• Assaut meurtrier contre le Mavi Marmara : procès à Istanbul, colère d’Israël


    Le procès de quatre anciens chefs de l’armée israélienne accusés d’avoir ordonné un assaut meurtrier contre un navire turc d’aide humanitaire à destination de Gaza en 2010 a débuté mardi à Istanbul en l’absence des accusés, une procédure dénoncée comme un "spectacle" par Jérusalem.

    Le ministère public turc a requis la prison à vie contre l’ex-chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l’aviation, Eliezer Alfred Marom et Avishai Levi, et l’ex-chef des services secrets Amos Yadlin, pour leur implication supposée dans l’assaut contre le navire Mavi Marmara, au cours duquel avaient péri neuf ressortissants turcs.

    Les quatre hommes, aujourd’hui à la retraite, sont inculpés en tant que "commanditaires de meurtres avec brutalité ou actes de cruauté".

    Mais en l’absence des accusés, le procès devrait rester symbolique, d’autant qu’Israël a exclu d’extrader ses militaires et rejeté les poursuites dont ils font l’objet.

    A l’ouverture du procès, le ministère israélien des Affaires étrangères a une nouvelle fois dénoncé mardi un "procès-spectacle". "Ca n’a rien à voir avec le droit et la justice", a affirmé à l’AFP Yigal Palmor, le porte-parole du ministère.

    "Les prétendus accusés n’ont pas reçu notification ou été informés d’aucune façon qu’ils allaient faire l’objet de poursuites ou de la nature des accusations. On ne leur a même pas accordé une chance symbolique d’avoir une représentation légale", a ajouté M. Palmor.
    Les accusés étaient représentés à l’audience par des avocats du barreau d’Istanbul commis d’office, a rapporté l’agence de presse Anatolie.

    A l’ouverture des débats, le président du tribunal a indiqué que l’assignation à comparaître émise par ses services n’était pas parvenue aux accusés, puis a entamé l’identification des victimes et parties civiles. Les représentants des parties civiles ont pour leur part réclamé l’émission de mandats d’arrêt contre les ex-officiers.

    "Nous attendons de la cour qu’elle émette un mandat d’arrêt parce que les crimes sont très graves, et nous voulons aussi une intervention d’Interpol", a déclaré à des journalistes hors de la salle d’audience l’avocat Resat Petek.

    "L’Israël en jugement", pouvait-on lire sur un grand ballon gonflable flottant au-dessus de l’esplanade. "Pour l’instant, nous jugeons simplement quatre commandants, mais il peut y avoir une extension politique. Tout est entre les mains de la cour", a affirmé Hüseyin Oruç, le vice-président de l’ONG humanitaire islamique IHH, qui avait affrété le Mavi Marmara.
    Plusieurs participants à l’expédition de 2010 étaient également présents au tribunal.

    "C’est très important d’être là, quand pour la première fois des preuves vont être présentées à un tribunal concernant ce que je considère comme des crimes d’Israël", a déclaré Ann Wright, officier à la retraite de l’armée américaine, qui avait participé à la flottille pour Gaza sur le navire Challenger-1.

    Les poursuites portent sur l’assaut donné le 31 mai 2010 dans les eaux internationales par des commandos israéliens au Mavi Marmara, navire amiral d’une flottille d’aide humanitaire qui tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien. L’acte d’accusation reproche aux soldats israéliens d’avoir fait un usage disproportionné de la force contre les militants turcs, notamment d’avoir "mitraillé des gens qui brandissaient des fourchettes, des cuillères ou des hampes de drapeau".

    En septembre 2011, le rapport Palmer de l’ONU avait jugé "excessive" et déraisonnable cette intervention militaire, mais avait considéré comme étant légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

    Cette affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, autrefois alliés. Ankara a abaissé le niveau de sa représentation diplomatique dans l’Etat hébreu, suspendu la coopération militaire, et a expulsé l’ambassadeur d’Israël.

    (06 Novembre 2012 - Avec les agences de presse)

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  • Selon un journal turc : Le mortier tiré sur la Turquie est un mortier de l’OTAN dont la Turquie a "fait cadeau" aux rebelles syriens

    Le mortier utilisé pour attaquer la ville turque de Akcakale est un modèle spécifique à l’OTAN et a été donné aux rebelles syriens par Ankara selon le journal turc Yurt. Le mortier a tué un adulte et quatre enfants de la même famille mercredi dernier.
    Merdan Yanardag, le rédacteur en chef du journal, affirme dans l’éditorial, que le journal a reçu d’une source sûre l’information selon laquelle la Turquie elle-même avait envoyé les mortiers aux rebelles de la soi-disant "armée libre."

    "La Turquie est membre de l’OTAN depuis longtemps et elle agit en étroite coordination avec les autres puissances de l’OTAN et par conséquent il n’est pas surprenant que cela se soit produit." a dit Abayomi Azikiwe, le rédacteur en chef du de la chaîne d’information Pan-African à RT.

    L’OTAN a jusqu’à présent évité de s’impliquer militairement dans le conflit mais selon Azikiwe l’Alliance est entièrement partie prenante de toutes les décisions de la Turquie.

    Pour lui : "Ankara ne prend aucune décision militaire et n’envisage aucune action stratégique en dehors des forces de l’OTAN avec qui la coopération est totale."

    Lundi, la Turquie a lancé des représailles contre la Syrie pour le 6ième jour consécutif, après qu’un mortier en provenance de la Syrie se soit écrasé dans la province de Hatay en Turquie.
    Le président de la Turquie a déclaré que l’armée prendrait toutes les mesures nécessaires pour défendre les villes des frontières du pays.

    "Des évènements terribles se déroulent actuellement en Syrie... Notre gouvernement est en contact permanent avec l’armée turque. Vous voyez que nous faisons tout de suite ce qu’il faut faire et nous continuerons à le faire," a déclaré le président Abdullah Gul lundi dernier.

    Mais il n’y a pas que les leaders turcs qui donnent leur avis sur le conflit.

    Lundi dernier, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a parlé des graves conséquences sur la région que le conflit pouvait avoir.

    "L’escalade du conflit sur la frontière turco-syrienne et l’impact de la crise sur le Liban sont extrêmement dangereux" a dit Ban à l’ouverture du Forum Mondial pour la Démocratie à Strasbourg en France.

    Les échanges de feu ont commencé mercredi dernier quand des éclats de mortier syriens ont tué une femme et quatre enfants de la même famille à Akcakale.

    Beaucoup de personnes craignent que la situation ne dégénère en un conflit régional ; Selon l’analyste politique Dan Glazebrook, Ankara essaie d’attirer l’OTAN dans une guerre contre la Syrie.

    "Les [Turcs] qui savent que les rebelles sont en train de perdre la bataille essaient de les aider à maintenir leurs positions en bombardant la Syrie pour qu’ils continuent à se battre " a dit Glazebrook à RT. "Mais selon moi, ils espèrent aussi pousser l’OTAN à agir et à déclencher une sorte de blitzkrieg, ce qui serait la seule manière d’assurer la victoire des rebelles dans l’état actuel des choses."

    Pour consulter l’original : http://rt.com/news/nato-mortar-syria-turkey-954/
    Traduction : Dominique Muselet

    A propos du même article : http://cochonsurterre.blogspot.fr/2012/10/turquie-syrie-qui-...
    URL de cet article 17930

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