• Une dépêche de l'agence Reuters ce matin me fait sursauter :

    La France rattrapée par son laxisme budgétaire

    Les chiffres sont là: depuis dix ans le budget public n'a augmenté que de un dixième de pourcent du PIB. Si ce n'est pas de la stabilité.....

    En revanche, depuis l'arrivée il y a dix ans également d'une nouvelle équipe (sic) les recettes ont été délibérément de plus en plus amputées par des aménagements fiscaux ne profitant qu'aux déjà très riches. De ce fait, le recours à l'emprunt à ces mêmes très riches (on n'emprunte qu'à eux, logique) a considérablement augmenté. Les taux également. C'est donc en toute connaissance de cause que des personnes peut-être payées pour cela, mais de façon détournée, ont fait payer jusqu'à la ruine un pays pour augmenter encore la fortune de quelques-uns. C'est ce qui a été révélé concernant la Grèce (merci Goldman Sachs), c'est ce qui se passe ici, mais on en parle moins. N'est-ce pas une trahison ?

    Parmi les candidats à la ,prochaine élection présidentielle, un seul propose les vraies solutions : faire payer ceux qui se sont amassé tranquillement une petite pelote pour les vieux jours. Ah, c'est contraire au traité de Lisbonne, qui encourage justement le drainage des plus pauvres vers les plus riches ? C'est bien pourquoi dénoncer ce traité qui a été signé contre la volonté bien explicite du peuple français est la priorité des priorités. Incidemment, cela rend caduque toute la chaîne des traités passés sans le consentement de nos compatriotes depuis le traité de Rome. Et hop !

    Quitte ensuite, et calmement, à renouer d'autres partenariats plus conformes aux intérêts non des gouvernants et de leurs mentors, mais des peuples. C'est révolutionnaire ? Non, c'est seulement reprendre la révolution là où des aigrefins l'avaient détournée à leur profit, en 1795, en 1848-1852, en 1973... C'est une tâche sans fin, tant l'opposition à cette reconnaissance de la primauté du peuple est immense, et sans scrupules, tout en possédant des moyens considérables pour parvenir à ses fins. En face, si nous sommes unis, nous avons le nombre. Debout, les damnés de la Terre !

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  • J'ai assisté à un débat homérique entre Annie, de Pensée Libre, et Le Prétorien, dont le pseudo rappelle de sombres heures du côté de Diên Biên Phú. Le Prétorien mettait en présence deux camps : Sarkozy-Hollande, et Le Pen-Mélenchon. 

    Citation d'Annie, "Concernant, dans 20 ans le rapprochement entre Mélenchon et Le Pen je crains que les deux l’entendraient comme une insulte. "

    C’est d’autant plus vrai, que le système Le Pen est profondément libéral, qu’il se contente de dresser les uns contre les autres des Français soit-disant différents, alors qu’ils partagent la précarité, voire la misère. En revanche, où voit-on que depuis Saint Cloud une remise en cause fondamentale du libéralisme pur et dur, et des banquiers,  est clairement affirmée ? Rien du tout ! Sarkozy et Le Pen, c’est exactement la même chose. 

    Seule différence : en contraste avec son père, Le Pen se donne une apparence paradoxalement plus consensuelle que Sarkozy. Le monde à l’envers ! C’est d’ailleurs en cela qu’elle est dangereuse pour la démocratie et l’avenir du peuple.

    Pour résumer, il y a bien deux camps en présence : Mélenchon seul, face à un Cartel des Droites maladroit, peu cohérent, mais bénéficiant à fond de la sympathie et des ressources financières des grands patrons de presse. Avec un peu de recul, on ne peut pas se tromper. 

    Qui a vu le candidat de la Gauche hier soir sur le Net ? C’est bête, j’aurais pu aller au Zénith de Nantes, c’est tout près de chez moi, mais je ne le savais pas. Heureusement quelqu’un m’a donné le lien pour la retransmission en direct du meeting. Je n’ai raté que le début.

