• Je ne pouvais manquer de répercuter ici un appel qui a été envoyé à des personnalités, politiciens, journalistes, économistes... qui soutiennent le $Y$T€M dont nos pays meurent.

    Merci Annie, à qui j'ai emprunté ce texte pour le transmettre à mon tour.

    Milton Friedman
    Milton Friedman
    Tu es mort le 16 novembre 2006. Tu nous laisses des cadeaux magnifiques qui nous font penser à toi tous les jours que Dieu nous donne. Malheureusement, comme nous le rappelle si bien les Tea Party aux Etats-Unis nous n’avons pas su appliquer jusqu’au bout les préceptes si bien réfléchis et pensés par toi, malgré tous les efforts déjà effectués par Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Pierre Beregovoy.
    Aussi la communauté a pensé, en ton honneur, faire une lettre de remerciement à tous ceux qui t’honorent, pas jusqu’au bout et sans les résultats escomptés, ils sont :
    Margareth Thatcher
    Margareth Thatcher
    Ronald Reagan
    Ronald Reagan
    Jean Quatremer, Eric Le Boucher, Sophie De Menthon, Laurence Parisot, Jean-François Copé, Michel Godet, Agnès Verdier-Molinié, Alain Madelin, H16, Jean-Michel Aphatie, Hervé Novelli, Laurent Wauquiez, Hugues Serraf, Jacques Attali, Jean-Marc Sylvestre, Franz-Olivier Giesbert, Pascal Salin et Monique Canto-Sperber; liste non close.
    Voici la lettre :
    Madame, Monsieur,
    Vous vous définissez vous-même comme étant de sensibilité « libérale » sur le plan économique et c’est bien évidemment votre droit le plus strict. Vous ne verrez donc pas d’inconvénients à être sollicité afin de répondre à une simple question.
    Nous, blogueurs et citoyens de sensibilité de gauche, sommes depuis une bonne trentaine d’années face à votre discours nous assurant que le libéralisme économique – ou néolibéralisme si vous préférez – va être rien moins qu’une promesse de bonheur et de liberté pour tout un chacun, humbles comme aisés, et qu’un passage, certes douloureux, mais que vous nous assurez « nécessaire », par une période de temps plus ou moins difficile où serait mise en place une sévère, mais juste « rigueur » économique, finira, à terme, par porter des fruits dont tout le monde sans exception profitera… Disons le net : nous sommes sceptiques.
    Non pas que nous mettions en doute votre bonne foi quant à ces affirmations : votre sur-présence médiatique depuis tant d’années nous a convaincu de votre sincérité. Mais tout de même, tout le monde finit par se demander, à force :
    Parce que dans un pays comprenant 8 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté et des salariés pressurés comme des citrons en permanence, et où malheureusement il semble bien qu’une fraction fort malhonnête de personnes trouvent à s’enrichir en se contentant de siéger dans des conseils d’administration, il est quelque peu délicat de percevoir les bienfaits de ces fameux « marchés » que vous défendez pourtant mordicus en dépit du bon sens.
    Comme toujours, vous répondrez à cela qu’il faut « poursuivre les réformes » parce qu’on a « pas assez libéralisé » ; mais soyons sérieux : il vous faut clairement admettre que vous vous êtes plantés. Qu’en 30 ans vous n’avez pas été foutus de faire quelque chose de bien. Et que le néolibéralisme n’a conduit qu’une fraction infime de gens très riches à encore plus s’enrichir au détriment de tous les autres.
    Notre question sera donc : pourquoi ne pas admettre que votre idéologie est nuisible pour la majorité, que vous vous êtes plantés, et que dans l’intérêt général vis-à-vis duquel vos idées sont objectivement nuisibles, il serait mieux que vous laissiez tomber et passiez à autre chose ?
    Dans l’attente de votre réponse, veuillez Madame Monsieur agréer l’expression de nos salutations distinguées.
    et nous rajoutons un paragraphe spécialement dédié à ceux-ci :
    Pierre Beregovoy, Delors, DSK, Lamy, Valls, la fondation Saint-Simon, Terra Nova, Hollande est en bonne voie, rejoint récemment par les Verts qui font tous les efforts possibles, mais nous en oublions sans doute.
    Trop théorique, la démonstration aurait mérité de pointer quelques mesures phares, par exemple la loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France, les lois libéralisant les marchés financiers en France entre 83 et 86, ou le traité de Lisbonne, soit autant d’éléments qui impactent nos vies…
    Trop sectaire, curieusement aucun-e politique de gauche n’est cité-e dans la liste. Parce que l’idéologie néo-libérale, il n’y a pas que la droite et le centre, hélas… Nos ami-e-s sociaux-démocrates ont activement participé à l’édification du paradis néo-libéral qui porte les doux noms de la mondialisation, forcément heureuse,du libre-échange sans entrave, ou de l’Europe sociale qui protège.
    Pour conclure cette digression, ajoutons qu’en 2012, il faudra non seulement se débarrasser de Sarkozy, de la droite extrême mais aussi de tous ceux qui collaborent à l’ordre néo-libéral…
    sur une idée des pas perdus, et de Monolecte.

