Ahmed HALFAOUI
Et si la Libye, l’Irak et des pays à venir devaient constituer le champ expérimental de privatisation de la violence en détruisant le monopole qu’en avaient les États ? En tout cas, cela en a tout l’air...
La situation internationale donne l’impression que les stratèges de la reconquête des espaces perdus ont trouvé la solution qui leur économise une implication coûteuse en matériels et en hommes. De même qu’elle a l’avantage de ne rien laisser au hasard d’une reconfiguration du pouvoir politique qui leur serait hostile.
Le chaos, établi et maintenu loin des centres de profit, fixe la menace d’une résistance à la prédation, qui peut prospérer à son aise.
Dans le même temps, les revendications économiques et sociales se dissolvent dans la lutte pour la survie ou de la guerre de tous contre tous. Une lutte qui pousse au regroupement identitaire ou mafieux, au refuge dans le groupe protecteur, quand la société, la nation, qui jouait ce rôle, s’est effondrée.
On aura atteint l’étape décisive de démantèlement des projets nationalistes ou communistes, qui allaient à l’encontre du déploiement des « forces du marché » et leur soustrayaient des richesses indispensables à leur logique d’accumulation. Sinon, cette entreprise ne serait pas compréhensible.
Le processus, observé dans la périphérie, prend des formes plus subtiles en Occident où les peuples voient leurs « acquis » fondre, sans trouver les formes traditionnelles d’organisation pour les protéger. Alors que, face à la rupture du « contrat social » et à l’affaiblissement de l’État, le développement de la délinquance et le recours à l’émeute servent d’argument à la mise en place d’un discours sécuritaire musclé, on s’achemine vers une exacerbation des conflits sans qu’une alternative ne se profile, autre que fascisante si tant est qu’elle puisse triompher.
Les ingrédients sont le profond discrédit qui frappe la démocratie en vigueur et les personnels politiques qui alternaient au pouvoir : les attaques frontales contre les conditions de vie de la majorité de la population, la dérégulation du marché du travail, l’expansion du chômage et de la précarité, et une communication qui sème la peur de l’autre.
Autant de facteurs qui laissent entrevoir une confrontation majeure entre les États et la société, sur fond d’exploitation du communautarisme, au premier chef, et de violences qui pourraient entraîner des ruptures irrémédiables de groupes sociaux entiers, constitués en riposte à la répression qui ne manquera pas de se généraliser.
Un remake de la « République de Weimar » (Allemagne) est à l’œuvre, avec, en principe, l’expérience en plus.
En ce sens, les soubresauts internes aux puissances industrialisées peuvent, toutefois, être canalisés dans une « solidarité nationale » vers la consécration d’un retour aux empires coloniaux, qui ont été à la base du boom économique et de la prospérité. Ils en sont certainement l’un des moteurs, même si la ploutocratie bancaire ne se préoccupe pas de la stabilité des pouvoirs en place et maintient sa dictature budgétivore qui produit pauvreté et révolte.
A. H.
Le chaos, établi et maintenu loin des centres de profit, fixe la menace d’une résistance à la prédation, qui peut prospérer à son aise.
Dans le même temps, les revendications économiques et sociales se dissolvent dans la lutte pour la survie ou de la guerre de tous contre tous. Une lutte qui pousse au regroupement identitaire ou mafieux, au refuge dans le groupe protecteur, quand la société, la nation, qui jouait ce rôle, s’est effondrée.
On aura atteint l’étape décisive de démantèlement des projets nationalistes ou communistes, qui allaient à l’encontre du déploiement des « forces du marché » et leur soustrayaient des richesses indispensables à leur logique d’accumulation. Sinon, cette entreprise ne serait pas compréhensible.
Le processus, observé dans la périphérie, prend des formes plus subtiles en Occident où les peuples voient leurs « acquis » fondre, sans trouver les formes traditionnelles d’organisation pour les protéger. Alors que, face à la rupture du « contrat social » et à l’affaiblissement de l’État, le développement de la délinquance et le recours à l’émeute servent d’argument à la mise en place d’un discours sécuritaire musclé, on s’achemine vers une exacerbation des conflits sans qu’une alternative ne se profile, autre que fascisante si tant est qu’elle puisse triompher.
Les ingrédients sont le profond discrédit qui frappe la démocratie en vigueur et les personnels politiques qui alternaient au pouvoir : les attaques frontales contre les conditions de vie de la majorité de la population, la dérégulation du marché du travail, l’expansion du chômage et de la précarité, et une communication qui sème la peur de l’autre.
Autant de facteurs qui laissent entrevoir une confrontation majeure entre les États et la société, sur fond d’exploitation du communautarisme, au premier chef, et de violences qui pourraient entraîner des ruptures irrémédiables de groupes sociaux entiers, constitués en riposte à la répression qui ne manquera pas de se généraliser.
Un remake de la « République de Weimar » (Allemagne) est à l’œuvre, avec, en principe, l’expérience en plus.
En ce sens, les soubresauts internes aux puissances industrialisées peuvent, toutefois, être canalisés dans une « solidarité nationale » vers la consécration d’un retour aux empires coloniaux, qui ont été à la base du boom économique et de la prospérité. Ils en sont certainement l’un des moteurs, même si la ploutocratie bancaire ne se préoccupe pas de la stabilité des pouvoirs en place et maintient sa dictature budgétivore qui produit pauvreté et révolte.
A. H.