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  • Chez le Yeti  les commentaires valent souvent le billet lui-même, pourtant excellent la plupart du temps. A preuve cette intervention de Polaire :

    Bonsoir,

    - Dis mon Amour … quelles sont les sanctions pour l’abus de confiance ?

    - Tout d’abord ma Chérie, il faut que le délit soit constitué pour être sanctionné. Donc, tous les éléments constitutifs doivent être prouvés.

    Si tel est le cas, les personnes physiques encourent 3 ans de prison et 375000 €€ d’amende ou 7 ans et 750000 €€ d’amende pour abus de confiance aggravé. Quant aux personnes morales, elles risquent 5 fois l’amende prévue pour les personnes physiques, la dissolution de la personne morale, l’interdiction d’exercice …

    - L’abus de confiance aggravé … c’est quoi ???

    - Eh bien ma Douce, c’est un abus de confiance commis par des personnes qui font appel au public pour obtenir des fonds et les détourner de leur destination …

    - Mais … c’est exactement se que font les banquiers en empruntant l’argent de nos impôts via la BCE … !!! Les journalistes, les politiques, les syndicalistes le savent aussi ???!!!

    - Oui ma Chérie. Seulement, aucun n’a la paire de balloches nécessaire pour intenter une action en justice à l’encontre de ces respectables escrocs, également faux-monnayeurs … Déjà 19:25 heures. C’est l’apéritif !

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  • La démocratie est un exercice difficile. Elle ne peut se concevoir réellement que dans le cadre d'un petit groupe de personnes, une trentaine au maximum, qui vont voter pour ou contre tel projet apporté par l'un des membres, n'importe lequel. Ce vote ne peut intervenir que quand tous les arguments ont été discutés, afin de faire le tour de la question. En cas de doute, un intervenant extérieur peut ponctuellement venir apporter un éclaircissement, mais il ne prendra pas part au vote.

    Et si une coordination avec un ensemble plus important se révèle nécessaire au cours de la discussion, alors un délégué sera désigné par l'assemblée, pour que lui-même participe à une assemblée des délégués. Notons que ceux-ci ne possèdent qu'un mandat, pour une seule discussion, et qu'ils ne peuvent discuter et voter à cette assemblée élargie que dans le cadre des vœux définis à l'échelon primaire. On peut appeler cela une démocratie horizontale, nul ne donne d'ordres à des inférieurs puisque c'est de la base même que vient tout le pouvoir.

    Le plus difficile sans doute en démocratie : savoir que l’on a une certaine idée sur une question, que la majorité a une idée tout autre après débat et vote, et qu’il faut se plier à cette décision que l’on n’aime pas.

    Voilà bien pourquoi actuellement, de démocratie, il n’y en a pas : une minorité déterminée, voire un seul, réussit à circonvenir la majorité à l’aide de comparses le suivant aveuglément, et de subterfuges comme des élections de “représentants” mis en avant par un comité. Il ne reste plus qu’à inciter à “choisir” les pions vendus au système. Et pendant des années le “peuple” ne pourra pas les récuser.

    La “démocratie parlementaire” est une prison pour le peuple. Le peuple doit sortir de prison, et prendre en main lui-même son destin. Ce n'est pas facile, cela demande beaucoup d'efforts de la part de chacun, mais si l'on n'est pas dispersé à regarder passivement la télévision, ou à "faire du shopping" alors que l'on n'a réellement besoin de rien, chacun pourra être surpris du temps disponible.

    Amis, compagnons, camarades, concitoyens, cela ne vaut-il pas la peine d'essayer pareille aventure? Bien entendu, une réorganisation de la société tout entière est indispensable, elle l'est de toute façon. Autant se donner la peine d'aller un peu plus loin, car au bout réside l'espoir d'un vrai monde meilleur. N'y perdront que ceux qui ne savent que commander, profiter et écraser.