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  • Les collusions des gens de droite avec les groupes industriels font partie du paysage politiquusine la haguee : chacun en a l'habitude. C'est d'autant plus logique, que des dirigeants de grands groupe font la navette entre le public et le privé : ce qu'on appelle le pantouflage. Souvent, il s'agit des lauréats des Grandes Écoles, comme on les appelle : les X-Ponts, les X-Mines, les Énarques, toutes gens qui se serrent les coudes.
    Or hier, le site Médiapart nous a révélé qu'un accord, signé après d'âpres discussions entre Martine Aubry et Cécile Duflot, a été modifié après cette signature sur l'insistance de Henri Proglio, le patron d'EDF. C'est la version modifiée, et donc non valable, qui a été apportée au bureau du PS pour approbation.
    De quoi parlait le paragraphe retiré du texte ?
    - Une reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX, et des moyens de stockage des différents types de déchets notamment le laboratoire de Bure, en centres d'excellence du traitement des déchets et du démantèlement.
    En somme, il s'agissait d'acter la mort de la filière MOX, ce mélange entre de l'uranium ordinaire et du plutonium extrait des déchets des centrales. Car le plutonium, plutôt à usage militaire en raison de sa dangerosité, se forme naturellement en petites quantités dans les centrales de production électrique. Malgré tout, à force ce métal est trop produit, et c'est une façon de le recycler. Dans une centrale où il est réutilisé, il s'en dégrade un peu, mais à partir de l'uranium il s'en reforme d'autre, un peu moins. On ne peut pas s'en débarrasser malgré ce recyclage qui coûte très cher. Deux usines en France produisent ce MOX : La Hague, très connue pour ses départs de convois de déchets qui retournent après traitement dans les pays d'origine, et Marcoule, qui en fait un peu aussi. Jusqu'à présent le Japon en achetait un peu, entre autres pour le réacteur 3 de Fukushima Daiichi. Bien entendu, c'est fini.
    Quels pouvaient être les prétextes de Proglio, pour se prévaloir de mettre le hola à l'arrêt de la filière ? Cela mettrait au chômage deux millions de personnes. Il a probablement beaucoup gonflé les chiffres. D'autant que ces personnes pourraient être employées dans la mise en place accélérée d'autres sources d'énergie, plus propres, entraînant beaucoup moins de pertes de transport puisque situées plus facilement près des lieux d'utilisation. Actuellement, un dixième de la production est dissipée par effet Joule dans les réseaux électriques.
    Hypothèse : EDF n'a pas intérêt à voir les écologistes réussir à se constituer un groupe parlementaire à l'Assemblée.
    En tout cas, cela confirmerait que vis-à-vis du PS les Grands Corps ont autant d'influence que vis-à-vis de la droite. Et que voter Hollande ou Sarkozy ou Le Pen au second tour aboutirait au même résultat qu'actuellement. Chacun sait ce qu'il en est de la Grèce et de l'Italie : désormais, sauf si tous les citoyens se ressaisissent, c'est notre tour, une fois les élections passées.
    Tout le monde est libre de son choix :  maintenant on sait ce que, de toute façon, il ne faut pas faire.

