• Hiroshima, Nagasaki, c'était il y a soixante-sept ans, c'était hier en somme. Si le Japon se souvient, on n'entend pas grand-chose côté US. Et même le Japon en assume-t-il les conséquences ? Le redémarrage d'un ou deux réacteurs après l'arrêt intégral peut faire penser que non, les lobbies nucléo-industriels n'entendent pas baisser les bras malgré les risques. Les responsables ne sont pas sanctionnés. Beaucoup sont plus responsables, et plus motivés que jamais. C'est dans ce contexte qu'un manifeste de Jean-Marc Royer doit être lu. Découvert sur le blog Fukushima, il en dit beaucoup, d'autant que ses sources sont nombreuses, et explicites.


    Jeudi 9 août 2012
    nagasaki6 et 9 août 1945, deux dates qui font frémir. Les commémorations actuelles nous rappellent que le monde a changé en profondeur sur la base de l’horreur nucléaire. Jean-Marc Royer, par l’article suivant, nous explique très clairement l’historique de ces programmes militaires et les effets impitoyables de la bombe A. On sait aujourd’hui que ces faits militaires d’une horreur sans nom n’étaient pas nécessaires pour mettre fin à la guerre…
    Merci à l’auteur de contribuer à ce travail de mémoire encore inachevé.
     
     
    ______________________
     
     
     
    LA BOMBE ATOMIQUE, UN PUR PRODUIT DE LA TECHNOSCIENCE 
     
    par Jean-Marc Royer
     
     
    Les rappels qui suivent se veulent une aide au travail de mémoire qui reste, soixante-sept ans après les bombardements atomiques, encore très incomplet. L’autre motivation de ce texte réside dans le fait qu’il ne peut y avoir de conscience pleine et entière de ce qui s’est passé à Hiroshima, Nagasaki puis à Tchernobyl et Fukushima sans que l’on soit en mesure de s’en faire une représentation [1]. Puisse ces lignes y aider le lecteur. Pour cela, il lui faudra le courage de ne pas reculer devant la douleur dont il est question. A cette seule condition, il en sortira grandi en humanité.
     
     
    Les " découvertes scientifiques " à l'origine de la bombe atomique 
     
    Il n’est pas sans conséquences philosophiques majeures de constater que la bombe atomique est un produit direct de la science occidentale [2]. On constatera que la réponse ne fait plus de doute lorsque l’on examine, même rapidement, l’histoire de cette " invention " et de ses prémisses.
    En 1896, Henri Becquerel découvre la radioactivité naturelle.
    Niels Bohr présente en 1913 la première théorie qui expliquait ce phénomène : la matière est constituée d'atomes, eux-mêmes formés d'électrons " tournant autour d'un noyau ". Certains de ces atomes ne sont pas stables et se décomposent en émettant des rayonnements.
    En 1905 Albert Einstein publie la théorie de la relativité. Pour lui, matière et énergie sont liés par l’équation qu'il note E = mc² et qui permet d'affirmer qu'une petite quantité de matière peut devenir une énorme quantité d'énergie… ce qui est le principe de la bombe atomique.
    En 1934, Frédéric et Irène Joliot-Curie s'aperçoivent que l'on peut transformer un élément stable en un autre instable, en le bombardant de particules : c'est la radioactivité artificielle.
    En décembre 1938, Otto Hahn et Fritz Strassman comprennent que le noyau d'uranium, bombardé de neutrons, se casse en deux en libérant deux neutrons et une énergie considérable : l'énergie nucléaire.
    En 1939, Frédéric Joliot comprend que les neutrons libérés, peuvent fracasser à leur tour d'autres atomes d'uranium : c'est une réaction en chaîne. Celle-ci peut donner naissance à une grande source d'énergie.
    Ainsi, dès 1939, tous les éléments scientifiques préalables à la bombe sont découverts.
     
     
    LE PROJET MANHATTAN [3]
     
    Le 2 août 1939, le président Roosevelt reçoit une lettre signée d’Albert Einstein (reproduite plus loin) qui le met en garde contre les recherches effectuées par les Allemands dans le domaine de la recherche atomique et l'enjoint de lancer les Etats-Unis dans l'aventure nucléaire. Cette lettre est en fait écrite par un autre physicien, le hongrois Léo Szilard qui cherche à mobiliser les alliés contre la menace nazie et convainc Einstein, dont la célébrité est immense, de signer cet appel au président américain. Une lettre qu'Einstein regrettera quelques années plus tard, lorsqu'il verra la bombe atomique exploser à Hiroshima et Nagasaki et qui en dira : " Ce jour-là, j’aurais mieux fait de me couper les doigts de la main ".
     
    Le 16 décembre 1941, neuf jours après l’attaque de Pearl Harbour, le président Roosevelt lance officiellement le projet Manhattan.
     
    Eté 1942, la certitude est acquise d'une possibilité de réaction en chaîne ; les recherches de base et leur développement sont faits ; il n'y a plus qu'à établir un plan pour créer une force opérationnelle. Le général Groves est alors placé à la tête d'un groupe de techniciens et de savants qui compte plusieurs prix Nobel.
     
    Le 2 décembre 42, au-dessous des gradins de Stagg Field à l’Université de Chicago, une équipe menée par Enrico Fermi initia la première réaction en chaîne nucléaire auto-entretenue.
     
    Début 1943, le projet Manhattan entre dans une nouvelle phase. Il s'agit de trouver un élément qui soit capable de servir à la création d'une arme qui utiliserait l'énergie libérée par la fission nucléaire. Celui-ci doit répondre à deux critères : la facilité de production et la possibilité d’en produire une grande quantité. Deux voies se dessinent pour l'obtention d'un tel élément :
    - Celle de l'uranium. Niels Bohr a calculé qu'une seule variété (isotope) de l'uranium peut " fissionner ", il s’agit de l'uranium 235. Mais celui-ci est rare : il faut le séparer du reste de l'uranium naturel 238U. L'obstacle paraît alors infranchissable.
    - Celle du plutonium. Elément récemment découvert (inexistant dans la nature), il vient d'être obtenu en bombardant de l'uranium.
    Le problème principal reste la rareté de ces deux éléments fissiles. On construisit donc deux énormes complexes industriels : l'un à Oak Ridge, dans le Tennessee, pour la production d'uranium 235. L'autre à Hanford, près d'un petit village sur les bords du Columbia, dans l'Etat de Washington pour la production du plutonium. [4]
     
     
    lettreeinstein
     
     
    Depuis mars 1943, date à laquelle fut mise en service le centre top secret de fabrication de l’arme nucléaire à Los Alamos (dans le désert du Nouveau-Mexique près de Santa Fé), une équipe de savants, sous la direction de Robert Oppenheimer, se livre à l'étude de l'architecture de la bombe elle-même.
     
