• Sur le site "Les 7 du Québec", je lisais un article le 24 janvier.

    https://les7duquebec.net/archives/279720

    Il m'a paru nécessaire d'y répondre, parce qu'il passait sur certaines choses qui me paraissaient importantes. Voilà.

     

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  • (discours d'entrée au Flam's de Montparnasse, devant des représentants d'associations de défense de la langue française)

    Le samedi 3 février 2018,

    Mesdames, Messieurs,

    Nous sommes ici réunis afin de concrétiser une nécessaire union entre les associations, groupes, collectifs attachés à DÉFENDRE la langue française face aux autorités attachées actuellement à détruire celle-ci. Il faut dire que cet anglais complètement abâtardi qu’est le Globiche est promu parmi les armes d’attaque de l’Empire anglo-saxon aux motivations très éloignées de notre culture. Même la langue anglaise originelle est attaquée, c’est dire combien l’attaque est grande et universelle.

    Oui, nous avons dit UNION. Cela est devenu terriblement nécessaire. Il ne s’agit pas seulement de promouvoir tel ou tel aspect du langage, chacun dans son coin, mais de coordonner nos efforts selon nos moyens propres, et même d’engager de véritables actions communes. Nous proposons donc, en ce jour, de créer une association chapeau, à laquelle pourraient se rallier tous les groupes divers réunis ici, et d’autres qui n’ont pas pu venir.

    Oui, nous avons dit ACTION, car il va falloir, c’est urgent, mettre en place un véritable plan de bataille. Cela se fera sous de multiples formes, comme des réunions d’information, comme des distributions de tracts, comme des appositions de papillons autocollants stigmatisant les attaques publicitaires, sur les véhicules, sur les vitrines de commerçants soudoyés ou à qui cela a été imposé par des franchiseurs sans scrupules. Cela pourra se concrétiser par des interventions dans les journaux, par ceux hélas peu nombreux qui peuvent y avoir accès. L’important sera que ces différents actes aient des contenus synchronisés afin d’avoir plus d’impact.

    Cela amène à envisager au plus tôt des PROJETS portant une synergie entre eux. Ces projets pourront avoir une portée locale, en fonction de circonstances comme des colloques où il faudrait intervenir, ou une portée nationale via aussi bien des tribunes dans les journaux papier ou portés par Internet, que des manifestes en coups de poing visibles sur les réseaux sociaux. Il peut y avoir d’autres moyens encore.

    Ces moyens, il faudra les créer, ensemble, ce qui amène à se déterminer à se RÉUNIR régulièrement, au moins deux fois par an, pour établir des plans de bataille ENSEMBLE. Est-ce une contrainte ? La contrainte serait sans doute de NE PAS se réunir, et de rester chacun dans son coin avec des résultats pas forcément concluants.

    Un dernier point est nécessaire, il faudra CRÉER des CONTACTS avec des personnes, avec des groupes isolés et se croyant seuls. Pour beaucoup d’entre nous, cela voudra dire sans doute payer de sa personne pour aller au-devant de ces isolés.

    Sommes-nous prêts à tous ces points qui s’épaulent et se complètent ? Le succès est au bout. Ne nous y trompons pas, il s’agit là d’une GUERRE, une vraie. Ténacité, courage, abnégation devront être notre lot, en toute humilité face à un terrible ENNEMI. Aux armes, citoyens ! Nos armes seront nos plumes, nos bras, notre intelligence, notre pugnacité. 

     


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  • Nous relayons l'appel de nos amis de l'Afrav (association Francophonie Avenir)

    L'Affaire “Let's Grau” en appel !

