pourrait produire à la proximité des lieux où l'on en a besoin. D'autant que sûrement la moitié, voire bien plus, de ces produits, ne sont que le résultat d'une publicité massive pour des gadgets à courte durée de vie.  Et puis franchement, qui a vraiment besoin de fraises fraîches à Noël ?

    Faisons un vœu : débarrassons-nous du transport aérien, renvoyons les capitalistes à la contemplation virtuelle de leurs capitaux virtuels virtuellement gagnés au prix de gaspillages pas du tout virtuels des ressources limitées de notre planète. S'ils font les méchants, utilisons les armées, avant la dissolution de celles-ci, pour les appréhender et enfin les empêcher de nuire. Que la Terre retrouve sa plénitude et sa quiétude avant qu'il ne soit tout-à-fait trop tard. J'ai dit.

    Et bonne année à tous, dans cette Terre retrouvée.


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