    L'Allemagne capitule le 8 mai 1945 mais le projet Manhattan n’arrive à son terme qu’en juillet 1945 [5]. Son succès confirme les deux filières (uranium 235 et plutonium). Les savants se trouvent donc en possession de deux types de bombe: l'une fonctionnant grâce à l'uranium (celle qui sera larguée sur Hiroshima), l'autre grâce au plutonium (produite en deux exemplaires : celle de l'essai " Trinity " et celle de Nagasaki).
     
    220px-Atombombe Little Boy 2Le 16 juillet 1945, alors que les bombes Little Boy et Fat Man, destinées au Japon sont en route vers l'île de Tiniam pour y être assemblées, on a mis en place au sommet d'une tour, à Alamogordo, dans le désert " Jornado del Muerto ", dans l’État du Nouveau-Mexique, un des trois engins déjà fabriqués. L'explosion a lieu à 5 heures 30 du matin : un éclair aveuglant, insoutenable jusqu’à 35 Km, suivi d'une énorme détonation perceptible à 300 Km. L’explosion dégagea une force équivalente à 21 000 tonnes de TNT, c'est-à-dire la puissance destructrice de 2300 avions bombardiers B29 de l’époque, mais concentrée dans le temps (une fraction de seconde) et dans l’espace.
     
    En constatant la puissance phénoménale engendrée par la bombe, Oppenheimer se rappela l'un de ses passages préférés d'un texte Sanskrit : " Maintenant je suis Shiva, le destructeur de mondes ". Plus prosaïquement, son adjoint Kenneth Bainbridge, responsable des essais répondra : " À partir de maintenant, nous sommes tous des fils de pute ". Rares sont les scientifiques qui regretteront ce qu’ils ont fait. Dans un livre de conversations sur ses souvenirs de Los Alamos, Richard Feynman explique :" Après l'explosion, il y eut une formidable excitation à Los Alamos. Tout le monde faisait la fête (...). Je me souviens que Bob Wilson était assis là et semblait broyer du noir. A quoi penses-tu lui ai-je demandé ? C'est terrible, ce que nous avons fait là, a-t-il répondu. " Bob Wilson était-il le seul physicien de Los Alamos, au soir du 16 juillet 1945, à broyer du noir ? Pas loin, si l'on en croit le physicien Richard Feynman : " ce qui nous est arrivé à tous est que nous avons commencé à faire quelque chose pour une bonne raison. Ensuite nous avons travaillé très dur pour y parvenir, avec plaisir, avec excitation. Et nous avons cessé de réfléchir. Bob Wilson était le seul qui continuait à réfléchir ". Il faut tout de même préciser que des scientifiques du projet Manhattan, qui connaissaient les effets des deux bombes, suggérèrent de larguer les bombes dans des zones isolées afin de montrer la puissance des Etats-Unis en faisant le moins de victimes possible. Mais cette éventualité avait été envisagée par la présidence puis écartée.
    En mai 1946 est créé le Comité d’Urgence des Scientifiques Atomistes, groupe anti-nucléaire dont tous les membres avaient participé à la construction de la bombe, sauf Albert Einstein.
     
     
    LES BOMBARDEMENTS D’HIROSHIMA ET DE NAGASAKI 
     
    220px-Atomic cloud over HiroshimaHiroshimaHiroshima. La puissance dégagée est estimée à 13 000 t de TNT. C’est une énergie transformée pour 85% en lumière, en chaleur, en souffle et pour 15% en radiations. Chacun de ces effets est dévastateur.
    Dès les premiers millionièmes de seconde, l’effet aveuglant de l’éclair est suivi de l’énergie thermique libérée qui transforme l’air en une boule de feu atteignant un kilomètre de diamètre en quelques secondes au-dessus d’Hiroshima. Au sol, la température atteint plusieurs milliers de degrés sous le point d’impact. Dans un rayon d’1 km, tout est instantanément vaporisé et réduit en cendres. Jusqu’à 4 km de l’épicentre, bâtiments et humains prennent feu spontanément ; les personnes situées dans un rayon de 8 Km souffrent de brûlures au 3° degré (Voir les témoignages des docteur Michihiko Hachiya et Shuntaro Hida).
    Après la chaleur, c’est au tour de l’onde de choc (troisième effet) de tout dévaster : engendrée par la phénoménale pression due à l’expansion des gaz chauds, elle progresse à une vitesse de près de 1 000 km/h, semblable à un mur d’air solide. Elle réduit tout en poussières dans un rayon de 2 km. Sur les 90 000 bâtiments de la ville, 62 000 sont entièrement détruits.
    Encore très méconnu en 1945, et spécifique à cette arme, le quatrième effet est celui des rayonnements immédiats. Suivant la dose, il entraîne la mort en quelques jours, quelques mois, ou des années après l’explosion. Les femmes enceintes au moment de l'explosion donnent naissance à des " bébés-monstres ". Le nombre de tués sur le coup est estimé à 80 000 ; dans les semaines qui suivirent, plus de 130 000 personnes ont succombé. A la fin de 1945, le total des morts est de 150 000. Le mémorial de la paix comporte 221 000 noms de personnes mortes des conséquences directes ou indirectes de l'explosion, mais l'estimation " finale " du nombre de morts se situe autour de 260 000 : ce dernier chiffre concerne autant les suites de ces effets que ceux produits par le cinquième effet, la contamination par inhalation ou ingestion.
    Le nombre de victimes civiles peut être comparé à d’autres bombardements, mais il porte une lourde charge symbolique, liée à la vision d'Apocalypse de l'explosion et aux effets à très long terme de l'exposition aux radiations. Leó Szilárd, qui était impliqué dans le développement de la bombe, dira après la guerre : " Si les Allemands avaient largué des bombes atomiques à notre place, nous aurions qualifié de crimes de guerre les bombardements atomiques sur des villes, nous aurions condamné à mort les coupables allemands lors du procès de Nuremberg et les aurions pendus. " [6]
     