    Le maire du Grau-du-Roi a décidé de faire appel du jugement rendu le 16 mars 2018 par le Tribunal administratif de Nîmes. Dans cette affaire nous étions opposés à lui au sujet de la marque ombrelle  “Let's Grau”, une marque à caractère anglophone, comme on peut le constater, une marque que Monsieur le maire a lancée pour donner une image plus marchande à sa ville.
    Quoi qu'il en soit, grâce à nous, la langue française a gagné au Grau-du-Roi, mais, force est de constater cependant, que le maire de la ville, M. Robert Crauste, n'est pas content, car il fait appel du jugement !
    Mais dans quel monde vivons-nous, où il faut aller en justice pour défendre sa langue dans son propre pays et, qui plus est, lorsque la justice vous donne raison, subir une contre-attaque de ceux qui ne l'ont pas respectée ?
    Cela dit, aller en Appel à la cour administrative d'appel - pour nous, c'est celle de Marseille - oblige les parties à se faire représenter chacune par un avocat.
    Pour l'Afrav, il en coûtera 4200 € en frais d'avocat. Cette somme représente deux audiences de jugement : une audience de jugement pour une demande de sursis à exécution (1800 €), une audience pour rejuger l'affaire sur le fond (2400 €).
    Il est bien évident que de telles sommes d'argent représentent un effort financier hors de portée pour notre association et le caractère d'urgence de l'appel nous empêche, hélas, de demander une aide juridictionnelle.
    Nous avions alors deux choix : soit abandonner, soit continuer. Et nous avons choisi de continuer, car nous serions des Résistants de pacotille, si pour un problème d'argent, nous refusions de monter au front. S'il faut mourir, autant que ce soit en ayant livré bataille !
    Sylvie, notre trésorière, a eu l'idée de mettre en ligne un appel aux dons. Elle a trouvé un site dédié pour cela, il s'appelle : Pot Commun, un des rares sites de collecte d'argent en ligne qui se nomme en français. Bravo à eux et à Sylvie de l'avoir choisi !
    Ainsi, nous allons lancer un appel aux dons à travers le réseau, mais également, bien sûr, auprès de nos adhérents, de nos amis et sympathisants.
    La personne qui versera de l'argent dans notre cagnotte, aura, à la fin du procès en appel, deux possibilités, selon que nous aurons gagné ou perdu le procès : 
    A - Soit, nous gagnons le procès en appel, et le juge ordonne à la partie adverse de nous rembourser nos frais d'avocat, alors la personne qui aura versé de l'argent à notre cagnotte, aura deux possibilités :
    1/ elle désire être remboursée, alors nous lui restituerons la somme qu'elle nous aura prêtée pour financer le procès en appel ;
    2/ elle désire laisser son versement à l'Afrav, alors l'Association considérera son versement à la cagnotte comme un don effectif à l'association, et le donateur recevra en échange un récépissé de don pour déduction d'impôt (Rappel : Le Ministère de l’Économie accorde une réduction sur l'impôt à payer, de 66% des sommes déclarées en don, cela dans la limite de 20% du revenu imposable de votre foyer. Exemple, pour un don de 100 €, il sera déduit 66 € de votre impôt à payer).
    B - Soit, nous perdons le procès en appel, et là, l'argent récolté servira à payer nos frais d'avocat. Le versement de chacun à notre cagnotte sera alors considéré comme un don fait à l'Association, et, par voie de conséquence, le donateur recevra un récépissé de don qui lui vaudra une réduction fiscale, comme expliqué précédemment.

    Résumé de l'affaire “ LET'S GRAU ”, du Grau-du-Roi !

