• Le 10 mai 1968, j'étais étudiant à Poitiers.


    Je participais comme je pouvais aux forums de discussion (enfin, à certains : il y en avait trop) à la fac, sur le devenir des étudiants. Certes, cela n'a pas abouti : combien de projets n'ont pas abouti !

    En même temps (eh oui) j'étais membre d'un parti de gauche présidentielle pour jeunes (paradoxe, oui, cela aussi existait dans cette période folle). Le 10 mai notre petit noyau local avait depuis déjà deux ou trois semaines invité Léo Hamon à discourir à la Maison du Peuple (nan, pas du tout dans un endroit sélect). 




    Nous avions réussi à nous cotiser (en raclant copieusement les fonds de poches) pour tirer des affiches, et nous avions passé nos nuits à les coller un peu partout, à Poitiers et à l'extérieur.




    Ce 10 mai est arrivé : nous avons mis en forme la salle, longtemps à l'avance. Léo Hamon est arrivé un peu en retard (grève des trains entre autres), et puis il n'a pas du tout parlé de ce qui était prévu, parce que ce jour-là les barricades étaient en train de se dresser à Paris (nous ne le savions pas, bien entendu) et il a discouru là-dessus. La salle était fort peu pleine. Puis nous avons dîné ensemble. C'était un homme agréable, mais il n'était plus étudiant, et le décalage était visible.

    Mai 68 ? Un mythe. Une brume chargée de cacher l'important : ce mouvement n'avait RIEN de spontané, comme je l'ai lu plus tard. Si, ce qui fut spontané, c'était la grève des employés de Sud-Aviation à Nantes dès le 9 avril, qui dura jusqu'au 30 mai.



    Puis les autres grandes entreprises suivirent, surtout à partir du 13 mai, Renault, la SNCF, les fournisseurs de carburant, l'audiovisuel (public, il n'y en avait pas d'autre sauf une ou deux radios)... l'un dans l'autre, ce fut assez inoubliable.  Comme ce pont de l'Ascension (23 mai) où je retournai le lundi 27 au matin à Poitiers : les voitures, rares, prenaient assez volontiers des stoppeurs. Un autre point d'orgue magistral fut la manifestation le 31 mai de ceux qui commençaient à en avoir assez, qui eut lieu à Poitiers le lendemain de celle de Paris : c'est raconté dans le bouquin que j'ai écrit, page 97. Ce jour-là un jeune homme très timide, mais conscient de ses responsabilités, a retenu par le col un monsieur qui aurait facilement pu être son père, voire son grand-père, et qui soudain voulut se jeter sur les contre-manifestants malgré le service d'ordre solide de la CGT.

    On a beaucoup parlé de mai 1968, souvent en mal : pour qui n'avait pas connu le contexte antérieur, certes, cela peut présenter bien des aspects négatifs. Il faut dire que cela correspondait à un basculement de la société résolument patriarcale, vers une bouffée d'air. La France sortait de la reconstruction après la guerre, et commençait à relever la tête après l'avoir eue à fond dans le guidon : un grand nettoyage de printemps s'imposait vraiment. C'est d'ailleurs pour cette raison entre autres, que j'avais sorti ce livre racontant un autre monde gris, dur, de plus en plus insupportable.

    En revanche, l'évolution de cette même société aujourd'hui nous rapproche à nouveau d'une vie dure, sombre, grise, et en plus, dangereuse. A terme, si cette pente continue, dans quelques années ce sera pire qu'en 1950. Pour certains, de plus en plus nombreux, ce l'est déjà.




    Ce court métrage de 23 minutes date de 1954. Tout y est authentique, malheureusement. Cela correspond avec le début des grandes actions de l'abbé Pierre.


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  • Oui, demain 9 mars 2016, enfin le Peuple Français Souverain va se mettre en branle pour chasser les parasites, les assassins, les terroristes qui ont accaparé les rênes de notre pays. Arrêter tous les Grands Banquiers, leurs serviteurs de la tête de l'État, les parlementaires croupions qui ont fait suivre par leurs votes les pires avanies subies par les plus modestes en premier (pour ne pas dire les très pauvres), les Grands Corps Constitués qui par leurs avals ont cautionné cette dérive sécuritaire et dictatoriale, voire tyrannique, voilà ce qu'il va falloir faire. Ministres, préfets, chefs de cabinets, hauts fonctionnaires divers, ils partagent la même responsabilité, je dirai même culpabilité.