    220px-NagasakibombNagasakiNagasaki. Le 9 août 1945, le B-29 " Bockscar " piloté par Charles Sweeney, partît de Tinian dans les îles Mariannes du Nord, en se dirigeant vers la cible initiale, Kokura, qui était sous les nuages. Conformément à la consigne " no see, no bomb " (" pas de visibilité, pas de bombe "), Bockscar se dirige alors vers Nagasaki où la couverture nuageuse se déchire, le temps pour le B29 de larguer " Fat Man ", à 11h 02. Cette bombe est une bombe au plutonium, différente de celle d'Hiroshima (Uranium 235), mais semblable à celle de l'essai Trinity, réalisé à Alamogordo, le 16 juillet 1945 (20 000 tonnes de TNT). 
    Le scénario d'Hiroshima se reproduit, à peine moins meurtrier. En effet, la topographie de Nagasaki en fait un site plus ouvert alors que les collines ceignant Hiroshima avaient amplifié les effets dévastateurs de l'explosion. Une seconde grande ville du Japon vient d'être rasée en quelques secondes.
     
     
    Les conséquences du bombardement 
     
    La ville abritait, en 1945, 250 000 habitants, le nombre de tués sur le coup est estimé à 35 000 et le nombre des décès directs et indirects se situe entre 75 000 et 130 000.
    Le bombardement de Nagasaki est différent de celui d’Hiroshima par plusieurs aspects :
    - L’arme utilisée étant plus puissante, les dommages proches de l’hypocentre ont été plus profonds.
    - L’habitat y étant plus diffus, la violence des incendies fût plus limitée : ils mirent deux heures pour prendre des proportions importantes et quelques heures pour se généraliser.
    - L’arme étant un modèle au plutonium, la répartition des rayonnements gamma et neutroniques fut différente, ce qui a modifié la fréquence et la nature des leucémies observées.
    Etant donné l’extrême toxicité radioactive du Plutonium, il serait logique d’avancer que l’ensemble des effets radioactifs a du être plus important qu’à Hiroshima, mais nous ne possédons pas de documents à ce sujet …
     
     
    LA SPECIFICITE DE LA BOMBE A, UNE HORREUR DANS L’HORREUR 
     
    Je ne sais pas comment sera la 3ème guerre mondiale, mais je sais qu’il n’y aura plus beaucoup de monde pour voir la 4ème" A. Einstein
     
    Les plus brillants savants occidentaux collaborèrent à " l’invention de la bombe A " sans pour autant que leur sens moral ne les en détourne. Précisons tout de même ceci : le propre de la technoscience est de produire des " objets " dont la puissance dépasse l’entendement, la sensibilité et l’imagination humaine y compris de leurs auteurs (Cf. leurs réactions devant la 1ère explosion) ; précisons que l’entreprise Manhattan demandait justement que ces savants mobilisent de manière exclusive pour ce projet toute leur intelligence, leur énergie, et même tout leur être ; précisons aussi que pour cette réalisation, des lieux de résidence spécifiques avaient été construits (des villes secrètes identiques en URSS et aux Etats-Unis, sorte de campus de luxe où séjournaient également tous les personnels en charge des infrastructures et les familles des uns et des autres), les isolant ainsi de manière étanche du vulgum pecus, du sens commun ou de la " common decency " comme l’écrivait George Orwell ; précisons également que ce " Manhattan project " était vécu comme la " conquête de la dernière frontière scientifique " figure emblématique de l’aventure moderne avant que la " conquête spatiale " prenne le relais ; précisons enfin que les services spécialement dédiés à leur encadrement de tous les instants (y compris socio-affectif), rendaient difficile tout retour en arrière. L’exemple à la fois unique et admirable du physicien Joseph Rotblat, qui dût déployer des trésors de ruse pour s’enfuir de Los Alamos, montre que cela était difficile, mais pas impossible.
     
    Tous les historiens sérieux sont maintenant d’accord là-dessus, l’argument des cinq cent mille vies nord-américaines [7] soi-disant épargnées par le largage de bombes Atomiques sur Hiroshima et Nagasaki fût inventé de toutes pièces par le gouvernement des Etats-Unis en direction de l’opinion publique nord américaine et internationale, illustration supplémentaire du fait que l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs.
    Pour le dire très vite, le Japon n’a pas tant capitulé suite à Hiroshima-Nagasaki que suite à la déclaration de guerre de Staline en date du 8 août. Les japonais redoutaient plus que tout l’occupation et les appétits territoriaux soviétiques lesquels étaient en train de retourner leur immense armée vers ce front. Par ailleurs, les Etats-Unis avaient compris que cette arme terrible devait être utilisée pour prouver aux yeux du monde leur supériorité militaire et scientifique.
    Les historiens ont qualifié le 6 août 1945 comme premier acte de la guerre froide, ce qui est exact, mais largement insuffisant : il s’est agi du premier acte d’une guerre déclarée à l’ensemble du vivant et de la planète.
    Si l’on accepte cette réalité historique maintenant démontrée, réalité qui est la clé de l’analyse (tout comme l’acceptation de l’existence des camps de la mort est une des clés de l’analyse du nazisme) alors, plus rien ne peut voiler le regard sur cet évènement. Des conclusions incontournables en découlent.
     
