Aujourd'hui est la journée du souvenir. A 21h40 au café du Croissant, à Montmartre, Jean Jaurès est abattu. Par qui ? Peu importe. Le seul défenseur de la paix disparaît. L'autre assassinat, le 28 août, à Sarajevo, n'est qu'un prétexte pieux vu que l'homme abattu à Sarajevo, bien qu'archiduc autrichien, n'a aucun poids sur la scène politique.
C'est au point que quatre heures plus tard seulement, mon grand-père accomplissant son service militaire dans la Meuse (il lui reste 52 jours sur 3 ans) est réveillé avec ses camarades par le colonel du régiment lui-même. Celui-ci appelle deux hommes pour la corvée de cartouches. À 5 heures du matin les hommes sont déjà en poste à la frontière, en ce terrible 1er août 1914. Ils ne rentreront dans leurs foyers (pour ceux qui rentreront) que 52 mois plus tard.
Nous sommes le 31 juillet 2014. Un siècle plus tard, l'avenir est aussi sombre. Certes les prétextes et certains contextes diffèrent. En revanche, comme un siècle plus tôt les intérêts des financiers et des industriels sont toujours là, pour aiguillonner les haines, pour déclencher des "incidents". C'est en 1913 qu'avait été constituée la Réserve Fédérale US (banque privée, naturellement) en vue d'amasser des profits pour les banquiers membres fondateurs de cet organisme. Aujourd'hui, le dollar est en grande difficulté en raison des exagérations de la même FED à recourir à la planche à billets. Une "bonne" guerre serait un juteux moyen de faire repartir la machine.
Cela "tombe bien". Les faucons de Tel Aviv viennent de lancer leur nouvelle campagne, d'été cette fois, contre la ville de Gaza. Tollé quasi général (la "communauté internationale" formée des USA et de quelques satellites ne bouge pas, bien entendu). Une nouvelle flottille se prépare à partir de Turquie pour secourir les Gazaouis. Même si elle a récusé la marine turque pour l'accompagner et la défendre, on imagine.....
Pendant ce temps-là, les Nazis qui ont pris le pouvoir à Kiev avec la bénédiction de Bruxelles et Washington continuent à pilonner les villes russes de l'est de l'Ukraine.Ils descendent (c'est maintenant acquis) un avion civil qu'ils ont dévié de sa route, en tentant de faire porter le chapeau au camp d'en-face. La tension est extrême partout. Qui est derrière ce coup de force ? Bien sûr, les stratèges de Washington, cornaqués par les financiers en quête de marchés nouveaux.
Le Monde va-t-il à nouveau exploser, pour le bénéfice des Très Grandes Fortunes ? Celles-ci n'ont jamais été aussi énormes, donc aussi puissantes. Mais qu'on ne s'y trompe pas : c'est en dollars, donc en monnaie de singe. Il leur faut quelque chose de plus consistant, pour simplement continuer à exister.
Dans cette tourmente qui menace, seul le solide gouvernement russe a suffisamment la tête sur les épaules, et le poids international retrouvé, pour empêcher le déclenchement de la catastrophe. S'appuyant sur une Chine inquiète, et sur les autres membres des BRICS, il peut calmer le jeu, et renvoyer dans leurs bases les "soldats de la paix" dont on connaît les initiatives bénéfiques au VietNam, en Irak ou en Afghanistan.
Il faut se souvenir que ces soldats sont, le plus souvent, recrutés parmi les plus pauvres des étatsuniens, qu'ils manquent d'instruction, et souvent c'est ainsi qu'ils espèrent obtenir enfin le passeport US. De pauvres hommes perdus, auxquels on peut imposer les pires exactions. D'ailleurs, s'ils obtiennent le précieux talisman, ce sont le plus souvent des épaves qui reviennent dans leurs foyers. Le piège est très amer.