Encore une opération qui aura coûté bien cher aux fonds publics, pour tenter d'éradiquer un problème concernant une société privée : Vinci. Celui de la non-concertation de l'administration avec les riverains, avec les associations écologistes, avec le public : dossier biaisé et presque truqué selon une étude indépendante, opposition entre les grands élus nationaux et les élus locaux, refus d'admettre qu'un tel chantier, s'il avait relativement un sens il y a cinquante ans (date des premiers avant-projets, alors que s'envolait le Concorde), n'en a plus aucun quand le carburant commence à ne plus être abondant, que la pollution devient un fait de société, et les moyens de futurs passagers bien plus limités. L'aéroport actuel est loin de sa capacité maximale. C'est devenu un non-sens.

Pourquoi tant d'obstination ? Certains terrains ont été rachetés, mais aucun coup de pioche n'a été donné encore. Ce serait peut-être un manque à gagner pour Vinci. Mais surtout le grand élu "local" prévoit un vaste complexe immobilier sur l'emplacement de l'aéroport actuel, et sans doute cela peut-il jouer beaucoup. Et puis, laisser sa marque dans le paysage peut apporter quelque chose à l'ego de certaines personnes. Oserons-nous dire que toutes ces raisons sont bien futiles au regard du désastre écologique que cela constitue ? Il faut s'être promené à pied dans ce secteur pour en apprécier la grande beauté, qu'il faudra enlaidir en enlevant des mètres de bonne terre sur toute la surface, avec arbres, haies, plantes rares, animaux.... Annihiler tout cela est une monstruosité.

Rappelons enfin que les opposants, pacifiques bien entendu, ont été bousculés, malmenés, blessés parfois, gazés au cours d'opérations coup de poing : même les vaches sont devenues presque folles dans l'atmosphère enfumée par les grenades lacrymogènes.

Notre-Dame des Landes : un test de démocratie particulièrement parlant. Et un pari sur l'avenir complètement dépassé, joué par un homme qui aujourd'hui pèse sur les décisions gouvernementales journellement, avec le même à-propos.