    heat%20picSon premier caractère est qu'il constitue un crime contre l'humanité [8]. Mais il a été perpétré contre un peuple dont l’armée et ses dirigeants politiques se sont eux-mêmes rendus coupables de crimes du même type sur le continent et ont ensuite été défaits. Ce qui explique en partie que cette " leçon " de l’histoire ne pût être tirée par l’humanité, aucune " institution " située du côté des vaincus n’étant en mesure d’en supporter la mémoire, dans tous les sens du terme.
    Horreur dans l’horreur. Les " hibakusha ", témoins vivants de la défaite et assimilés aux pestiférés par peur d’une contagion fantasmée, furent l’objet de la honte publique, décourageant ainsi la plupart des rescapés de participer à un quelconque travail de mémoire, témoignage dont on a vu avec, entre autres, Primo Lévi, Robert Antelme, David Rousset, Marcel Ophüls, l’importance capitale dans l’Europe intellectuelle de l’après-guerre et encore maintenant. Alors que les oreilles étaient encore bien bouchées à la cire, que les bouches étaient closes par des lèvres pincées, que les mémoires étaient recousues au fil de la honte, que les inconscients étaient forclos par de vieux barbelés rouillés, ces artistes hors du commun nous ont permis de penser l’histoire européenne d’après 1945.
    Horreur dans l’horreur. Les responsables japonais procédèrent à une " reconstruction " rapide de la ville qui eût pour but avoué d’effacer méticuleusement toutes les traces de ce crime effroyable. Comme si à la place d’Auschwitz s’élevait maintenant un mémorial design affublé d’une sorte de parc d’attraction pour la paix. Plus de traces, telle est le credo commun à tous les criminels et négationnistes. (Cf. ce qu’en dit précisément Günter Anders).
    Horreur dans l’horreur. Peu connu aussi, est le fait que les Nord-américains ont activement contribué à ce processus, soit par leur " aide à la reconstruction " ; soit en menant sur place et avec l’aide des autorités japonaises, des études militaires sur toutes les conséquences de ce bombardement, y compris quant aux suites médicales des radiations nucléaires pour les générations à venir. Mais " la raison d’Etat " primant sur les souffrances de milliers d’innocents, celles-ci furent versées dans des archives secrètes nord-américaines, accessibles seulement depuis peu. Ceci n’était d’ailleurs que la suite des essais effectués, à leur insu, sur des patients dans une aile de l’hôpital de Rochester : on inoculait du plutonium à ces " Human products " (ce fût leur nom de code) à l’aide de seringues spécialement conçues [9].
     
    Horreur dans l’horreur. Contrairement à ce qui s’est produit pour la Shoah [10], vainqueurs et vaincus se sont associés pour aveugler l’humanité, avec succès jusqu’à ce jour, sur la nature des crimes commis à Hiroshima et Nagasaki. Le travail de mémoire fût ainsi forclos à plusieurs titres, de la même façon que l’on tente d’enfermer un déchet radioactif : on sait pertinemment qu’on en repasse la dangerosité aux générations suivantes.
    Horreur dans l’horreur. Le largage des bombes atomiques fût non seulement un crime contre l’humanité, mais fait nouveau, un crime contre la Nature, ce que l’on appellerait aujourd’hui un Ecocide. Le refoulement de cette catastrophe systémique pour l’écosphère ne sera pas non plus sans conséquences pour l’avenir de l’humanité et la manière d’en écrire l’histoire. Les peuples qui refusent leur histoire la traînent comme un boulet.
    Horreur dans l’horreur. Alors que cette " invention " était porteuse de la mort généralisée du vivant sur la planète, les gouvernements et la plupart des médias occidentaux ont tout fait pour la recouvrir d’un épais manteau d’admiration et de dévotion devant le génie et la puissance des chercheurs, se prosternant devant la science, la technique, l’industrie, les militaires et la nation nord-américaine. Un nouveau dieu est apparu ─ à la puissance inquiétante certes, comme tous les dieux – et à la gloire duquel de nouveaux hymnes devaient être forgés sur le champ. Entre les deux blocs idéologiques de cette époque, Joseph Rotblat, Albert Einstein, Bertrand Russel, ultra minoritaires, furent parmi ceux qui tentèrent de faire entendre la vérité.
    On a beaucoup insisté, et à juste titre, sur le travail de mémoire [11] nécessaire pour maintenir vivant le souvenir de ceux qui sont morts dans les camps nazis. Mais le travail concernant Hiroshima et Nagasaki [12] rencontre de puissants obstacles : ceux qui ont été érigés par les ex-belligérants eux-mêmes en s’excluant, dès leur création, des poursuites possibles de toute juridiction internationale ; ceux mis en place par les autres puissances atomiques, qui voudraient effacer toute trace non seulement des victimes, mais du danger que cette technoscience fait courir à de tout le vivant sur notre planète.
     
    hiroshima-lanterns-resizedAujourd’hui est venu le temps de dire que les bombardements d’Hiroshima, de Nagasaki et les soixante-cinq millions de victimes [13] de l’industrie nucléaire doivent faire l’objet d’un travail de mémoire au moins aussi important pour l’avenir de notre humanité.
     
     
     
     
     
    Sources :
     
    A voir :
    - Le documentaire d’une heure en vidéo sur le bombardement atomique " Rain of ruin " qui bien qu'entièrement aligné sur les thèses officielles américaines (millier de vies américaines sauvées, refus du Japon de se rendre etc.) est très instructif sur la préparation et les infrastructures mises en place pour arriver aux bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.
    - Le DVD " La bombe " de Peter Watkins, tourné en 1965.
    - « La face cachée d’Hiroshima » De Kenichi Watanabe, 1h46. Diffusé le 12 octobre 2011 par France 3 dans l'émission « l'histoire immédiate ». http://www.point-zero-canopus.org/archives/videos/nucleaire-militaire/hiroshima-nagasaki-ww2/662-la-face-cachee-d-hirhoshima. Le meilleur film existant sur la genèse du nucléaire !
     