    Le mardi 29 décembre 2015, dans le journal en ligne de Midi Libre, nous apprenons l'existence de la marque ombrelle "Let's Grau". Ce faisant, pour condamner cette marque non respectueuse de notre langue, nous écrivons un commentaire en ligne, à la suite de cet article. 
    - Le journaliste de l'article prend alors contact avec nous et le jeudi 7 janvier 2016, un nouvel article paraît alors dans Midi Libre en ligne expliquant que l'Afrav est prête à aller en justice si le maire du Grau-du-Roi refuse d'abandonner sa marque ombrelle illégale.
    Le 11 janvier 2016, nous adressons à M. Robert Crauste, Maire du Grau-du-Roi, un recours gracieux pour lui demander d'abandonner la dénomination « Let’s Grau », une dénomination qui, par son caractère anglophone, est non conforme aux dispositions de la loi N°94-665, dite loi Toubon, relative à l’emploi de la langue française.
    Le 2 février 2016, M. Robert Crauste nous écrit, mais dans sa lettre, il n'est question que de nous expliquer le bien-fondé de la dénomination en anglais et non de son abandon. Cette lettre confirme donc implicitement que M. le Maire refuse d'abandonner le slogan en anglais de la nouvelle marque ombrelle du Grau-du-Roi.
    - Devant ce refus manifestement implicite, le 10 mai 2016, à l'encontre de M. Robert Crauste, Maire du Grau-du-Roi nous saisissons le Tribunal administratif de Nîmes en déposant à l'attention de son Président et de ses conseillers, une requête en excès de pouvoir et en annulation d'une décision implicite de rejet.
     - Le 21 septembre 2016, nous recevons le mémoire en défense de M. Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi.
    Le 10 octobre 2016, nous lui adressons un mémoire en réplique.
    Le 19 décembre 2017, nous remettons à l'attention du Président du Tribunal administratif de Nîmes, une pièce à ajouter à notre dossier : notre victoire sur le logotype "Research University de PSL Paris Sciences et lettres.
    - Le 2 février 2018, nous recevons du greffe du Tribunal administratif de Nîmes, un avis d'audience pour le 2 mars 2018. Autrement dit, notre affaire va passer devant le juge, en audience publique, le vendredi 2 mars 2018.
    Le 19 mars 2018, nous recevons le prononcé du jugement : l'Afrav a gagné, et la commune du Grau-du-Roi est enjointe par le juge à procéder au retrait de la dénomination "Let's Grau" sur l'ensemble des supports sur lesquels elle figure, dans le délai de deux mois à compter de la notification du jugement.
    - La mairie du Grau-du-Roi a, à partir de cette date, deux mois pour faire appel du jugement. Précisons que l'appel n'est pas suspensif de la décision de justice.
    le samedi 12 mai 2018, nous recevons un courrier de la cour administrative d'appel de Marseille, nous disant que la commune du Grau-du-Roi, représentée par son maire, M. Robert Crauste, fait appel du jugement de Nîmes.

    Vous pouvez nous aider à répondre au mémoire de la partie adverse !


    Dans le mémoire de la partie adverse, 3 points sont soulevés pour faire tomber le jugement du tribunal administratif de Nîmes :
    1 - L'objet social de l'Association serait trop large et impliquerait de ce fait, l'irrecevabilité de notre requête.
    2 - Le fait que Monsieur le maire nous ait répondu, aurait dû entraîner de notre part, une requalification de notre requête. Cela n'ayant pas était fait, la partie adverse demande l'irrecevabilité de notre demande.
    3 - Au prétexte que le terme "Let's Grau" ne figure pas dans les équivalents proposés par les centres de terminologies officiels de la République, la partie adverse dit que l'article 14 de la loi Toubon, n'a pas à s'appliquer dans cette affaire et que, par conséquent, même sur le fond, Monsieur le maire a raison.


    Le procès  Let's Grau, du Grau-du-Roi, en appel à la cour administrative d'appel de Marseille
    Nous sommes en train de répondre à ces trois points soulevés par la partie adverse et, bien évidemment, vous pouvez nous faire part de vos remarques. Nous cherchons, notamment, de la jurisprudence pour contrecarrer le point n°2.





    Publié par Regis RAVAT le 18 mai 2018

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  • 20 mars 2018, Journée mondiale de la langue française et de la Francophonie
    MEURTRE AVEC PRÉMÉDITATION DE LA LANGUE FRANÇAISE  : ensemble, nous accusons !

    Contournant les associations de défense de la langue française et méprisant leurs alertes, le président de la République, docilement suivi par sa représentante à l’OIF Mme Leila Slimani, se pose en grand défenseur de la langue française et de la Francophonie. C’est malheureusement une imposture.« Le plus grand des crimes, c'est de tuer la langue d'une nation avec tout ce qu'elle renferme d'espérance et de génie » (Charles Nodier)






    Fausse modernité et vraie ringardise. –D’abord, une question : que signifie « dé-ringardiser la langue française » ? Connaissez-vous une langue qu'on puisse qualifier de ringarde ? Le mot en dit long sur la politique qui est menée, autoritaire, discriminatoire. Nous parlons français en France, serions-nous tous devenus des ringards ? La modernité n’est pas pour les Français une nouveauté. Ils ont participé et participent encore aux évolutions techniques, industrielles et intellectuelles du monde depuis mille ans, fréquemment en précurseurs, toujours en acteurs.Quel président se permettrait de refuser cette évidence ?

