• Les élections municipales approchent : c'est en mars prochain. Déjà les tractations politiciennes vont bon train, quitte à profondément écœurer les militants : si ceux-ci sont malgré tout consultés, espérons qu'ils ne se tromperont pas de choix, et empêcheront la Gauche de se fourvoyer avec un PS en pleine période de séduction envers des élus. Ceux-ci peuvent se retrouver partagés entre leurs convictions, s'ils en ont, et une place bien tentante.

    Ces élections apparemment anodines seront une sorte de quitte ou double pour la Gauche. Si elle s’allie au PS, une chose est certaine : elle se perd corps et biens, n’a plus aucune crédibilité. Les citoyens convaincus que leur salut est à gauche devront attendre une autre opportunité, sans doute bien plus tard, pour trouver quelqu’un pour les défendre, quelqu’un de tout-à-fait nouveau comme a pu le paraître un temps Olivier Besancenot. On notera que celui-ci a préféré se retirer, plutôt que de devenir un politicien professionnel comme les autres. Combien ont ce courage ? Même si je ne partage pas toutes ses convictions, celles-ci restent réelles.

    Si la Gauche n’accepte pas de se saborder en s’alliant avec la droite, son parcours politique sera plus difficile, mais rien ne sera perdu. Elle perdra des sièges, c’est absolument certain, mais elle aura gardé son intégrité : l’essentiel est là. Ce sera un formidable tremplin pour d’autres rendez-vous, électoraux, ou autres. Peut-être alors et entre-temps, les rapports de forces entre les composantes du FdG se seront-ils davantage équilibrés, en particulier si d’autres composantes d’un NPA en nette perte de vitesse l’ont rejoint. La faiblesse du FdG est le poids encore important d’apparatchiks actuels ou anciens d’un paysage politique dépassé, mais cela changera certainement.

    Les prochaines élections auront certainement contribué à une clarification majeure, qui permettra à des plus jeunes, motivés et aussi compétents et intelligents que leurs aînés, de devenir des voix majeures d’une nouvelle donne plus adaptée aux enjeux actuels. Il se peut même que ceux qui avaient cru à l’écologie par conviction abandonnent un EELV gangrené et "politicalisé" et rejoignent, toujours par conviction, une Gauche nécessairement partie prenante de leurs préoccupations. Ils remplaceraient alors ceux qui sont encore attachés à un productivisme terriblement dépassé, et contraire aux idées mêmes de Karl Marx. Rappelons qu'il considérait le travail comme un piège, dont le seul gagnant était le Capital.

    Oui, ces élections dites "municipales", précisément parce qu’elles concernent directement la vie des citoyens, seront la pierre d’achoppement de l’avenir de tous : plus encore qu’une présidentielle où les jeux sont faits d’avance.

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