    [1] Voir à ce sujet « La face cachée d’Hiroshima » De Kenichi Watanabe, 1h46. Diffusé le 12 octobre 2011 par France 3 dans l'émission « L'histoire immédiate ». http://www.point-zero-canopus.org/archives/videos/nucleaire-militaire/hiroshima-nagasaki-ww2/662-la-face-cachee-d-hirhoshima
    Le meilleur film existant sur la genèse du nucléaire !
    [2] Il faut avoir en tête que seule l’approche scientifique pouvait découvrir, puis utiliser la constitution de la matière comme forme « d’énergie » : aucune technique humaine n’aurait été en mesure de le faire.
    [4] Pap NDIAYE, Du nylon et des bombes : Du Pont de Nemours, le marché et l'État américain, 1900-1970, Belin, " Histoire et société/Cultures américaines ", 2001
    [5] Addendum personnel à la fable de Günter Anders : Si la bombe avait été prête en janvier 45 selon le programme initial, aurait-elle été lancée sur Berlin ou sur Dresde ? Quelles justifications aurait-on invoqué alors ?
    [7] « Hiroshima/Nagasaki : une vérité inavouable », Le Nouvel Observateur, semaine du 28/07/2005. En confrontant les archives japonaises, américaines et russes, l’historien américain Tsuyoshi Hasegawa démontre que " rien ne justifiait le recours à l’arme nucléaire en août 1945 ". Tsuyoshi Hasegawa, directeur du Centre d’Etude de la Guerre froide à l’université de Santa Barbara en Californie, a publié " Racing the Enemy " (Harvard University Press).
    [8] Il faut faire l’effort d’aller voir la définition établie pour Nuremberg et son évolution dans le droit international.
    [10] L’usage de ce terme est " une facilité de langage " qui ne doit pas faire oublier que les opposants politiques, les " malades mentaux ", les tziganes et tous ceux qui furent catalogués comme " déviants ", furent tout autant victimes du nazisme que les juifs.
    [11] Les médias et les " piètres penseurs " ont essayé d’en faire un devoir de mémoire pour en désamorcer les leçons, le muséifier puis le transformer en " marronnier " de magazine.
    [12] Quelques exemples : pourquoi ne parle-t-on jamais de la spécificité du bombardement au plutonium de Nagasaki et de ses effets, alors que l’on sait très bien que ce radioélément est autrement plus dangereux que l’uranium ? Par ailleurs, la contamination de la faune, de la flore, des eaux de surface et souterraines, de la mer avoisinante n’auraient-elles pas existé ? Qui connaît Wilfred Burchett, journaliste australien indépendant qui fût forcé par les militaires états-uniens de renier publiquement ses premiers articles décrivant les horreurs d’Hiroshima ? Et le rôle des trois commissions militaires qui débarquèrent en septembre 1945 à Hiroshima et Nagasaki ?
    [13] Cf. le rapport du CERR (ou CERI en anglais). http://www.euradcom.org/

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  • AFP  le 09-08-2012 à 14h31

    Défendre la culture tsigane est l'ambition du musée "Un siècle de roulottes", le seul de ce type dans le monde, perdu en pleine nature à la sortie de Saint-Quentin La Poterie, mais dont le maire ne veut plus pour des raisons environnementales.

    Installées sur un terrain au bout d'un chemin caillouteux, les roulottes sont au nombre de quatorze. De l'ancêtre, la "Queenie", celle dont parle Charles Dickens dans "Cabinet de curiosités" en 1840 à l'Américaine Land Yacht fabriquée avec des morceaux d'avion en 1970.



    Pourquoi faut-il que des "élus" fassent du zèle ?  N'outrepassent-ils pas leurs prérogatives, ainsi ? Les arguments avancés sont si évidemment des prétextes, qu'on peut se poser la question des vraies raisons.

    La culture des Rroms est une vraie culture, respectable, mais qui dérange. C'est l'éternel hiatus entre le nomade et le sédentaire, le second ayant bien du mal à comprendre le premier. S'ensuit une crainte réciproque, irraisonnée, qui peut pousser des esprits faibles à des actes très regrettables, voire mortels.

    Le souchien lié à "sa" terre a beaucoup à apprendre des rois de la route. D'autant que la sagesse commande de penser de façon tellement différente : personne n'est le propriétaire du lieu où il vit, la Terre. Ce sont ses enfants qui la lui prêtent.

    Ce sont les paysans de Notre Dame des Landes qui nous le rappellent dans leur chanson, dont voici le refrain :

    Citoyen sois vigilant
    Car Notre Dame des Landes
    C’est la terre de tes parents
    Citoyenne sois vigilante
    Car Notre Dame des Landes
    C’est la terre de tes enfants

    Pour que la Terre soit bonne, il faut les deux, des  amoureux de leur glèbe qui la traitent avec respect, et des nomades qui assurent la liaison en bonne intelligence avec ceux qui restent, et qui apportent fantaisie et goût d'autre chose.

    Enfant, je voyais régulièrement passer de ces gens de la route, que nous finissions par connaître un peu puisqu'ils revenaient au gré de leurs déplacements. Ma grand-mère avait toujours de petites choses à leur donner, qui étaient acceptées avec le sourire. Quant aux paniers qu'ils tressaient de leurs mains expertes, ils étaient bien utiles souvent, tant ils étaient beaux et robustes. Leurs roulottes étaient telles qu'on peut les imaginer dans un musée, tirées par des chevaux et hors d'âge.

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  • Et les banquiers se font beaucoup d'argent, c'est tout simple, c'est tout simple.

    Entrez, c'est là.  On vous aura prévenus !