    Le français, « langue de la République » etlangue internationale porteuse de diversité - Que signifie en outre cette volonté récurrente de « dénationaliser » la langue française en opposant la « langue de la République » (article 2-a de la Constitution) à la Francophonie internationale qui n'en est que le prolongement linguistique ?En réalité, la Francophonie est le rempart contre ce « business Globish », qui porte en lui un terrible danger de pensée, d’économie, de politique et de « culture » uniqueset « globalitaires » , avec la bénédiction des dirigeants politiques.

    Le français promu « seconde langue mondiale » ou… peu à peu relégué au rôle de langue locale, voire folklorique sur le sol même de l'hexagone ? « L’anglais est désormais la lingua franca, c’est comme ça. Il faut savoir parler anglais si on veut agir et bouger dans la mondialisation. » vient de déclarer Édouard Philippe, Premier ministre, à Lille le 23 février 2018. Même avec une vision purement économique, la langue des exportations c’est celle du client ! Quant au chef de l'État, Il flatte la francophonie africaine, mais c'est pour mieux sous-entendre que dans son esprit la francophonie n'est bonne que pour les nègres, puisqu'elle est absente de sa stratégie en Europe et en France.

    Les blancs, eux, qui sont des gens sérieux et développés, parlent l'anglais, bien sûr, et n'auront bientôt plus besoin du français.
    Ensuite, l'ouverture à un français pluriel, enrichi de tous les africanismes possibles, est aussi une flatterie qui cache ce que les linguistes appellent une créolisation, c'est-à-dire la rupture d'unité d'une langue au profit de ses déclinaisons régionales. Pour tuer le caractère universel et rassembleur d'une langue comme la nôtre, c'est radical.
    Nous recevons des coups de partout, mais c'est la première fois que le président monte lui-même en première ligne.

    Arrachage et substitution linguistiques – Chaquejour, le français recule dans notre pays. Le tout-anglais estfavorisé par les milieux financiers, par de grandes entreprises privées et publiques, par nombre de Grandes Écoles et d’Universités, par certains responsables publics de la recherche scientifique, sans parler de tous ceux que Michel Serres nomme « les collabos de la pub et du fric » comme le CSA ou les élus de la République Le discours d'Emmanuel Macron à Versailles, 22 janvier 2018 « Choose France ! », « France is back », « One Planet’s Summit », « Make our planet great again ! »…humilie notre langue sur son sol même, renie notre Constitution. Ces termes complètent le paysage des radios et des télévisions qui nous abreuvent de noms comme « The Voice ». Quant à l’actuelle communication gouvernementale, truffée d’anglicismes incompréhensibles, n'en parlons pas.

    Une politique linguistique inavouable et mortifère – Nous sommes bien conscientsde cette politique linguistique criminelle que génèrent l’union européenne (en dépit du « Brexit » !) et les partisans des traités de libre-échange « transatlantiques ». Nous n’en sommes plus à quelques mots « franglais » jadis moqués par Etiemble. Il s’agit désormaiset tout simplement de la substitution linguistique de notre langue par l’anglo-américain.Regardons nos produits et nos enseignes. Ce sont les autorités françaises qui imposent l’anglo-américain comme lalangue du travail et des échanges.Toutes les nations sont visées, l’Italie, l'Allemagne, l'Espagne, etc : par exemple, Volkswagena renoncé à utiliser l’allemand pour sa documentation interne  au profit du Globiche! Il est clair que cette dictature mondiale n'est pas que linguistique, puisqu'elle touche la langue du travail. Parler anglais, ou mourir de faim ? Comprendre un contrat rédigé dans la langue de l'envahisseur ? Dur... La misère est linguistique, financière, économique, culturelle, c'est la misère tout court. S'ensuivent la régression intellectuelle, la diminution du vocabulaire, la régression de l'esprit critique : nous sommes formatés pour devenir entièrement manipulables.

