Le 30/11/2010, 6h59 Sur le Grand Soir, un intervenant nous a proposé ce billet intitulé :Pour en finir avec la Question de Dieu
http://www.legrandsoir.info/Pour-en-finir-avec-la-Question-de-Dieu.html#reactionsEn fait, sa thèse semble être que le Coran à lui seul est en mesure d'apporter cette preuve.A mon avis, Ben Khabou n'est pas allé assez loin. Le Coran, écrit par Muhammad, n'est pas resté dans l'ordre initial, le seul valable : l'ordre chronologique. Ce détail seul interdit de mesurer la nécessaire progression du prophète dans sa découverte de l'univers, car il n'a pu être monolithique dans sa quête : sans pour autant se contredire, il a approfondi des réflexions, mûri lui-même, sa pensée est devenue plus riche. Le trésor est là, mais le mélange des sourates lui enlève de la force et de la beauté.
Il ne faut pas se leurrer : la Bible aussi, du moins la première partie, est une grande richesse. Elle non plus n'a pas été modifiée d'un iota depuis sa première version, des tabous très forts y ont veillé. C'est pourquoi elle est une version scientifique très fine, quoique avec d'autres mots que ceux d'aujourd'hui, non d'une création, mais d'une remise en forme d'une planète sortant d'une pénible glaciation (Würm III peut-être ? ). Qui aurait accompli ces prodiges (pour l'époque) ? Ceux qui sont désignés sous le nom d'Elohim, au pluriel dans le texte. En fait, ils ont effectué des travaux dont la plupart sont déjà sinon réalisables aujourd'hui, mais au moins envisageables.
Ensuite c'est un seul Eloah qui reste l'interlocuteur des hominidés de l'époque, un certain YHWH. Cela ne change rien. Lui et ses congénères, dont on ignore tout, ont appliqué le g énie génétique à une race un peu plus prometteuse que d'autres, la "côte" prélevée n'étant que des brins d'ADN, qui furent modifiés comme on sait déjà le faire pour des végétaux couramment.
Intéressant, mais de dieu, point. Je vous suggère pour plus de précisions de (re)lire les ouvrages de Jean Sendy, solides et agréables à lire.
Pour l'univers, là aussi on recherchera vainement la nécessaire intervention d'un dieu. En treize milliards d'années et demi, mais probablement en quelques fractions de seconde au tout départ, des millions de lois physiques possibles se sont présentées. La très grande majorité a été aussitôt éliminée par la nature même de l'univers, qui se modifiant, s'agrandissant, apportait des contraintes canalisant ces lois. Ne sont restées que quelques fondamentales, et puis d'autres qui en découlaient, et ainsi de suite. C'est pourquoi il y a des milliards de galaxies, comportant chacune des milliards d'étoiles, avec des lois physiques qui sont les mêmes partout. Selon les contextes, c'est l'une ou l'autre qui s'applique en fonction de la température, de la pression, mais elles sont toutes là partout. Y compris pour la formation des êtres vivants.
De ceux-ci, il doit y en avoir des multitudes d'implantations naturelles, Carl Sagan estimait grâce à des outils statistiques que dans notre seule galaxie, la Voie Lactée, il pourrait y en avoir deux millions. C'est beaucoup, et en même temps infime face à l'étendue de l'univers. C'est pourquoi les chances d'en rencontrer d'autres sont minces, mais pas égales à zéro.
Je n'ai toujours pas rencontré de dieu dans tout cela. Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez absolument y croire. Ce n'est cependant pas une nécessité.
A partir de ces considérations, toutes les querelles « de clochers » ne sont que casuistique sans importance, puisque les choses essentielles sont ailleurs. Nous sommes tous embarqués sur une petite planète, et pas près d'en sortir. Les Grands de ce Monde (avec de superbes majuscules) sont généralement croyants, et trouvent le moyen d'accorder leurs croyances avec leurs turpitudes multiples. Par leurs besoins effrénés de pouvoir, d'argent, ils écrasent tous les autres, humains, animaux, végétaux, minéraux, sans aucune considération ni pitié (dont ils ignorent l'existence). Ils en viendront à s'exterminer entre eux.
L'important, il est là. A chacun d'en tirer les conclusions.
BO
La seconde illustration est la réplique de la plaque gravée qui a été vissée à la sonde Pioneer 10, engin humain le plus lointain maintenant. Le dessin est de la propre épouse de Carl Sagan, cité plus haut, grand spécialiste de la recherche fondamentale de vie extra-terrestre.