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  • berluHier samedi, en fin d'après-midi, Silvio Berlusconi est allé enfin déposer sa démission devant le président de la République, Monsieur Giorgio Napolitano. En raison de l'hostilité de la foule qui a accompagné sa voiture, il a dû quitter le Quirinal par une porte dérobée. Ainsi se termine la carrière de cet homme qui avait l'Italie dans sa main en raison de ses multiples casquettes. A 75 ans, continuera-t-il à gérer son empire audiovisuel ? De toute façon, désormais il ne pourra pas se dérober pour des raisons politiques à ses assignations aux procès en cours.

    Il est en effet accusé de corruption, fraude fiscale et prostitution de mineure. De tels chefs d'inculpation laissent des traces.

    Dans la foulée, il serait tellement souhaitable que son quasi-homologue parisien fasse la même chose ! Tôt ou tard celui-ci sera rattrapé par de multiples casseroles, bien qu'il en soit encore protégé par son statut plus que très particulier.  C'est avant la fin de son mandat qu'il devrait partir, car cet homme ne doit pas, il ne doit pas se représenter devant le peuple. Indépendamment des multiples dossiers où son nom apparaît de plus en plus malgré ses efforts, il laisse un pays volontairement exsangue, grâce à des dépenses somptuaires énormes à son bénéfice propre, et à celui de son entourage, et grâce à des cadeaux fiscaux colossaux aux grands chefs d'entreprises hexagonaux qui ont vidé les recettes de l'État de façon délibérée. Cela n'empêche aucunement le chômage d'exploser malgré les tripatouillages de chiffres que PôleEmploi a dû constamment effectuer pour limiter les dégâts apparents.

    Oui, le palais de l'Élysée doit retrouver sa virginité, grâce au départ volontaire d'un homme qui s'y accroche plus qu'aucune bernicle ne l'a jamais fait sur son rocher. Il y va de la santé du pays tout entier, dont tout le monde sait que ce n'est pas sa tasse de thé.

    hollande
    Lui parti, le débat sera plus ouvert : est déjà en place un homme que les "journalistes" et les "sondeurs" bien en cour poussent en avant de toutes leurs force, faute de leur poulain désormais hors course, quoique rentré d'un prix d'Amérique un peu rance. Il a l'avantage de ses inconvénients : n'ayant jusqu'à présent rien fait que dire "oui, sans doute" à tout le monde et personne, il n'a commis aucune faute, puisqu'il n'a rien fait qu'assurer sa réélection en Corrèze (comme par hasard le fief d'un ancien président parfois controversé). Et de toute façon il est tout acquis aux causes néolibérales de Bruxelles dont il a assuré, avec ses collègues députés et sénateurs PS le succès le 4 février 2008.

    Face à lui, légèrement à sa droite se retrouveront des sommités de l'équipe en place actuellement, dont on ne dira rien puisqu'elles ne faisaient qu'appliquer sur le terrain les diktats de l'homme entouré de ses redoutables conseillers - redoutables par leur hargne à briser et démolir tous les rouages de l'État. Des casseurs en somme, comme les petites frappes du samedi soir.

    m-lepenPlus redoutable, la fille de son père (!) a su se faire un prénom et un nom de façon adroite, et en cachant que son engagement néolibéral est aussi aigu que celui du parti actuellement majoritaire à l'Assemblée. Son credo : bloquer toute immigration de personnes dites "étrangères", chasser les entrants récents, mais surtout pas empêcher aux capitaux d'aller et venir. Ce ne serait que la continuation du chaos actuel, en pire certainement.

    Se grefferont peut-être à cela quelques autres candidats dits "de droite", anecdotiques en fait.

    Face à cette forteresse de la droite, assumée ou honteuse, restent les Forces de Gauche.  Philippe Poutou, malgré son évidente bonne volonté et son honnêteté sans faille (signe qu'il n'est pas politicien), aura du mal à promouvoir ses idées et un parti sur le déclin. En raison de la défection de Gérard Schivardi, qui ne pourra donc exposer ses idées et celles de ses amis, ne reste que le Front de Gauche. Sur lui repose tout le poids de la responsabilité d'un vrai changement (hors descente dans la rue évidemment). Jean-Luc Mélenchon a réussi à entraîner les militants du vieux PC à sa suite sur une nouvelle donne. Souhaitons-lui bonne chance, car c'est lui, ou la fin de notre pays et de ses idées universelles, ainsi que sa ruine. Rappelons que son programme est disponible dans toutes les librairies.

    meluche
    Citoyens, désormais le choix va vous appartenir. Vous avez trois possibilités : la rue, tous et jusqu'au bout ; le Front de Gauche, qui portera les couleurs de tous ceux qui souffrent de manque de travail, ou d'un travail inhumain ; ou au hasard les nombreux candidats de droite - assumée ou non comme je disais plus haut.

