• Stratégie pour cette nouvelle année

    Je repère ce matin dans "Le Monde" un article de Caroline Fourest dont voici un extrait :

    Tant de têtes sont tombées en 2011 qu'on est pris de vertige. Ben Ali a dû fuir son pays. Moubarak passe en procès, allongé sur une civière. Kadhafi a trouvé la mort qu'il redoutait. Bachar Al-Assad a définitivement perdu la tête, même si elle tient encore sur ses épaules grâce à la férocité de la répression. Il devra bien céder. Aucun tyran n'est éternel. Même Kim Jong-il a fini par mourir. Mais sans modestie. Car, dans son cas, son peuple n'a pas trouvé la force de se soulever ni même de retenir ses larmes.

    A mon avis, Caroline Fourest va vite en besogne. Ben Ali est hors d'atteinte dans un pays qui n'extrade pas, Moubarak, je me demande s'il sera réellement jugé un jour puisque c'est la structure dont il était la tête visible qui est toujours en place. Kadhafi assassiné, certains demandent le retour de ce qu'il avait fondé, la  Jamahiriya, tant la suite est décevante et amère. Pour Assad, il est difficile de savoir si c'est une répression ou au contraire une suite d'incursions d'éléments extérieurs qui sont causes de tant de victimes. La propagande avait déjà frappé pour tenter d'accréditer l'invasion de l'Irak, de la Libye...

    En revanche, Caroline Fourest ne parle pas d'un tyran mondial, qui est la cause de tant de morts partout, morts par empoisonnement (OGM, pesticides, Agent Orange, phosphore, amiante, uranium appauvri ou non, etc...), par la faim (y compris beaucoup d'enfants), par la guerre armée aussi. Ce tyran, à plusieurs têtes souvent inconnues, c'est la finance internationale. Selon un billet du Grand Soir, ce sont 147 firmes qui "tiennent" la planète, dont les trois quarts sont financières. Comme il est connu que les Grands Administrateurs touchent les jetons de présence de plusieurs sociétés chacun, ils ne sont peut-être qu'une centaine à donner le la à l'ensemble de l'économie mondiale, spéculant qui sur le yen, qui sur le soja, qui sur le blé, avec tous les arrangements intermédiaires possibles. Ces cent personnes (pour aller vite), inconnues, sont objectivement LE tyran mondial. La grande majorité d'entre eux sont états-uniens. Ils ont donc les mêmes motivations, le même substratum culturel, la même religion (l'Argent).

    Voilà ceux qu'il faut combattre. Un Bachar al-Assad, à côté de cela, ne compte pas. Ce n'est qu'un comparse. En cette nouvelle année, ne nous trompons pas d'ennemi. Le vrai, celui qui compte, est informel, il n'a pas de nom, mais il décide de tout. C'est tout simplement lui qu'il faut abattre, par exemple en faisant pendant un temps déterminé la grève des achats dans les grandes surfaces. C'est par l'argent qu'il nous tient, c'est par l'argent qu'il est vulnérable. Aux armes, citoyens ! Nos armes sont nos porte-monnaies. A nous de définir une stratégie pour l'amener à merci.


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