    En tout cas, si, comme je le souhaite, un tel projet réussit à prendre forme, nous pourrons tous ensemble proclamer qu'enfin, la Démocratie est soluble dans le peuple, qu'elle y aura trouvé sa place.


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  • Mon ami Rem* me confie un texte, qu'il a concocté avec amour. Je suis très heureux, et honoré, de le partager avec vous.

    Les marins de SeaFrance sont, en France, les derniers en date dans la très longue liste des combattants qui, dans leur entreprise menacée, « vont jusqu'au bout », crânement... Comme hier « les Conti », « les faucheurs volontaires » par exemple... Comme avant-hier « les Lip », mais aussi tant d'autres : métallos, mineurs, tisserands, etc. 

    Sait-on que la France, ces 12 dernières années, aurait subi une destruction de la moitié de son outil de production, industriel et agricole, soit à peu près autant que du fait de la guerre 39-45 ?! (j'ai lu cette comparaison alarmante sous la plume, je crois, d'un « économiste atterré », comme Lordon : merci au lecteur avisé de me rappeler cette source perdue!).

    Il y a en tout cas ces nombreux ouvriers et paysans en danger, mais aussi bien d'autres travailleurs, que j'appelle ici « utiles oeuvriers », par opposition aux « inutiles parasites »que sont bien sûr les rapaces spéculateurs mais aussi les politiciens à leur botte. Avec leurs généraux et pioupious qui cassent les joujoux de jeunesse (ou de papa), la production française, sur notre dos : une guerre de classe, larvée, au lieu des destructions massives (démographiques et matérielles) de la guerre mondiale. Parmi ces bien d'autres oeuvriers bosseurs (au BTP, réseaux rail électricité gaz antennes, etc.) il y a aussi par millions des artisans, bien sûr, mais aussi des artistes et beaucoup de spécialistes dans divers domaines si utiles à l'épanouissement social : secteurs de la santé, de l'éducation, du transport (comme SeaFrance), etc. Mais aussi bien, par exemple, d'actifs éditeurs ou libraires … et de courageux internautes, utiles à l'éveil de la lucidité citoyenne !

    Il y a aussi quelques intellectuels oeuvriers, mais oui, de ceux qui font « œuvres utiles ». N'en déplaise à bien plus de pseudos intellectuels qui hantent les antichambres (ou chambres) du pouvoir, politique et économique et blablatent dans lémédia si dévots aux pouvoirs... Parmi ces trop rares vrais intellectuels utiles, je reviens à Frédéric Lordon, ce si prolifique, audacieux et talentueux auteur de « D'un détournement l'autre. Comédie sérieuse sur la crise financière. En quatre actes et en alexandrins » (oui, oui : en alexandrins!!), Le Seuil 2011. Il fait par ailleurs partie, sans surprise, du film « Les nouveaux chiens de garde », d'après le livre éponyme de Serge Halimi...

    Dans la livraison de janvier 2012 du Monde Diplomatique, F. Lordon donne un long article, dont le sur-titre « Comment rompre avec le Libre-Échange » est plus explicite que le titre « La démondialistion et ses ennemis ». C'est à lire, à méditer !

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  • Aujourd'hui a eu lieu un débat intéressant sur Le Grand Soir, à propos d'un billet de L'Humanité. Je n'ai pas résisté à en apporter ici les éléments, à débattre à nouveau bien sûr.
    13/01/2012 à 10:57, par yapadaxan
    Les faiblesses de la Gauche...

    Le PS n’est pas faible, le PS n’est plus de Gauche.

    Le PC est très faible, mais il est d’une Gauche réformiste, ayant quitté le terrain de la lutte révolutionnaire.


    Et il l’a quitté depuis beaucoup plus de temps qu’on ne le dit. Il a opéré par virages, s’est entêté dans sa stratégie de l’union avec le PS. Il est allé de concession en concession jusqu’à ne plus rien représenter du tout.

    C’est de cela que le FN est fort.