    Quelqu'un soulèvera certainement la question : et EELV ? C'est simple, objectivement leurs projets sont tellement plus proches de ceux du Front de Gauche que leur intérêt est de s'allier avec lui, et certainement pas avec un PS qui les méprise.

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  • st_barthelemy

    Le 11 novembre sera une fois de plus le jour de repenser aux morts et disparus d'il y a bientôt un siècle. Actuellement, beaucoup d'entre nous encore ont connu des témoins directs de ce qui s'est passé là, avec une violence inouïe dont la terre est a jamais marquée comme du côté de Verdun.

    Quand ceux qui ont connu les rescapés de cette guerre de 1914-1918 si meurtrière auront disparu, soit dans quarante ou cinquante ans, que deviendra le souvenir de cette boucherie ? Dans notre pays, c’est également le souvenir des guerres d’Indochine et d’Algérie qui sera marginalisé, ainsi bien sûr que la mémoire de l’occupation. Ce seront des cerveaux vierges qui resteront, ouverts à toutes les propagandes faute de repères. Si l’Histoire n’est pas correctement enseignée aux nouvelles générations, toutes les manipulations deviendront possibles.

    Or cette matière essentielle est désormais considérée comme un luxe superflu par les ignares au pouvoir, puisque, comme la philosophie, elle entraîne à réfléchir. Le relèvement de la TVA sur la culture n’est pas un fait anodin : devenue trop dispendieuse pour des citoyens de plus en plus appauvris, elle sombrera dans un néant d’où il sera très difficile d’émerger à nouveau.

    C’est pourquoi plus que jamais, un jour du souvenir des conflits, de tous les conflits, devra être au contraire renforcé. Le 11 novembre est une bonne date : peu de temps après la commémoration des morts en général le 2 novembre, ce point d’orgue nous rappellera que c’est par dizaines, voire centaines de millions que la folie de quelques hommes ivres de pouvoir et de culte de l’argent aura conduit au trépas nos frères humains. Il faudra que cette commémoration tienne compte de toutes les guerres, les plus fratricides comme les guerres de religions, aussi bien que les plus lointaines comme l’invasion de l’Amérique par l’homme blanc.

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  • voix au chapitreLa rigueur est en route.

    Le gouvernement vient de passer un nouveau plan d'urgence pour sauver les finances, et financer les nuits d'hôtel de l'OCCUPANT de l'Élysée en déplacement à Cannes (37 000 euros au Majestic).  On s'appesantira sur la TVA en particulier.
    Presque touts les produits et services qui bénéficiaient d'un taux réduit à 5,5% vont se retrouver ainsi à 7%. Ne sont pas concernés l'alimentaire, l'approvisionnement en énergie (gaz, électricité) et les prestations pour handicapés.
    De ce fait, un secteur fragile va se trouver encore plus en difficulté, c'est celui du livre. Déjà beaucoup de libraires tirent le diable par la queue pour tenir le coup, cette différence va encore plus leur donner la pression. Pour certains, ce sera la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et ils fermeront. Je pense en particulier aux librairies thématiques de province, dont seule l'abnégation du libraire leur permet de rester encore ouverte, par militantisme.librarie resistances
    Militantisme, le mot est lâché ! N'y a-t-il pas bientôt des élections, où le pouvoir qui est en place veut à tout prix y rester ? Mettre en difficulté ce secteur sera certainement une bonne chose pour une horde qui ne s'embarrasse guère de culture. Les ouvrages spécialisés seront d'autant plus difficiles à trouver, que les librairies correspondantes auront fermé.
    La culture, c'est la nourriture de l'esprit. Il est logique de lui conserver le même taux que celle du corps. Il va falloir se battre pour conserver cet acquis important, en particulier pour nos enfants.
    Une pétition vient d'être mise en place, pour soutenir cette exigence. Pourquoi les produits vraiment de luxe (bijoux, grosses voitures, tableaux) qui autrefois avaient une TVA spécifique à 33%, ne sont-ils affectés en rien ?