    Quand cette culpabilité en arrive à causer sans états d'âme des morts par le froid, la faim, les coups, les blessures par armes de GUERRE, elle s'élève alors au rang de CRIME AVEC PRÉMÉDITATION. C'est bien plus grave, seul alors un tribunal du Peuple siégeant sans hâte, mais avec diligence, pourra donner la réponse appropriée sans se préoccuper de créer des précédents. Cette situation est suffisamment exceptionnelle pour créer les conditions d'un verdict exceptionnel. Incidemment, pour les cas vraiment les plus graves, une invitation transport payé pour les mines d'uranium du Niger s'impose. Pour le billet de retour, on verra plus tard.

    Demain, tout le monde se doit de venir dans la rue à l'appel de très nombreux groupements et associations, avec l'aval des syndicats qui ont déposé des préavis de grève. Ce mercredi doit être celui de la France morte pour le fric et ses servants, mais plus que jamais vivante pour ceux qui combattent pour leur vie. Seront en tête les étudiants, la force vive de notre avenir proche.

    CAPITAL MONDIAL, la France te dit NON. La vraie France, pas celle des sondages télé. Une chanson l'illustrerait bien, mais on n'en trouve plus que les paroles. Sans doute gênait-elle....

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  • En l'honneur des travailleurs assassinés en 1886 !

    Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies et Louis Lingg seront en effet condamnés à mort sans preuve en raison d'une bombe qui tue un policier le 3 mai 1886. La grève initiée par des anarchistes en raison de conditions de travail épouvantables n'est en effet pas terminée le 3 du même mois. C'est à Chicago que se déroulèrent ces funestes évènements.



    Le premier mai est désormais la fête des travailleurs dans le monde entier, même si "les syndicats" actuels et les "médias" parlent de fête du travail : grossière manipulation ! On notera d'ailleurs que systématiquement les défilés organisés chaque année en cette date anniversaire se déroulent soigneusement en ordre dispersé. Il ne faut surtout pas que les travailleurs se rendent compte de leur force tous ensemble, voyons ! C'est au point qu'aux États-Unis cette date est depuis longtemps reportée au premier lundi de septembre.

    Debout, les damnés de la Terre....

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  • Répercutons, répercutons avec soin cette mise au point, vu dans Le Grand Soir    et émanant dus syndicat SUD Éducation.  Le gouvernement continue décidément à accomplir un travail sordide de casse de ce qu'il est chargé de maintenir. Un peu paradoxal, tout de même. On croirait voir la mère Thatcher dans ses œuvres.


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    Réponse du syndicat SUDéducation13 au spot télévisé concernant le baccalauréat et le rail

    Une campagne de communication nationale a été mise en place par la direction de la SNCF dans le but de rassurer les candidats au baccalauréat qui pourraient redouter un problème de transport pendant leurs épreuves. En réalité il s’agit d’une campagne de dénigrement de la grève et d’une tentative pour dresser les usagers contre les grévistes. N’oublions pas qu’en 1995 une forte proportion de notre population avait clairement soutenu le mouvement, cauchemar absolu pour nos politiques.

    Nous saluons la réactivité de la direction de la SNCF qui a visiblement plus de moyens à investir dans le marketing que dans l’organisation d’un service qui nous garantisse qualité et sécurité au quotidien. Les familles des victimes du drame de Brétigny sur Orge apprécieront.

    Quoi qu’il en soit, le syndicat SUDéducation13 dispose d’une information importante au sujet des candidats au baccalauréat : Depuis de nombreuses années plus de 90% des élèves qui passent le bac loin de leur domicile trouvent une solution d’hébergement à proximité de leur centre d’examen. Pourquoi cela ? Justement parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas compter sur les transports longue et moyenne distance pour arriver à l’heure. Et pourquoi nos camarades du rail se battent-ils ? Justement pour améliorer la qualité du service et la sécurité.

    Mais cela a un coût. Il faudrait investir massivement et sur le long terme. Or il est plus facile de se payer des spots de publicité manipulateurs et propagandistes contre ceux-là mêmes qui tentent de dénoncer la dérive commercialo-financière de nos chemins de fer.

    Nous attendons impatiemment les prochains épisodes. Tous ces spots qui désigneront à la vindicte populaire les fonctionnaires anti-patriotes bouffis de privilèges : le postier qui vous veut du mal, le professeur qui travaille une heure par mois, l’infirmière qui s’offre un palais au Maroc, le policier qui n’avait jamais vu la lumière du jour etc…

    Encore merci au gouvernement et à la direction de la SNCF pour le souci qu’ils prennent de nos candidats au bac, ils ne leur reste plus qu’à faire comme si chaque jour de l’année et pour tous les usagers c’était un jour d’examen.

    http://www.sudeduc13.ouvaton.org/
     
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