Je relaie Pierre Fétet, le talentueux tenancier
du blog Fukushima. Il nous propose aujourd'hui une vidéo très simple à comprendre, mais qui fait mal si on prend la peine d'y réfléchir un peu.
Voici ce document.
Pour rappeler quelques faits : avec 58 réacteurs, nous sommes les plus nucléarisés au monde. Le Japon en a 54, dont 2 en fonctionnement seulement aujourd'hui. Les États-Unis en ont 104, dans un pays beaucoup plus vaste, et plus peuplé. Chez nous le nucléaire, c'est environ 80% de notre production électrique, alors qu'il s'avère plus cher que les autres moyens de production si l'on prend soin de tenir compte de tous les coûts. Les risques, beaucoup plus grands, se paient. La pollution, indécelable, se paie dans les risques aggravés de santé. Le démantèlement des centrales obsolètes et tout simplement usées par le bombardement des particules radio-actives risque d'entraîner lui aussi des coûts très importants, que l'on ne sait pas encore vraiment chiffrer, puisqu'une centrale très peu importante (70 MWe) comme celle des monts d'Arrée, à Brennilis, n'a toujours pas été extirpée depuis la décision et le début des travaux de 1985. En 2005 la facture a été estimée à 485 millions d'euros, soit 20 fois plus que celle estimée au départ.
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Civaux, le 26-04-2013 |
Pour comparer, la centrale la plus récente en service,
celle de Civaux, comporte deux réacteurs de 1450 MWe chacun. Le nécessaire démantèlement de cette structure risque d'être encore bien plus compliqué, vu le saut en puissance, donc en quantité de combustibles à "retraiter" d'une façon ou d'une autre, et de matériaux irradiés à neutraliser plus ou moins. Il suffit de penser à ce qui se passe actuellement à Fukushima, avec des monceaux de déchets divers stockés de façon plus ou moins orthodoxe.
Pour compliquer le scénario, le nouveau réacteur
de type EPR de Flamanville, toujours pas en service à la suite d'une cascade de retards, donc de coûts supplémentaires, aura une puissance électrique de 1650 MWe. Imaginons le coût réel du KWh fourni par cet ouvrage : c'est encore bien plus que ce que nous français payons actuellement. Sans le puissant lobby nucléaire constitué par une armée de polytechniciens tous formatés pour adorer le nucléaire, ce genre de projet aurait été abandonné depuis longtemps.
En contrepartie, les autres sources électriques commencent seulement à se développer, freinées par ceux qui croient toujours au nucléaire quitte à désinformer massivement le public. Il est important que nous soyons tous en mesure de savoir ce qu'il en est exactement de notre sujétion délibérée au nucléaire.