    (merci à Gérard pour avoir envoyé le lien)

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  •  Reuters le 09-08-2012 à 12h01 - Mis à jour à 13h15

    PARIS (Reuters) - Les pouvoirs publics français poursuivent les démantèlements de camps de Roms et leur expulsion, dénoncés par des associations, tout en soulignant leur volonté de concertation dans ce dossier sensible qui a marqué la présidence de Nicolas Sarkozy.
    Un camp de quelque 200 Roms, dont une soixantaine d'enfants, a été démantelé par les forces de l'ordre jeudi à Hellemmes, près de Lille. Leur évacuation était demandée par un collectif d'habitants du quartier concerné, qui se plaignaient des désagréments liés à cette cohabitation.
    Le préfet de la région Nord-Pas-de-Calais, Dominique Bur, avait annoncé il y a quelques semaines son intention de faire évacuer ce camp situé en face de l'Ecole d'architecture.
    Le père Arthur, un prêtre qui a pris la défense des Roms, s'est alarmé jeudi d'"une atteinte aux droits fondamentaux des hommes". "Que vont devenir ces familles ?", a-t-il demandé en assistant à l'opération.
    Des associations, dont "Atelier solidaire" qui a relaté jeudi matin l'évacuation sur Twitter, s'inquiètent de l'absence d'alternative pour les Roms, dont le nombre est estimé entre 15.000 et 20.000 en France.

    L'article complet est ici.


    Il reste une solution. Expulser le ministre. Il sera sûrement très bien reçu en Roumanie ou Bulgarie.

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  • On notera que, depuis la "fin" (sic) de la Seconde Guerre Mondiale, dans les multiples conflits qui se sont développés dans le monde avec plus ou moins de violence, ce sont pratiquement toujours les USA, leur petit frère de Tel Aviv, ou des sous-fifres liés à eux de différentes façons (OTAN, militaires formés aux USA, etc...) qui les ont fomentés. Besoin de suprématie totale ? Paranoïa ? Un mélange des deux ? Probable. "Croisade" idéologique ? Cela peut être un facteur aggravant. Quant à l’aspect économique, avec une stratégie d’accaparement des ressources de la planète à leur seul usage, il n’est certainement pas à négliger.

    Pour ce faire, nul scrupule, nulle considération humanitaire (bien au contraire) n’arrêtera les stratèges en charge de ces "dossiers". La plupart des Think Tanks de la côte Est sont très malthusianistes, donc il leur importe de ne pas trop avoir à partager le gâteau que constituent les gisements, et leurs usages. Qui avait lancé l’idée du nombre de 300 millions d’habitants pour la planète entière ? En somme, les Maîtres, et puis quelques serviteurs pour faire tourner les machines et servir les potentats. Le reste ? Éliminé d’un négligent revers de main.

    Voilà ce qui est dans l’esprit des Anges de Washington. Truman fut le premier qui mit en application ce genre de futur, détruisant des centaines de milliers de personnes rien que pour empêcher l’URSS de trop avancer. C’est demain l’anniversaire douloureux du bombardement de Nagasaki, ville détruite rien que pour des considérations géopolitiques. Quand des politiciens en arrivent à ce degré de cynisme, on peut s’interroger sur les valeurs du pays où ils ont pris une telle décision.


     1946
     17 janvier : le Tanganyika et le Cameroun britannique passent sous tutelle de l´ONU, sous pression des États-Unis qui prépare la décolonisation après la Seconde guerre mondiale. Le but des Américains étant d´éviter que les colonies deviennent des États communistes2.
     9 juin : Le président du Paraguay Higinio Morínigo fait entrer dans son gouvernement des conservateurs du parti Colorado, ce qui déclenche une vague de violence puis une guerre civile qui l’oppose aux communistes alliés aux febreristas. Les colorados sont victorieux et le Paraguay devient à partir de 1947 un régime de parti unique.
     31 décembre : Révision constitutionnelle en Équateur. L’agitation sociale oblige Ibarra à convertir le régime en dictature5.
    1947
     23 août : En Équateur le dirigeant populiste Velasco Ibarra est renversé par un coup d’État qui porte au pouvoir Carlos Mancheno Cajas.
     21 juillet : Prétextant des violations de l’agrément Linggarjati, les Hollandais lancent une attaque contre la république indonésienne (« opérations de police ») et étendent leur contrôle sur les deux tiers de Java, les grandes plantations et les champs de pétrole de Sumatra.
    1948
     19 juin, Costa Rica : José Figueres Ferrer annonce la nationalisation de tout le système bancaire. Le parti communiste (Vanguardia Popular) et le parti de Calderón (Partido republicano nacional) se voient interdire leur participation aux élections de décembre
    Juillet : Encouragé par les États-Unis, le parlement chilien vote une loi pour la défense permanente de la démocratie qui lui permet de rendre le parti communiste illégal.
     29 octobre : Coup d’État militaire au Pérou, réaction des riches planteurs de canne à sucre contre la politique de réorientation du modèle de développement mise en place par Prado (1939-1945) et Bustamante (1945-1948). Dictature du général Manuel A. Odría, qui s’empresse de remettre l’économie du pays sur les rails de la mono-exportation. Il met un terme à l’ouverture démocratique. L’Alliance populaire révolutionnaire américaine est mise hors la loi, son dirigeant Haya de la Torre se réfugie à l’ambassade de Colombie pour cinq ans. 
    24 novembre : Rómulo Gallegos est destitué par les militaires au Venezuela. Dictature de Marcos Pérez Jiménez
    15 décembre : Coup d’État au Salvador. Dictature de Manuel de Jesús Córdova.
    Le Partido Comunista Brasileiro est mis hors la lois par Eurisco Dutra.
     Avril-mai : Pour assurer la sécurité des zones d’implantations juives, les sionistes conçoivent le plan Daleth qui préconise l’élimination des forces présentes dans la partie juive et dans les zones qui pourraient être annexées : Haïfa est prise le 22 avril après un bombardement massif de la ville par la Haganah qui a entraîné l’exode de la population organisé par les britanniques. Début mai, il ne reste que 4000 arabes contre 70 000. Nettoyage de la route Tel-Aviv-Jérusalem par la destruction des villages arabes. 
    9 avril : Massacres de 110 civils par les terroristes juifs de l'Irgoun et du groupe Stern à Deir Yassin, qui entraîne une panique chez les Palestiniens
    26 avril : L’Agence juive forme un gouvernement provisoire en Palestine que dirige David Ben Gourion tandis que la violence se développe entre militants sionistes et arabes. 
    13 mai : Prise de Jaffa après un assaut violent de l’Irgoun arrêté par les Britanniques. Massacre d’Arabes. Lors de la reddition, il ne reste que 5000 Arabes sur 80 000. Attaque de la Galilée pour renforcer les positions face à l’intervention future des pays arabes. Fuite des civils arabes vers la Syrie et le Liban.