    L’Union de cette Gauche a donné quoi en 81 ? La plus grande désillusion qu’il ait été possible d’imaginer. Elue sur la base, non plus du Programme commun, mais des 110 propositions du candidat Mitterrand, cette prétendue Gauche-là a gouverné à droite. Assurant le lien entre Giscard et Chirac. En se tapant le sale boulot de la casse industrielle, camouflant très mal le chômage en stages bidon.

    Ajoutons l’effondrement des pays de l’Est, la non réaction du PCF et son ralliement dans le camp des antisoviétiques une fois l’Union soviétique disparue. Sans explication, sans effort de mémoire quant à la création du PCF justement due à la naissance de l’URSS et de l’Internationale Communiste.

    Il y a de quoi désarçonner tout un peuple ! C’est presque "parti sans laisser d’adresse"...
    La crise du capitalisme que nous traversons exige l’existence d’une Gauche révolutionnaire, capable d’en expliquer la nature, le contenu et l’évolution. Capable d’accompagner un puissant mouvement populaire, non pour le diriger, mais pour le légitimer, le renforcer, l’accompagner. L’aider à éclaircir la nécessaire lutte des classes, son but, le renversement d’un système d’exploitation étant passé à un stade de guerre des classes, tant par l’aggravation des conditions sociales, du chômage, que des offensives impérialistes réalisées au Proche et Moyen Orient.

    Non, cette Gauche-là n’existe pas. Et c’est son inexistance qui renforce le FN, laissant prospérer l’illusion qu’un nationalisme étroit est la réponse à la situation d’aujourd’hui.

    C’est une véritable désertion, une trahison historique qui laisse aux forces les plus réactionnaires l’opportunité de réenfanter la bête immonde. Et garde qu’elle n’y réussissent...
    13/01/2012 à 12:14, par Touzensemble
    @yapadaxan
    Je croyais que sur LGS on ne tapait pas sur les organisations de gauche ? Ici, le PCF déguste pour ce qu’il a fait de mal tandis que ceux qui ne veulent jamais toucher les manettes sont curieusement oubliés pour ce qu’ils n’ont pas fait en faveur de la victoire en 1981 et ne feront pas en 2012.

    J’ai été électeur LCR et aussi PCF. Mon propos n’est pas partisan.
    L’Union de cette Gauche a donné quoi en 81 ? La plus grande désillusion qu’il ait été possible d’imaginer. Elue sur la base, non plus du Programme commun, mais des 110 propositions du candidat Mitterrand, cette prétendue Gauche-là a gouverné à droite.
    Soyons justes, la victoire de la gauche en 1981 a aussi donné ceci : augmentation des minimas sociaux avec un SMIG revalorisé de 10%, allocation familiale, allocation logement et allocation pour handicapée de plus de 25%, autorisations des radios locales privées et ouverture de temps d’antenne à la gauche aux télévisions et aux radios publiques, l’abolition de la peine de mort, le blocage des prix pendant 6 mois, des nationalisation de grandes banques et entreprises, l’instauration de la semaine de 35H et la cinquième semaine de congés payés, la création des ZEP ( zone d’éducation priorité), la retraite à 60 ans.

    Et tout n’a pas été reperdu.

    Il est vrai que les espoirs ont été déçus en raison de :
    -  la nature profonde du PS incapable d’aller à l’affrontement avec le capital ou soucieux d’en être un gérant loyal,
    -  la faiblesse du PCF qui a largement cautionné le virage,
    -  le refus d’une partie de la « gauche de la gauche » de mettre les mains dans le cambouis pour obliger à poursuivre,
    -  la passivité des masses qui s’en sont remises aux élus.

    Nous risquons de passer une nouvelle fois à côté du possible puisque l’absence de vaste rassemblement de toutes les gauches (acceptant des divergences dans le combat commun) freine un dynamisme qui aurait pu rendre l’espoir et dissuader les électeurs désespérés de voter PS (vote utile, « Tout sauf Sarkozy ») ou FN (« Tous pourris ! »).

