• Bonnet blanc, blanc bonnet ? Triste période #anniversaire d' #élections par des dupes

    Non, Nicolas Sarkozy et sa majorité n'avaient pas osé imposer à tous les travailleurs et chômeurs ce qui vient d'être accompli. Les partisans de la majorité actuelle continuent à assurer que la nouvelle équipe présidentielle n'a pas eu le temps de mettre en place de bonnes réformes. Pourquoi, alors, a-t-elle eu le temps de faire voter le pire ? Il y a là une incohérence grave.

    La nouvelle réforme des retraites s'achemine vers des reculs sur tous les plans des prestations (désindexation, allongement du nombre d'années de cotisation requis, augmentation de la CSG) qui ne résoudront rien. S'il faut attendre l'âge de 70 ans pour bénéficier enfin du salaire différé tronqué par les taxes, combien mourront à la tâche ! Alors que la défense des travailleurs en lutte pour leur emploi partout est fustigée par le refus de gracier des syndicalistes ayant seulement fait ce que leurs camarades attendaient d'eux, des humains exemplaires ainsi condamnés. Alors que, pour ne prendre qu'un exemple, passant pardessus son ministre le premier d'entre eux a laissé la bride sur le cou de Lakshmi Mittal à propos de Florange.

    Car la défense des retraites passe par la défense des emplois, puisque c'est en cotisant que les travailleurs constituent le "trésor de guerre" des retraites par répartition. Nicolas Sarkozy avait dans ses projets de tuer celles-ci, au bénéfice des retraites par  capitalisation, ce danger mortel basé sur la spéculation. Apparemment cette filière est toujours sur les rails. Venant de "socialistes", l'option ferait rire si ce n'était si catastrophique pour l'avenir des plus jeunes.

    Le bilan est déjà lourd. Mais ce n'est rien. L'Accord National Interprofessionnel, conclu d'abord en janvier entre l'État et certains syndicats, se retrouve devant le parlement chargé d'entériner cette aberration. Désormais, selon le texte déjà voté au sénat par le groupe PS avec l'aide du vote blanc complice de l'UMP, les droits des salariés vont subir un énorme recul alors que ceux des employeurs ET des créanciers seront renforcés. En fait, ce qui est sécurisé, ce sont paradoxalement les licenciements. Beau travail. Même Sarkozy ne l'avait pas osé, une fois de plus.

    Tous les secteurs sont touchés. Ainsi, à l'université, malmenée dans ses financements comme on en aurait presque l'habitude, une ministre soutient l'arrivée d'une langue bien particulière, l'anglais "international", dans la dispensation de certains cours. C'est contraire aux principes de base de l'Université, et de la Constitution, mais cela ne la gêne aucunement. Une civilisation se base en grande partie sur sa langue. C'est bien plus insidieux et pervers que cela n'en a l'air. Là encore le précédent président n'avait pas osé toucher à quelque chose d'aussi fondamental, même si sur des points mineurs il avait tenté des avancées dans ce sens.

    Au bout d'un an, un président que bien des gens de gauche ont favorisé en refusant de voter pour "l'autre", va se retrouver à Bruxelles devant les membres de la Commission au complet, ce qui est assez rare. Il va avoir un bilan "magnifique" à leur étaler devant les yeux : la mise à pied d'un pays entier. Loin d'être ce personnage falot, consensuel, et dangereux par ce fait, il s'est en un an révélé encore plus dangereux en tournant le dos à ses électeurs de gauche, et en fonçant dans le néolibéralisme le plus échevelé. Les maîtres banquiers de Londres et New York doivent être contents de lui.

    La gauche a "osé" parler de coup de balai. Ce coup de balai est devenu urgent, avant que les choses ne se gâtent encore. Il reste encore quatre ans de reculades, de démantèlements, de larmes et sans doute de suicides, avant le retour par "une bonne alternance" de l'autre équipe, plus incisive en apparence, mais peut-être moins hardie. A moins que...

    A moins que, enfin, les éléments du peuple ne s'emparent de l'article 35 de la déclaration de Droits de l'Homme de 1793

    "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs"

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