• Challenger, siège de Bouygues
    C'est la classe de l'inutile qui se balade dans les travées les plus hautes.  Elle bénéficie de rémunérations "très honorables" (traduisez éhontées), elle fait voter par ses obligés les "élus du peuple" les lois qui lui conviennent, et seulement celles-là. Et si ces "élus" (si on peut dire) renâclent, la sanction suprême du refus d'investiture du Parti tombe comme une lettre de cachet, en vue de la prochaine réélection des édiles rétifs.

    Mais qu'est donc la classe de l'inutile ? Autrefois certaines familles de "grands commis de l'État" considéraient comme un sacerdoce leur action quotidienne et souvent peu spectaculaire : ils géraient, comme des pères de familles, cet État qui était leur vie. Ils ne voyaient pas tout, ils se trompaient parfois, c'était inévitable. Pourtant, l'un dans l'autre, ils faisaient bien leur boulot, au mieux des intérêts de la Nation.

    Tout a changé. C'est à Bruxelles que tout se passe désormais, et l'appareil de l'État n'est plus que le traducteur en droit français des directives européennes, quitte à changer ce droit si c'est lui qui gêne. Et à Bruxelles, le Comité (tenu par les ministres européens de telle ou telle branche) est en fait piloté par les nombreux lobbies officiels qui pullulent dans le Quartier de l'Europe. Ce sont donc des sigles connus comme l'UIMM, la FNSEA (dont un membre éminent est le duc d'Edimbourg, 91 ans, très grand propriétaire foncier en France) qui signent les projets de directives, on peut imaginer les dérives que cela occasionne. La situation est intenable. Chaque jour apporte son lot de nouvelles peu rassurantes pour l'emploi, les retraites, le social, etc... ainsi que des annonces de gaspillages de fonds publics au bénéfice de grands intérêts privés (quelqu'un a dit "Notre-Dame des Landes", au fond ?).

    C'est bien pourquoi il est plus que temps de passer à la phase "la classe politique va au paradis" vu qu’en majorité elle y croit, elle. Cela risque de se faire de façon abrupte, vu que les solutions dites "démocratiques" sont très largement détournées, et aussi prévisibles que le mouvement du balancier. 

    Même les composantes du "front de gauche" paraissent en partie contaminées par le consensus devenu tout simplement inadmissible. Seul grand dilemme : nos compatriotes sont-ils prêts à assumer eux-mêmes des responsabilités que le système leur fait déléguer (bien légèrement) à des "professionnels" ? J’ai pu observer qu’à une échelle bien plus petite, les copropriétaires d’un immeuble s’en remettent à des bénévoles qui gèrent des choses aussi minuscules et essentielles qu’un remplacement d’ampoule dans un couloir commun, ou la relance d’un intervenant extérieur. Ce qui ne les empêchera pas, le jour de l’assemblée générale, de critiquer des actions, ou des inactions de ces bénévoles.

    Comme d’habitude, le consensus mou d’une majorité pratiquant le principe des "trois singes" écrase ceux qui, ayant compris, voudraient agir. Quand ce consensus va-t-il enfin s’émousser, la colère et le mouvement dépasser la simple "indignation" comme le préconisait pourtant Stéphane Hessel ? On notera que dans notre pays, même ce minimum a été bien peu suivi. Que serait-ce d’un vrai mouvement de fond ?

    Ras le bol ? Insurgez-vous ! ! !

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