    L’argument crapuleux selon lequel le Front de gauche et le Front national sont deux branches cousines du populisme aurait du mal à prospérer avec le soutien (non fusionnel) du NPA et de LO au Front de Gauche. Mais nous avons un éparpillement vertueux des candidatures.
    La crise du capitalisme que nous traversons exige l’existence d’une Gauche révolutionnaire, capable d’en expliquer la nature, le contenu et l’évolution. Capable d’accompagner un puissant mouvement populaire, non pour le diriger, mais pour le légitimer, le renforcer, l’accompagner.
    Hors du PS (encore que des militants de base soient sincères et veulent le changement) des militants de cette« gauche révolutionnaire » existent. On en trouve au Front de gauche. On en trouve dans les organisations hostiles au Front de gauche. Ceux-là sont neutralisés, absents du rassemblement. Ils sont réduits « à faire du bruit avec leur bouche ». Mais je conviens qu’ils seront les principaux artisans de la victoire de 2080.

    Pour conclure, je m’étonne de la tendance (déjà remarquée sur ce site dans un passé récent) à dévoyer les commentaires à des articles dénonçant le FN vers des critiques de la gauche de la gauche.

    Rien à dire contre Marine le Pen. Pas dangereuse ?

    13/01/2012 à 15:35 par babelouest

    @ Touzensemble
    Pas mal votre tour d'horizon. Cependant, quand vous parlez des réalisations de la gauche en 81, et que vous ajoutez "Tout n'a pas été perdu", considérez-vous comme sans importance que ce soit la même majorité dite "de gauche" qui ait démoli tant de constructions encore fraîches ? Comme si elle en était honteuse...

    Les radios locales privées le sont tellement, que ce ne sont plus pour l'essentiel que des antennes multiples de la même antienne nationale consumériste et droitière. Disparues, les vraies radios locales associatives faute de soutien et de volonté politique.

    La majorité de gauche a très largement, bien plus que la droite, privatisé les activités essentielles, les "bijoux de famille" de notre pays, engraissant des actionnaires tout heureux de l'aubaine.

    Cela, c'est l'œuvre de la majorité dite de gauche, à quoi il faut ajouter les démantèlements qui ont suivi. Les salaires ne suivent plus l'augmentation du coût de la vie. L'éducation est sinistrée partout, dans les ZEP et ailleurs. La "semaine des 35 heures" est si efficace, que selon les statistiques nous sommes dans le peloton de tête des heures annuelles réellement ouvrées. Au point que le travailleur français est considéré comme l'un des plus efficaces.

    Alors, bien sûr comment pourrait-on envisager un Front de Gauche élargi, où le PS se taillerait la part du lion avec le PCF, presque aussi co-responsable ? Le PS a choisi son camp, en particulier son candidat qui ne prendra que ce qui l'intéresse dans le programme élaboré et voté par le parti. C'est lui qui l'a dit, avec d'autres mots. Voilà où nous en sommes.

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  • La série continue. Cette fois-ci, c'est un jeune chimiste de 32 ans, Mostafa Ahmadi Roshan, qui a été tué avec les autres personnes de son véhicule, par une mine magnétique du même type que celles qui ont assassiné d'autres scientifiques iraniens. Avec raison, Téhéran accuse des terroristes US, ou payés par les services "très" spéciaux de ce pays, ou d'Israël, plus proche.

    Les USA ne supportent pas que l'Iran, qui se plie pourtant aux inspections de l'AIEA, continue à mettre en place un programme nucléaire. A-t-il pour autant attaqué, ou même seulement menacé, un autre pays ? Même pas. Mais le vertueux Nord n'accepte ce genre de recherche que chez ses "amis", même si celle-là aboutit à des applications militaires.

    La secrétaire d'État Clinton est donc montée au créneau, pour fustiger ces accusations, et continuer à dénoncer les programmes initiés par Téhéran.Les deux camps se font face, et ne lâcheront rien.

