• Tout est à recommencer ? Pour pouponner, deux lesbiennes en couple demandent "un petit service" à un ami : catastrophe, celui-ci change d'avis des mois plus tard. Légalement, il en a le droit. Pratiquement, il perturbe gravement un foyer.


    Nantes (AFP) - Un couple de lesbiennes s'est vu contraint par la justice de reconnaître les droits de visite et d'hébergement du père de son enfant, "simple géniteur" lors de la conception mais qui a reconnu le bébé, un dossier qui pose la question du statut de la compagne de la mère, selon l'avocate de cette dernière.
     
    Lundi, le juge des affaires familiales de Nantes a "organisé les droits du père et des rencontres progressives avec l'enfant pour s'orienter vers un droit de visite et d'hébergement classique", a indiqué à l'AFP l'avocate de la mère, Me Anne Bouillon. Les deux femmes ne feront pas appel de cette décision qui, "comme des milliers d'autres, est conforme à l'état du droit", a précisé l'avocate en soirée dans un communiqué.


    Comment réagir désormais ? Une législation tenant compte d'un pareil cas précis n'existe pas. La loi dit le droit. La pratique dit : abus de confiance. Comment résoudre ce vrai dilemme ? Il est à craindre que l'enfant n'en subisse les conséquences, chose qui ne serait pas arrivée dans le cas de la PMA où le don de sperme est anonyme. Il y a bien abus de confiance, selon le robuste bon sens.

    La loi dite "du mariage pour tous" n'a rien résolu : même si ces femmes se marient, comme elles en ont désormais officiellement le droit, un homme va continuer jusqu'au bout à avoir droit à s'immiscer dans la vie de leur enfant, donc dans la leur. La seconde maman ne pourra pas le reconnaître, puisqu'un homme l'a fait auparavant, et qu'un enfant ne peut pas avoir trois parents. C'est dès le départ une source d'ennuis comparable à ce qui se passe dans des familles recomposées. Ce qu'a fait ce Monsieur est légal, mais c'est dommage. En a-t-il mesuré les conséquences pour sa progéniture (je ne dirai pas son enfant) ? Peut-être un jour cet enfant ne lui dira pas merci.

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  • RosaElle nous apporte ici un magnifique plaidoyer pour la famille pour tous. Je ne pouvais manquer de le répercuter ici.

     

    On ne veut pas de la famille pour tous en France 

     

    Je commence en mettant les choses au point: le mariage pour tous, je ne veux plus en parler au sens que mon avis n'est pas intéressant puisque la loi va être votée, et en plus, en tant qu'hétéro, ce n'est pas à moi de l'approuver ou pas.

    Mais la famille pour tous... j'y ai réfléchi, effectivement, parce qu'il est intéressant de voir que ni les anti, ni les pros n'offrent de réflexion vis-à-vis des enfants qui vivent dans des familles qui sont devenues variées et différentes. En effet, si on se penche sur les configurations de ce sujet, il s'agit que tous les enfants puissent grandir de la meilleure façon  qui soit, quels que soient leurs parents.

    Et justement, nos politiques disent avaliser un état de fait, qui est qu'il existe déjà des familles homosexuelles, dont il faut protéger les droits, surtout vis-à-vis des enfants qui grandissent dans ces foyers.

    Or, je n'ai vu aucune réflexion concrète de la part de nos politiques, là-dessus, ni de la part des militants qui veulent les mêmes droits pour tous, ou ceux qui refusent l'existence même de ces droits pour ces familles qui ont somme toute, le droit à la différence. La méthode Coué des uns et des autres, en se rejetant la faute mutuellement sur les traumatismes qu'occasionnent pour les gosses de grandir dans telle ou telle famille, ce n'est franchement pas sérieux.

    De plus, un enfant n'est pas responsable de l'endroit où il vit et est élevé. Il n'est pas responsable de ses parents et de leur degré de compétence en matière d'éducation.

    Cette famille pour tous, pourtant, est rejetée dans sa base égalitaire par les pros et les anti, et cela déborde même sur les problèmes des familles traditionnelles.

    Nous allons donc aborder le sujet qui fâche : La G.P.A ou gestation pour autrui, soit le recours aux mères porteuses (c'est fou comme on adore inventer des sigles)

    Parler de la GPA est intéressant car ici, tous s'accordent pour la rejeter.

    C'est d'ailleurs assez curieux, car les mêmes arguments se retrouvent dans des bouches différentes.

    Cela serait une exploitation dégradante du corps de la femme, une mercantilisation inacceptable. On retrouve ici la notion de la sacralité du corps de la femme, qui se mélange avec des thèmes féministes classiques de l'avilissement de ce corps.
    Moi, je veux bien. On admet cela.
    Si je comprends bien, une femme devrait avoir le droit de se faire tuer à la guerre mais pas le droit de louer son ventre afin d'aider des gens, sa motivation serait forcément mercantile et vénale, corrompue, on toucherait  à ses droits... Ah...elle ne pourrait pas être altruiste, elle... intéressant.