    Il ne s'agit là que d'exemples pris sur trois ans seulement sur Wikipedia. Plus tard, en 1956, c'est l'expédition franco-anglaise sur Suez , c'est la Guerre des Six Jours en 1967, ce sont encore les multiples soubresauts (Nicaragua, Uruguay, Venezuela...) en Amérique Latine fomentés par des annexes de la CIA, avec en particulier le 11 septembre 1973 au Chili... Ces faits ne feront pas oublier la seconde guerre du Vièt Nam, dans la mesure où elle est bien terminée... et puis l'expédition "humanitaire" à Haïti, la guerre d'Afghanistan, celle d'Irak, celle de Libye, celle de Syrie qui sont toujours en cours. Et l'aide qui fut apportée à la Géorgie, assaillant notoire de la Russie en Ossétie du Sud et Abkhazie.

    Ce n'est pas pour rien que Washington a pris pour emblème un aigle : là où il porte ses serres, c'est-à-dire partout, il ne relâche jamais prise. Et ses "alliés" non plus, comme le démontre une "Françafrique" toujours d'actualité.

    Pour lutter contre un tel entêtement à tout diriger, tout contrôler, il faut déjà avoir conscience de l'étendue de ses initiatives dans le temps et l'espace. N'oublions pas !

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  • 13:42 07/08/2012
    MOSCOU, 7 août - RIA Novosti

    L'armée syrienne a capturé un groupe de sept officiers turcs et saoudiens qui coordonnaient les actions de groupes armés d'opposition opérant à Alep (nord), rapporte mardi la chaîne libanaise Al-Manar.
    Selon ces informations, les officiers ont été arrêtés dimanche lors d'une opération spéciale menée par les militaires syriens dans le quartier qui abrite le bâtiment de la radio et télévision syriennes. Des interrogatoires ont permis d'établir leur implication dans des opérations de combat.
    Les agents turcs ont été identifiés comme Sultan Oldu et Taher Amnitiu, tandis que les Saoudiens sont Abdel Wahed Al-Thani, Abdel Aziz Al-Matiri, Ahmad Al-Hadi, Moussa Al-Zahrani et Firas Al-Zahrani.


    L'opposition syrienne existe, naturellement. Il y en a bien une en France. Et bien sûr elle dénonce exactions et répressions, comme en France,  et même plus.

    Comme par hasard, quand des responsables des combats violents avec armes lourdes fomentés soit-disant par cette opposition sont pris, ils ne sont aucunement syriens. C'est une nouvelle qui fait désordre.

    Comme fait désordre ce témoignage qui fut donné en direct sur RMC il y a quelques jours. Jean-Jacques Bourdin en a été pour ses frais, semble-t-il. Les médias n'aiment pas qu'on les contredise, et qu'on entame la doxa qu'ils déversent à gros bouillons malodorants tous les jours. C'en est presque au point de Reopen911......

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  • Wall Street, Manhattan, New York (USA)
    Reuters le 07-08-2012 à 12h15

    HONG KONG/LONDRES (Reuters) - L'action Standard Chartered chute mardi après que le régulateur bancaire de New York a menacé de retirer sa licence bancaire à la banque britannique en raison de soupçons de relations d'affaires dissimulées avec le régime iranien.
    A la Bourse de Londres, l'action Standard Chartered décrochait de 21,5% à 1.153 pence à 09h30 GMT, pesant sur l'indice Footsie 100 des valeurs vedettes, qui cédait 0,26%. Egalement coté à Hong Kong, le titre StanChart a chuté de 14,89% dans de gros volumes.

     Le Département des services financiers (DFS) de l'Etat de New York a fait savoir lundi qu'il soupçonnait la banque britannique d'avoir échafaudé un système grâce auquel au moins 250 milliards de dollars de transactions réalisées avec des entités liées au gouvernement iranien ont été camouflées. Dans son injonction, le DFS somme la banque de s'expliquer en menaçant de lui retirer sa licence bancaire à New York.




    Après tout, beaucoup de banques des USA devraient également être condamnées, pour continuer à faire des affaires avec un pays qui n'accepte pas de convenir qu'il possède en nombres des armes nucléaires, en faisant un danger pour tout le proche-orient. Le gouvernement des États-Unis d'Amérique lui-même devrait écoper de sanctions similaires,  pour laisser faire ce trafic, et pour subventionner grassement ce pays hors-la-loi selon les règles internationales et selon l'AIEA, qui n'a jamais obtenu l'autorisation d'inspecter les installation militaro-nucléaires de ce pays.

    On ne parle même pas, ici, du danger que fait courir ce pays pour beaucoup de citoyens du monde, qui se retrouvent trucidés quelque part pour avoir gêné ce gouvernement aux mœurs sanguinaires et aux procédés plus que contestables. Il est vrai que le gouvernement US s'en est inspiré, pour s'attaquer "légalement" ou non à de nombreuses personnes, y compris des citoyens des USA, au mépris des droits des gens.

    Il est vrai que même dans la patrie dite des droits de l'homme, des affaires particulièrement vicieuses se sont déroulées par contagion, comme à Tarnac, ou chez Mohamed Merah à Toulouse.

    Il est temps que le grand public prenne conscience de l'environnement devenu particulièrement sordide, partial et digne des pires dictatures, où il est contraint de vivre désormais.

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  • le gros trait noir indique l'ancienne route de la soie
    C'est une nouvelle Route de la Soie que les Puissances veulent remettre en place, à leur profit (pétrole, gaz), à partir du gisement très prometteur de Mary, au Tukménistan (l'ancienne Merw).

    Bien entendu, pour eux pas question que cette manne profite à l'Iran, à la Russie, ou pire encore à la Chine dont le déficit en sources d'énergie est bien connu. C'est à la fois stratégique, et bénéfique. Or, cette ville qui fut l'un des jalons de la Route de la Soie au Moyen Âge est profondément continentale, dans un pays enclavé entre le Kazakhstan et l'Iran, qui contrôle la mer Caspienne. Impossible par exemple de raccorder un oléoduc sous-marin à Bakou. Et au sud-est, c'est l'Afghanistan...