    Pourquoi cet acharnement ? On s'en doute, il s'agit de pétrole. Pas tant pour en bénéficier (les USA se fournissent ailleurs), que pour que les compagnies du fier pays représenté par le pygargue à tête blanche aient leur part du gâteau. Les menaces iraniennes sur le détroit d'Ormuz et sa fermeture seront sans doute moins opérantes à l'avenir, quand l'oléoduc des Émirats sera en service (dans six mois environ). Un autre oléoduc est en construction, mais il sera contrôlé par... la Syrie. Tiens, tiens, pourquoi donc y a-t-il tant de troubles là-bas, fomentés par la CIA ?

    Autre argument important : si l'Iran est déstabilisé, lui qui détient 10% du pétrole et 15% du gaz mondial, qui sera gêné ? La Chine bien sûr qui importe beaucoup à Téhéran, et le paie... en rials ou en Yuans. Quel crime de lèse-majesté envers l'empereur dollar ! Et quelle belle occasion d'affaiblir l'ennemi juré de Washington !

    Quand ce terrorisme qui refuse de dire son nom cessera-t-il ? Quand les financiers de la Côte Est seront-ils enfin contrés, au point de n'être plus des nuisances comme maintenant ? Est-ce une guerre totale qu'ils souhaitent ? Car avec de tels agissements, c'est bien ce qui pourrait arriver. Et ce serait la fin du règne du genre humain.

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  • MANAGUA (Reuters) - A l'occasion de la visite de son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, le président du Nicaragua Daniel Ortega a appelé mardi Israël à détruire son arsenal nucléaire pour faciliter la paix au Proche-Orient.

    "Je suis certain que cela apporterait une grande paix dans la région", a lancé l'ancien guérillero lors de sa cérémonie d'investiture de président réélu.

    Même si les spécialistes estiment qu'il est le seul pays du Proche-Orient à posséder l'arme atomique, Israël ne communique pas à ce sujet et s'en tient à sa stratégie de 'l'ambigüité nucléaire'.

    Daniel Ortega a suspendu les liens diplomatiques de son pays avec Israël en 2010 pour protester contre l'abordage meurtrier par les forces israéliennes du navire turc Mavi Marmara en partance pour la bande de Gaza.

    (lire la suite de la dépêche ici)

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    C'est une bonne idée, au cours d'un instant aussi solennel, de rappeler ce fait qui fâche. Le gouvernement israélien possède la bombe nucléaire, pour la raison bien simple que c'est un gouvernement français qui l'a aidé à l'obtenir. L'accord permettant la construction de la centrale de Dimona date de 1956, et de Guy Mollet. De Gaulle a continué dans la même voie,  mais des doutes sur l'utilisation de cette centrale ont fait cesser la collaboration dès 1960 environ. Pourtant, ce gouvernement se garde bien, depuis le début, de faire la moindre communication là-dessus, selon ses habitudes de secret.

    Désormais ce différend majeur revient au premier plan de façon officielle. Il est logique que le gouvernement iranien s'inquiète de cette menace, dont des transfuges ont précisé la teneur : au moins deux cents têtes, ce qui ne laisse pas d'être impressionnant.

    Pourquoi des faucons, dans plusieurs pays du Nord politique, continuent-ils ainsi à promouvoir l'industrie de mort ? Est-ce l'appât du gain ? Est-ce une paranoïa incontrôlée ? L'Amérique Latine continue à donner l'exemple de la coopération, du souci du bonheur du peuple, y compris des plus humbles. Il faut que des chancres continuent à déparer ce magnifique ensemble, malheureusement, comme Felipe Calderòn au Mexique ( comme disent les Mexicains à propos de leur pays, "si loin du ciel, si près des États-Unis" ),  Juan Manuel Santos, digne successeur (!) d'Uribe en Colombie, Porfirio Sosa, qui a pris la place de Zelaya légitimement élu au Honduras....

    Le salut du monde, espérons-le, viendra de là. Viva America !