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  • Ce 5 novembre, une vibrante commémoration a été rendue à Jean-Claude Ponsin. Homme simple et discret, il avait été emporté cet été en quelques jours, d’une intoxication par champignons. Désemparés en pleine période estivale, ses amis ont donc attendu cette date pour le fêter dignement. Non, pas lui rendre hommage, il n’aurait pas aimé, mais réaffirmer que son œuvre, ses œuvres continueront malgré sa disparition.

    C’est pourquoi de nombreux parents et amis se sont succédés, pour raconter, chacun à sa façon, les multiples facettes de l’homme et de son œuvre.

    Né en 1929, enfant en 1940 il avait cousu lui-même une étoile jaune sur sa blouse pour aller à l’école. Sa famille communiste l’avait élevé dans cet esprit. Un peu plus tard, en 1953 il sortira ingénieur d’une École Polytechnique où il avait animé la cellule communiste, peu appréciée dans ce milieu. De son diplôme, il fera un tremplin pour réaliser de nombreux grands travaux dans le monde, au Brésil, en Amérique Centrale, en Israël, en France aussi. A chaque fois, c’est son esprit militant qui le poussait à réaliser des choses pour le bien de tous. C’est pourquoi les deux années passées en Israël, qui en était à ses balbutiements, lui ont fait découvrir la réalité du peuple palestinien, et de l’oppression qui s’abattait sur lui progressivement.

    En France, il a lancé une association de réinsertion de bâtiment, pour réinsérer au départ des alcooliques, puis élargissant la palette des paumés en général, anciens drogués, taulards ayant payé leur dette, toutes gens qui ont une très grande difficulté à retrouver une dignité par le travail. Cette réalisation pourtant exemplaire, où malgré ses autres activités il venait souvent mettre la main à la pâte, dut pourtant fermer ses portes quand l’État cessa de la subventionner.

    Conscient de tant de souffrances, à un âge où certains commencent à penser à leur retraite, il a fait ses études de médecine. En 1980 il a commencé à exercer entant que généraliste et hospitalier. Cela l’a mené en 1982 à Beyrouth-ouest, en plein conflit. Mais aussi au Salvador, où il est retourné sur le terrain, pour soigner dans des conditions souvent précaires.

    Conscient de la misère de la Palestine, où il continuait à aller, il a fondé alors au camp d’Aïda, près de Bethléem, une troupe de très jeunes comédiens, soutenue en France par l’association "les amis d’Al Rowwad". Ceux-ci rentrent depuis peu de leur tournée 2011 en France, où il se sont produits dans de nombreuses villes. Cette activité leur donne à la fois confiance en l’avenir, maîtrise d’eux-mêmes et le sentiment d’être utiles.

    Pour compléter cette réalisation, il a créé sur le même modèle la ligne de vêtements Palextile, dont une boutique à Paris vend les réalisations de Palestiniennes de Bethléem, encadrées par une jeune experte en tissus parisienne.

    En même temps, il a co-fondé les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine, dont le 4 avril de cette année le directeur sur place Juliano Mer Khamis a été assassiné.

    Cette avalanche d’activités aussi indispensables que prenantes ne l’a pas empêché de mener une vie de famille exemplaire, entouré de ses deux filles et ses deux petites-filles. Sur la fin, à force de volonté il avait pourtant dû lutter, avec succès, contre un cancer qui l’avait laissé, à 81 ans, moins capable de tout mener avec autant de fougue (physique) qu’auparavant. C’est sans doute ce qui lui a coûté la vie : expert en champignons, qu’il avait ramassés dans le monde entier à l’effarement de ses proches, c’est dans une forêt qu’il aimait bien, du côté de Rennes, qu’il a cueilli l’amanite phalloïde qu’il ne fallait pas.

    Dans l’arrière-salle bondée de la librairie Résistances, l’émotion était palpable en ce 5 novembre. Son épouse, minuscule et à la fois si grande, a accueilli maints témoins de ce que fut ce géant humble. Géant par les réalisations bien sûr. Humble, parce que c’est son engagement communiste profond ( il n’était d’ailleurs plus au parti) qui "l’obligeait" ainsi à aller au-devant de toutes les peines. C’est d’ailleurs ce que souligna un de ses compagnons en militantisme, qui se disait catholique pratiquant pourtant.