    D'une certaine façon, ne serait-ce pas aller contre l'égalitarisme que certains demandent? Si un homme peut vendre ou donner son sperme en un geste désintéressé, pourquoi n'en serait-il pas de même avec un ventre féminin? Le fait qu'une femme désacralise son corps en en faisant ce qu'elle veut, n'est-ce pas là la plus grande preuve d'égalitarisme tant vanté par les féministes?En effet, penser systématiquement que la femme n'est pas capable d'être libre de ses actes et de ne pas dissocier le corporel du spirituel...c'est en fait, une sacrée infantilisation de cette femme par d'autres femmes et hommes dits progressistes, en vertu de ses droits, on lui en enlève un, et je ne parle pas des réacs catholiques...

    Pourtant, si on suit bien la Bible, Marie était la première mère porteuse de l'histoire, il me semble...

    Ne voyez pas dans ces propos une profession de foi, ce sont juste des réflexions neutres et objectives sur le sujet, je n'ai ni l'intention de recourir à une mère porteuse, ni en devenir une, je n'ai personne dans mon entourage que ce débat touche,  je  peux donc bénéficier d' un certain recul sur ces faits et cette analyse, en faisant abstraction de tabous judéo-chrétiens issus de mon éducation.

    La GPA est légalisée dans nombre de pays. On a donc des législations mises en place, et du recul face à cette pratique. Je vous mets ici en lien un site américain, qui est celui d'une structure créée par un gay, afin d'aider des couples à devenir des familles.Vous constaterez que le discours n'est pas le même qu'en France. Les LGBT, ce puissant lobby international, sont même en accord avec ce que dit ce site, d'après ses dires.

    On sait que des couples gays ont recours à la GPA, et que des enfants sans papiers, bien que français, dont les mères porteuses ont abandonné tous les droits, se retrouvent tels des fantômes, comme le dit David, au regard de l’État Civil Français. Sur une chaine de télé, un père s'est même confié en expliquant qu'il devait renouveler le visa de son fils tous les ans, parce que la mère porteuse venait d'Israël...On ne peut punir les enfants pour les supposés infractions des parents, il me semble.

    Pour ces enfants, au moins un des parents est français, génétiquement parlant, pourquoi ne peuvent-ils donc avoir la nationalité?

    C'est pourtant ce qu'on a fait, en les privant de leurs droits, en suspectant un délit.
    La circulaire Taubira rétablit donc la justice, en régularisant la situation de ces gamins, qui sont aussi d'ailleurs, des enfants de couples hétérosexuels, auquel la PMA ne résolvait pas la stérilité, il ne faut pas l'oublier.

    Or, l'argument massue en faveur de la PMA est le suivant: les bébés Thalys existent, issus de ces homosexuelles qui vont en Belgique, ou en Espagne aussi, afin de bénéficier d'une fécondation in-vitro. Pourquoi donc cet argument, la légalisation d'un état de fait, est retenu et considéré comme légitime, en faveur de l'autorisation de la PMA et non pas pour la GPA ?
    De plus, comme je l'ai déjà dit dans un précédent article, ne pas autoriser la GPA et légaliser la PMA en France, c'est inégalitaire, donc en contradiction avec l'idée de la famille pour tous.
    Personne, donc, dans les lobbies qui s'agitent dans le débat de la famille pour tous, n'en veut réellement.

    Pour la GPA, on est même au point de sacraliser ou de sataniser la femme, qui pourrait devenir mère porteuse  , qui est un objet de toutes les discussions, de toutes les protections... Oui, un objet, pas un sujet.

    Ce qui est quand même curieux dans ce débat, c'est qu'on retrouve dans toutes les bouches, un vieux fond de culture chrétienne, celui qui tend à infirmer le droit au corps d'être indépendant de l'esprit, et le droit de disposer de son corps comme on l'entend, bien que la différence se fasse au niveau de la PMA.

    Mais la différence n'est en fait  pas si subtile que cela : certaines lesbiennes activistes voulant la PMA refusent la procréation biologique naturelle, elles sacralisent donc leur corps en ne différenciant guère l'acte du sentiment. Elles sont donc aussi, en général, dans la logique judéo-chrétienne qui fait qu'on ne peut pas coucher avec une personne sans l'aimer. Elles ne voient pas la finalité de l'acte mais le processus de quelque chose qui les révulseraient, étant contre leur nature lesbienne...avec le risque de mépriser le donneur potentiel...Je ne dis pas que toutes les lesbiennes sont ainsi. Certaines ont sans doute un sens pratique et des principes de fidélité tout à fait louables. Et on n'a pas à critiquer les choix des gens.

    Les hommes qui ont recours à la GPA, eux, n'ont pas le choix. Ils intellectualisent donc, sans état d'âmes, le processus, tout en admettant le caractère altruiste de la mère porteuse mais ils construisent leur désir d'enfants sans mélanger un quelconque tabou judéo-chrétien. C'est sans doute là la différence.

    En fait, sommes-nous réellement prêts pour la famille pour tous? Avons-nous réellement le désir d'en discuter sereinement*, en toute objectivité? C'est sans doute le constat que nous devrions dresser, avant de nous lancer dans des législations et de laisser ce débat devenir un dialogue vif et somme toute, stérile, ce qui est un comble pour le sujet...


    *Pour précision, Nadine Morano était favorable à la GPA en 2008 dans le cadre de stérilité de couples hétérosexuels et semble continuer dans ce point de vue...

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