    Langue unique, danger pour la nation et pour l’humanité – Relayant la colère de nombreux amis de la francophonie sur les cinq continents, nous allons nous élever contre cet arrachage culturel aux mortelles conséquences civiques. C’est pourquoi nous alertonsle peuple français : laisser reléguer et humilier la langue française, c’est laisser briser l’esprit même de la nation ; car la France sans sa langue, ou la francophonie sans la France, cela n'aurait plus de sens. « Le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue » soulignait Stendhal ! Et Fernand Braudel (académicien, professeur au Collège de France) d'ajouter « La France, c'est d'abord la langue française. » En effet, briser la langue du peuple, ce premier service public de France, c’est aggraver les fractures sociales, culturelles et sociétales existantes au profit d’une « élite » méprisante qui fait du tout-anglais une marque de distinction mondiale au mépris du droit élémentaire de comprendre, que reconnut à notre peuple l’Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539). Une saine internationalisation des échanges ne saurait procéder de l’imposition d’unelangue et d’unmodèle socioculturel ; elle doit respecter au contraire le principe internationaliste et hautement dialectique posé par Umberto Eco : « la langue de l’Europe, c’est la traduction ».

    Délier notre langue ! Tirons notre langue à ceux qui veulent nous l'arracher !C’est pourquoi nous nous adressons aux français, mais aussi aux francophones du monde. Face au char d’assaut « globalitaire » du tout-anglais, rappelons au respect de la loi et de la Constitution l’exécutif tenu de les protéger ;renforçonsla loi Toubon, car le sort de notre peuple ne doit pas dépendre de la « loi anglo-américaine du marché » ; refusons que l'oligarchie condamne à mort langues et cultures en prétendant parler au nom duetdes peuples. Contre la langue unique et la pensée unique qui déferle, refusons cette dictature ! Nous sommes là pour promouvoir notre langue, et avec elle toutes les langues du monde. Ne nous laissons pas arracher notre langue, et par là même notre droit à la parole.Soyons ce que l’on ne veut plus que nous soyons, un peuple libre, maître de son destin ! Rappelons-nous la prééminence qu'eut notre langue dans toute l'Europe, en tant que LA langue commune, du XVIIe siècle à 1815 ?

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    Ce texte est le fruit d'un travail collectif de membres de plusieurs associations et groupements de défense de la langue française. Il est important de le diffuser à tous, tant nous sommes face à un mépris inimaginable « des Autorités », surtout des plus hautes instances de l'État.

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  • Quand fut bâti pour la première fois le château fort de mon village natal, c'était semble-t-il pour tenter d'arrêter les incursions des Vikings dans le Golfe des Pictons pas encore envahi d'alluvions. C'était aux VIIe-VIIIe siècles.

    De ce château fort, aujourd'hui il ne reste que des ruines partiellement habitables, et la poterne avec sa grille de fer. Il est toujours là. Curieusement, c'est un Anglais, fort sympathique d'ailleurs, qui en a récemment fait l'acquisition.



    Les Anglais, les Poitevins en ont connus fort souvent : les routiers de la Guerre de Cent Ans ont parcouru cette région dans des sens multiples, en fonction des aléas guerriers. Au point d'ailleurs que le moulin à vent près de l'ancien prieuré se nomme toujours le Moulin des Anglais. Il n'en reste guère que deux mètres d'assise. Au point également, que les dames de la région légèrement plus au sud portaient jusqu'à peu la coiffe sévère et empesée nommée quichenotte ( "kiss not" ) pour éviter des débordements de soudards. Elle évitait aussi les coups de soleil, parfois redoutables en Saintonge.



    Voilà qu'aujourd'hui c'est une autre invasion tout aussi brutale, mais plus insidieuse, qui se développe : celle d'un avatar très abâtardi de l'anglais. Elle est portée par ce qu'on appelle les médias, où commentateurs, supposés journalistes et autres prescripteurs s'ingénient à en utiliser les mots souvent incompréhensibles. Elle est portée par "les publicités" qui se décarcassent à inventer des associations de mots tout aussi incompréhensibles (même pour les vrais Anglais, souvent).