    Par ce pays-là, il est possible d'accéder à l'océan, en l'occurrence le Golfe d'Oman, via un Pakistan plus ou moins favorable (oui, les mains tordues dans le dos, cela existe aussi en relations internationales). La solution fut donc de s'assurer au moins une certaine neutralité de l'Afghanistan, au cours de manœuvres plus militaires que diplomatiques, dignes de ce Grand Jeu dont Rudyard Kipling avait révélé les méandres plus ou moins saumâtres dans Kim. Il s'agit toujours de contrer la Russie, mais aussi une Chine plus dangereuse encore. Et bien sûr l'Iran, qui prend bien de la place aussi bien de ce côté-là que face à l'Arabie Saoudite, aux Émirats, Bahrein, le Qatar...

    Le prétexte fut donc de donner aux Afghans, en particulier Patchounes, des armes pour lutter contre un envahisseur russe qui voulait recouvrer l'influence qu'il avait auparavant sur ce pays, influence menacée par un coup d'État. La nature montagneuse du pays signera l'échec des Russes, échec qui ne sera pas pour rien dans la chute de l'URSS.

    Cependant, les Patchounes armés, souvent très religieux (Talibans, "étudiants" des madrassas), reprirent la lutte à leur compte, galvanisés par Oussama Ben Laden, saoudien en fuite, et le Mollah Omar, l'un des principaux chefs religieux. Ils s'opposaient aux combattants du nord, plus pro-occidentaux, et au commandant Massoud qui fut assassiné. Les USA, sentant ce pays et ses possibilités géostratégiques leur échapper, envahirent alors l'Afghanistan avec les autres troupes de l'OTAN. Ils établirent alors un régime fantoche, qui perdure malgré son peu d'influence dans le pays. Mais les troupes étrangères commencent à en partir désormais... et rien n'est vraiment résolu pour les ambitions US.

    Les oléoducs et gazoducs doivent passer impérativement (dans l'esprit des dirigeants US) par l'Afghanistan pour rejoindre au sud le port pakistanais de Gwadar, à deux pas de l'Iran. Les puissances occidentales pourront-elle, au mépris du droit international, continuer à contrôler suffisamment un Afghanistan où les Patchounes sont majoritaires qui, objectivement, les rejette, et un Pakistan dont les zones limitrophes avec ce pays, sont un no man's land ouvertement hostiles ?

    oléoduc en Asie centrale
    Le cas est d'autant plus difficile, que l'Afghanistan est producteur de pavot. Quand les Talibans s'en étaient rendus maîtres, ils avaient massivement détruit ces plantations qui les horrifiaient pour les effets pernicieux de leurs produits. Envahissant le terrain, les autorités US avaient obligé les paysans à recommencer cette culture, à leur propre bénéfice (CIA contre FBI, qui lutte contre la drogue). Les Marines partis, cette source de fonds pour les activités subversives de la CIA pourrait bien se tarir.

    Malgré leur échec patent aussi bien sur le terrain que politiquement, les USA abandonneront-ils cette contrée ? Eux partis, le Pakistan pourrait bien leur fermer la porte lui aussi. Et le gouvernement de Karzai, le président "élu" mais contesté, saura-t-il conserver suffisamment d'influence pour obliger les Afghans à coopérer à l'acheminement d'un carburant dont ils ne peuvent attendre aucun bénéfice ? Il est permis d'en douter.

    Le "Grand Jeu" continue. La Route de la Soie nouvelle formule ne peut plus passer par les contrées d'autrefois. Malgré sa puissance armée, Washington pourrait connaître l'échec. Allons, les paris sont ouverts : Uncle Sam ne pourrait-il pas concocter un de ces petits attentats délicieusement orchestrés dont il a le secret, afin d'avoir un prétexte pour rester ? Quand il s'agit de sa stratégie militaro-financière, le beau pays de Lincoln sait ouvrir largement les cordons de sa bourse, quitte à laisser mourir de faim ou de violences policières ses propres habitants.



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  • Le prétexte des "Jeux" évanoui, les "mesures de sécurité" seront-elles toutes enlevées à Londres ? Rappelons que le plan Vigipirate, élaboré début 1991 en France, est pratiquement en alerte rouge sans discontinuer depuis mars 2004. Ce qui pouvait paraître transitoire et répondant à une vraie situation de risque, est devenu permanent, banal, quasi intégré par la population en général.

    Pourtant, le risque, ce sont ces bandes armées d’armes de guerre qui le suscitent. Qui ne tremble pas, quand il en croise ? Les "balles perdues", les "bavures", les "effets collatéraux", chacun a appris à jauger ces expressions pas innocentes. Certains, cependant, ne mesurent pas combien cela est malsain et révélateur de la mentalité de ceux qui commandent, tout là-haut.



    Quant à "l’esprit olympique", tous ceux qui ont réfléchi un peu savent combien lui aussi est pervers dès la "re"fondation de cette institution vénale, tentaculaire et arbitraire. Le film "les chariots de feu" en donne (involontairement ?) un aperçu, quand les dates des compétitions sont manipulées pour favoriser un favori, et que l’un des "pontes", à la question "mais que dira le comité olympique ?", répond tout de go "le comité olympique, c’est nous". L’aveu d’un droit régalien est jeté là, comme un gant lancé en défi.

    La dictature est mondiale, car ce qui est vrai pour "le sport" est vrai pour tout le reste. Il s’agit de réunir en petit comité le plus de pouvoir possible, donc le plus d’argent possible, donc le plus de pouvoir possible... Le reste ne compte pas. Nous sommes pressurisés par des infirmes, des personnages chez qui cette recherche effrénée tente de compenser une absence totale de sympathie pour les autres humains, pour les animaux, pour la planète.

    Homo sapiens sapiens est un raté de l’évolution, notre brave boule bleue va sûrement corriger bientôt l’erreur.

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