    L’homme n’est plus, son œuvre reste. Mais il en faudra, des bénévoles, rien que pour le remplacer sur les multiples fronts où il a bataillé pour les autres humains.

    http://www.amis-alrowwad.org/index.php
    http://www.atljenine.net/spip.php?page=quisommenous
    http://www.amis-alrowwad.org/boutique/achat/index.php?id=56
    http://www.europalestine.com/spip.php?article6591
    http://www.orleansloiretpalestine.org/spip.php?article1721

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  • mercredi 2 novembre 2011



    C'est de loin qu'on les entendait. Les lavandières étaient alignées, le long des bords en pente du lavoir, et paf ! paf paf ! elles battaient le linge avec leurs battoirs de bois, grosses spatules épaisses, blanchies et polies par le travail. Elles se faisaient face, car deux lignes de ces blocs de granit noir bordaient le bassin d'eau claire et courante. Une source alimentait ce bassin, source qui alimentait un ruisseau en amont et en aval de ce lavoir sûrement ancien. Abondante, une partie de son cours régulée par une sorte de petit barrage longeait à l'extérieur le lavoir, se déversant dans un lit serpentant. Juste à la hauteur de l'entrée du lavoir, une rangée de pierres délimitait une profondeur un peu plus importante. Juste au-dessus une sorte de barrière métallique empêchait les animaux de remonter le ruisseau, et régulièrement bovins et caprins venaient là boire avant de rentrer à la ferme. Il était même amusant de rencontrer ces troupeaux faisant la queue vers sept heures du soir, maintenus par leurs bergers en attendant que le troupeau précédent ait terminé. Chacun de ces groupes d'animaux ne comportait guère que de trois ou quatre unités, jusqu'à une douzaine pour les "grosses fermes".

    Et pendant ce temps (enfin, c'était en général plus tôt dans la journée) ces dames maniaient avec détermination leurs battoirs, retournant et retournant le linge qu'il fallait rincer dans l'eau froide. Un passage dans l'eau, elles tordaient un peu, paf ! paf ! un retour à l'eau, elles battaient à nouveau, puis passaient à la pièce suivante. Malgré la roideur des tissus, parfois filés et tissés sur place, les chemises, jupons, et autre pièces de lingerie n'arrivaient pas au poids des draps, épais et cartonneux souvent. C'est pourquoi elles n'avaient pas vraiment des silhouettes de mode : au contraire, leurs bras robustes se comparaient avantageusement avec ceux des hommes, malgré le côté essentiellement manuel des travaux des champs.

    Bien entendu, ces assemblées, qui duraient des heures, étaient l'occasion de discussions animées, puisque c'était le seul moment où elles avaient le temps d'échanger ragots et nouvelles locales. Il fallait les voir bla bla, paf paf, bla bla, les paroles rythmées par les mouvements des bras ! C'était ainsi que se constituait la gazette, seulement orale bien entendu.

    Ce passage au lavoir n'était que presque la fin d'un long processus. Dans un coin de pièce de la ferme, une énorme "pouëloune" de fonte était chauffée par un feu de bois dans une sorte de gros réchaud adapté, de fonte également. L'eau y bouillait, additionnée de lessive plus ou moins artisanale, et de "boules de bleu" qui gardaient la blancheur au linge, alors que naturellement il avait tendance à jaunir. Quand l'ensemble avait bouilli deux ou trois heures, c'est là que les ménagères essoraient sommairement literie et vêtements, et les entassaient dans une brouette, avec leur genouillère, cette sorte de caisse où elles posaient leurs genoux le long de la pierre à laver. Elle y mettaient en général un coussin, pour que l'épreuve soit moins rude.

    Au retour de l'expédition, une fois par semaine, ou par mois, selon les besoins, le linge était essoré le mieux possible - à la main bien entendu - et étendu sur de longues cordes étendues dans les jardins, ou sous des hangars quand ils étaient vidés de leur paille. Il y restait souvent plusieurs jours, s'il ne pleuvait pas. Sinon, il fallait le rentrer précipitamment s'il était dehors, puis l'étendre à nouveau dès que l'averse avait cessé. En hiver, ces travaux étaient pénibles, avec le froid, bien que l'eau de source fût souvent plus "chaude" que l'air, le bassin "fumait" par les petits matins gris quand les écoliers le longeaient.