    La langue est le support de l'esprit d'une nation. Si le siècle de Louis XIV, si celui des Lumières furent si flamboyants, c'est parce que notre langue fut affûtée comme une lame par des lettrés parfois intransigeants. Certains de ceux-ci n'hésitèrent pas à tailler et défricher, à jeter de très nombreux vocables, de très nombreuses tournures de phrases, quitte parfois à exagérer un peu. On pense à Boileau, à Malherbe, à Vaugelas.....

    Il est vrai que, d'un parler parfois hirsute et manquant de vocabulaire, les poètes et écrivains du siècle précédent, Rabelais, les poètes de la Pléiade, n'avaient pas hésité pour leur part à inventer des mots nouveaux dérivant de ceux existants (par "provignement" comme ils disaient), ou de termes grecs, latins, voire issus de dialectes. Ces créations parfois un peu brouillonnes nécessitaient un peu de mise en ordre, pour ne pas tomber dans l'incohérence.

    Toujours est-il que sur ces bases, s'est affiné un langage choisi. Toujours est-il que des auteurs divers se sont emparés de cet outil, pour le porter à un haut niveau de précision et de beauté. En sont sortis des pièces de théâtre fabuleuses, des fables (La Fontaine) ciselées à la virgule près, des écrits de droit sans ambiguïté. C'est sur ce terreau magnifique, que les Encyclopédistes, que Voltaire, que Rousseau bâtirent de grandes œuvres, dont l'impact demeure aujourd'hui. L'Europe entière, du moins celle qui savait lire et écrire, parlait français. Même les Grands Électeurs  de ce qui deviendra plus tard l'Allemagne s'essayèrent à cet exercice, poussés par l'épouse du duc de Brunswick, d'origine poitevine, qui tenait cour à Celle (Basse-Saxe). Sa fille épousa le futur George 1er de Grande Bretagne, et en eut deux enfants dont la mère du Grand Frédéric avant d'avoir une funeste liaison. La cour de Celle se voulait être une "fontaine de beaux esprits" comme Nicolas Rapin, co-auteur de la Satire Ménippée.

    C'est bien ce bel outil de la cohérence française que des esprits ô combien malveillants veulent détruire, avec le concours plus ou moins conscient et volontaire des Français eux-mêmes. Qu'on ne s'y trompe pas : toutes les langues du monde sont attaquées, car il s'agit d'une guerre. La guerre d'un charabia, d'un jargon où seuls les termes concernant la finance sont précis et sans ambiguïté, en vue de sa domination mondiale. Domination du langage, domination de la finance dont il est le support exclusif. Régression des façons de s'exprimer qui pourraient avoir des accents révolutionnaires (ô sacrilège !), qui pourraient aider à comprendre les pièges de ces nouveaux soudards que sont les obscurs utilisateurs du Globiche. Puisqu'il faut l'appeler par son nom.

    Maintenant, que vont faire les Français ? Vont-ils baisser les bras, et s'enrôler volontairement dans la cohorte des esclaves d'une certaine domination, avec des milliards d'autres ? Vont-ils réagir, parce que des esprits restés éveillés les ont titillés, leur ont fait conscience du chemin sans retour où Les Maîtres veulent les conduire ? Les Éveillés sont bien seuls, ils ont bien peu de moyens, il va leur falloir beaucoup de persuasion pour en réveiller d'autres. En auront-ils le temps, avant que les nouvelles générations devenues ignares par la volonté des Maîtres ne prennent une relève diablement faussée ?






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  • Au français attaqué


    Ô rage, ô désespoir, ô français démuni !
    Que n'ai-je tant vécu que pour cette infamie !
    Et n'ai-je tant noirci, via de lourds encriers,
    De blanches pages réglées en cursives surannées !

    Mon bras se fatiguait à cadence soutenir
    Le rythme du lecteur, au point que des soupirs
    Fusaient de quelques jeunes écoliers en émoi
    Attentifs à saisir de grammaire la loi !

    Ô cruels prescripteurs d'une langue altérée !
    Soyez maudits d'en faire une vague traînée,
    Une vraie courtisane au parfum frelaté
    Qui ne voit que l'argent, mais n'a plus de fierté.

    D'un Globiche puant désormais se pavanent
    Les sombres professeurs au torturé organe
    Dont s'agitent, éructant, les puissants maxillaires
    Dressés à déchirer viande et vocabulaire !




    bab

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