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  • Yapadaxan est un vieil ami des forums, qui reparaît depuis peu après une longue absence. Il excelle dans les avis très pertinents, et cette intervention d'hier dans Le Grand Soir est un chef-d'œuvre.
    10/01/2012 à 13:54, par yapadaxan

    Alors, déclin US ou pas déclin ?

    Les USA traversent la crise systémique qui frappe l’Occident. L’enrichissement des plus riches provoque l’appauvrissement des plus pauvres, car tel est le contenu de cette crise : le capitalisme est hors contrôle, il impose lui-même, en tant que système, ses propres lois qui le contraignent à se mettre toujours plus en valeur au détriment des couches sociales paupérisées par le chômage et la compression des salaires. Le capitalisme, s’il devait perdurer, accroîtrait cette tendance. Ce qui est tout bonnement impossible.

    Aussi, comme en Europe, assiste-t-on à une hyper droitisation de la classe politique et d’une frange de la population. Hyper droitisation qui consiste en une fascisation de l’appareil d’Etat, tout entier au service de ce que l’on appelle le complexe militaro-industriel.

    Si l’on ne prend pas en compte l’Histoire même des Etats-Unis, on ne peut pas comprendre son évolution qui nous amène à aujourd’hui.

    Les USA se sont bâtis sur un génocide et sur l’esclavage. Ce génocide et cet esclavage, assortis d’un racisme virulent, sont le fait, d’abord du peuple, ensuite de l’Etat. Peuple et Etat étant co-responsables de l’un et de l’autre. Et même, co-coupables.

    Les USA, comme toute nation, s’est écrit un roman national et s’est inscrit dans un système d’autoreprésentation qui part de la conquête de tout un territoire aux dimensions d’un sous-continent. Si la naissance du pays se fait au nom de l’indépendance et de la liberté, celles-ci ne concernent que la communauté des colons blancs. Elle est exclusive des populations amérindiennes et noires. Comme Israël se définit comme la Terre promise au peuple élu, l’Amérique est la Terre promise au sens protestant du Nouveau Testament. Le peuple élu est au départ le peuple des colons protestants ayant fui les persécutions religieuses en Europe.

    Les USA se vivent comme un vaste territoire à prendre, à cultiver, à fructifier. Point d’ascendance, point de titre de propriété. Tout individu peut s’enrichir en devenant propriétaire. Les populations, venant de sociétés lourdement hiérarchisées socialement, constatent, entre elles, une égalité sociale qui amplifie le sentiment démocratique.

    Toutes ces données, proprement inédites dans l’Histoire des sociétés humaines, fournissent tout un appareillage mental d’autoreprésentation nationale et de mythification de cette représentation. Forte de l’idée que cette nouvelle nation a vocation religieuse à éclairer le monde, sa propension à l’impérialisme mondial lui est comme une évidence. Cette société apparemment sans classes, sans Histoire ni mémoire, sans pesanteurs des vieilles sociétés, bénéficie d’une liberté d’action dans ses frontières, quant à son développement, et hors de ses frontières, pour ce même développement. Essentiellement économique.

    De fait, les USA, dès leur création, entrent dans le capitalisme et l’industrialisation. Et très rapidement, l’idée capitaliste de l’accaparement des richesses s’impose. Fondée sur la réalité de l’espace vital à combler, sur l’élimination physique de peuples préinstallés, sur l’importation massive d’esclaves, cette nation, convaincue de son rôle messianique, verse dans l’impérialisme le plus brutal.

    Le néoconservatisme précède et succède au nazisme. Loin d’avoir eu à théoriser le génocide et la supériorité de la race, la nation américaine s’est fondée dans la pratique du génocide et de l’esclavage foncièrement raciste. Dès 1918, à Versailles, les USA se hissent au niveau de leadership, leadership qui sera absolu en 1945.

    Depuis, c’est une série de guerres et de dictatures. Aujourd’hui menacé par sa propre crise, le capitalisme US continue follement à accélérer ses contradictions. Celles-ci le mènent soit à sa propre perte, soit à la seule issue possible : la guerre mondiale.

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