Cela a l'air anodin : des profs de classes prépas se plaignent de l'intention du ministre de geler à dix heures non "déchargeables" en partie le temps d'enseignement hebdomadaire.
Un enseignant à temps complet est rémunéré, en moyenne, pour 19 h 20 de cours, dont 18 h 46 en enseignement et 0 h 34 de décharge. Ces heures de cours dépendent fortement des obligations réglementaires de service (ORS) : il s'agit en général de 15 h pour un professeur agrégé et 18 h pour un certifié. Elles sont complétées par des heures supplémentaires pour 58,8 % des enseignants et, en moyenne, il s'agit de 1 h 26 supplémentaire par semaine, dont 1 h 07 en heure supplémentaire année (HSA) et 0 h 19 en heure supplémentaire effective (HSE). Les agrégés en effectuent le plus, avec 1 h 48 supplémentaire par semaine
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École Polytechnique à Palaiseau |
On notera la différence de traitement. Le but n'est-il pas de créer dans ces "prépas" une "élite" qui ira plancher dans les Grandes Écoles ?
Or, l'expérience de chaque jour indique que les personnes passées par ces Grandes Écoles se retrouvent ensuite, soudées par des liens de fraternité (c'est important), dans la haute administration, dans l'encadrement supérieur des grandes entreprises plus ou moins multinationales. En somme, il s'agit là de renouveler cette "élite nationale" dont on dit pourtant tant de mal. Bien entendu, ces filières coûtent très cher au budget de l'État, au détriment des filières normales que sont les universités.
Au nom de l'égalité, c'est bien déjà en faisant disparaître ces Grandes Écoles et leurs classes prépa que l'on s'acheminera vers une meilleure éducation pour tous. D'autant que les plus prestigieuses de ces Écoles, sont aussi les plus dangereuses. On le voit bien avec l'ENA, qui apporte à la haute administration ces personnes très correctement rémunérées (!!!) dont la politique nous fait si mal chaque jour. On le voit avec ces polytechniciens férus de nucléaire, qui avec leur courte vue sont en train de nous tuer tous. Leur lobby tapageur écrase toute contestation, quitte à causer de gros ennuis à leurs détracteurs pourtant armés de lourds dossiers à charge. Je ne parle même pas de la Caste des Phynances à genoux devant les diktats de Bruxelles, et qui ne peut même pas avouer son incompétence, puisqu'en principe "c'est elle qui sait".
Pour résumer, plus de grandes écoles, mais un recentrement des budgets vers la filière commune. Plus de corps de prestige, mais des citoyens plus ouverts qu'une caste imbue de ses privilèges. En somme, c'est à une nouvelle Nuit du 4 Août qu'il faut s'acheminer, dans le domaine de l'enseignement, mais à coup sûr dans bien d'autres domaines. Il y aura moins de prestige pour certains, mais un meilleur enseignement pour tous avec un budget global inchangé.
Quelque chose me dit, que ce que j'avance là ne plaira pas à tout le monde.