• De Garaud à Mélenchon, une association bizarre

    A la faveur d'une réponse sur le blog Pensée Libre, je repense à Marie-France Garaud.  Souvent je suis passé devant sa propriété, en songeant à sa revue Géopolitique, qu'elle dirige toujours.

    Marie-France Garaud était avec Pierre Juillet l’une des deux têtes pensantes qui entouraient De Gaulle. Elle était une partie de lui, en quelque sorte. Elle a beaucoup écrit sur l'homme de Londres, et sur ce qu'il a fait ensuite. Bien sûr ses paroles ne peuvent que céder à la subjectivité. Bien sûr elle n’insistera pas sur ce qui peut être reproché à l’homme, ses tergiversations à propos de l’Algérie par exemple. De "Vive l'Algérie française" aux accords d'Evian, il y a le grand écart, surtout que c'est avec les plus radicaux des patriotes algériens, le FLN, qu'il a traité.  Le MNA a de ce fait disparu en tant que temporisateur.

    Mais De Gaulle avait une certaine largeur d’esprit, qui manquait cruellement à ses prédécesseurs. Il avait su rassembler très large, pour trouver une comparaison aujourd’hui, de Villepin à Mélenchon. Les conditions n’étaient pas les mêmes, les enjeux non plus. Il avait contre lui les communistes, moins dispersés alors, les gens d’extrême droite qui ont failli l’abattre, et de vieux radicaux rancis. Dont Mitterrand, peut-être.

    Mais il a été suivi d’un Pompidou qui déjà a tout démoli (loi 73-7 du 3 janvier 1973), accompagné (déjà aussi) d’un Giscard. Et la pente s’est accélérée. La loi ci-dessus a été abrogée, puisque c'est désormais un système européen qui la remplace dans des termes similaires.

    Quant à l’aspect social qu’ont tant décrié les soixante-huitards jeunes, il était trop vieux et trop pétri des mœurs d’un autre temps, pudibond et plein de religiosité, pour le comprendre. Il n’était pas le seul !

    Quand on y repense, la vie était frugale et difficile, mais il y avait sans doute un peu moins de misère, grâce à l'abbé Pierre il faut bien le dire. Le seul avantage de ce temps-là, il a un demi-siècle, était l'assurance d'avoir un travail. Fort mal payé le plus souvent. A l'époque, le SMIG (à ne pas confondre avec le SMIC) était indexé sur les prix, or le salaire moyen à l'époque augmentait plus vite que les prix grâce à l'utilisation de machines qui décuplaient la productivité. Comme les personnes qualifiées étaient rares, elle tiraient le total des salaires vers le haut, mais pas le minimum.

    Aujourd'hui, les médias, afin de ne pas brouiller les cartes, ont choisi de mettre en fausse concurrence un des radicaux cités plus haut, avec une droite extrême considérée comme le parangon de la bien-pensance, de la bien-gouvernance, le TINA en somme, qui affecte presque de se démarquer de plus "Vieille France" encore en se parant d'une Europe en lambeaux. Qui se laissera encore enfumer ? Qui osera enfin penser que décidément, aujourd'hui il est grand temps de faire un bond en avant social, avec Mélenchon par exemple. Lui non plus n'est pas exempt de défauts, mais à la différence de tous les autres il est sur le bon chemin. Il y a tant de retard à rattraper ! Voir par exemple ici, ici, , et encore .

    N'oublions pas d'y associer tous nos frères humains, très souvent bien plus opprimés encore. Et pour cela, financièrement et administrativement il faudra que des têtes tombent partout. Partout ! Et surtout dans la forteresse du néolibéralisme, protégée par ceux mêmes qu'elle maintient sous son joug par une propagande commençant dès le berceau.

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