    Dans mon village, pourtant bien petit, quatre lavoirs se partageaient la faconde des lavandières, chacun alimenté par une source différente. L'employé municipal, périodiquement, en nettoyait fond et bords afin que l'eau reste propre. Les sources existent encore aujourd'hui, mais les nappes phréatiques sont désormais beaucoup plus profondes en raison de l'eau courante pour tous, alimentée par un château d'eau couvrant douze communes. C'est pourquoi, désormais, les lavoirs ne sont plus abreuvés que par des filets d'eau, et le fond des bassins s'est un peu embourbé avec le temps. Qui, aujourd'hui, oserait encore s'en servir comme les "dames du temps jadis" ? Ce n'est pourtant pas si ancien, puisque pendant des années j'ai vu et entendu ces gestes sans doute millénaires.

    "Mais où sont les neiges d'antan ?"

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  • lundi 16 mai 2011



    Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, imaginez ce qu'était un lycée "libre", comme y disaient, il y a une bonne quarantaine d'années.

    D'abord, vos parents et vous-mêmes, jeune ado en pleine croissance, vous présentiez devant le Rrrévérend Père Supérieur, chanoine de l'église du cru, apologiste renommé, et tutti quanti. Nous passerons sur sa difficulté à ne point postillonner abondamment, tare physique qui peut arriver à tout le monde. Sa retraite abondamment pourvue de livres pieux, d'images qui ne l'étaient pas moins, rappelait plus celle d'un vieux philosophe chenu que du fringant manager d'une Sup de Co de luxe. Sa soutane fatiguée soulignait l'ascèse certainement réelle à laquelle il se soumettait.

    Le cher homme nous avait alors convié à une visite des lieux, essentiellement l'internat pour les Secondes, le petit parc, le labo assez vétuste pour les sciences physiques, le réfectoire des "grands" car l'institution avait aussi une partie Collège. On peinait pour lui de le voir s'essouffler en raison d'une corpulence manifestement due à une maladie. La salle de classe, unique (ce sont les professeurs qui se déplaçaient, non les élèves) n'était pas accessible.

    C'est ainsi que je me suis retrouvé dans un nouvel environnement d'internat, plus discret qu'auparavant puisque j'avais connu les longs dortoirs anonymes du collège auparavant, dans une autre ville. Là, au moins, chacun avait son box spartiate, mais intime.

    C'est ainsi que j'ai connu les joies de la vie de lycéen. La seconde année, les box étaient aménagés "au Carmel", un ancien carmel de religieuses où le couloir des classes s'intégrait dans le promenoir des nonnes. Celui-ci avait été isolé du jardinet central par des vitres, précaution précieuse en hiver. Cela n'empêchait pas de devoir parfois subir les offices et les complies du dimanche soir à la chapelle, comme il se doit dans un pareil environnement. Seule différence avec le collège : les fins de semaines se passaient désormais à la maison en général.

    Nos enseignants, qui donc se déplaçaient entre les classes exception faite des sciences physiques ou naturelles, étaient généralement des "pères", prêtres non curés, avec la longue soutane qui les couvrait entièrement. Ils étaient en short en-dessous, comme avait lâché l'un d'eux arf arf... Très sympathiques, du moins ceux qui étaient intelligents, ils avaient très souvent des conversations avec les élèves pendant les récrés, et ils n'hésitaient pas à convier des groupes à venir les voir chez eux, dans les chambres où ils avaient leur quartier de vie. C'était plein de bouquins, souvent spécialisés. Le prof d'anglais, qui utilisait son salaire à passer tous les ans un mois chez les British (ouf la nourriture), avait non seulement un accent parfait, mais aussi un vrai attirail de peintre (il était aussi prof de dessin), et des flûtes traversières magnifiques dont il jouait comme un pro.

    Quant au prof de sciences physiques, sa tanière était emplie de musique. Il possédait, chose rarissime à l'époque, une chaîne stéréo de bonne facture et une belle collection de disques de tous genres, que nous pouvions écouter sans problème quand il était là. Bel homme, il faisait un malheur sur les plages de la région. Je n'ai pas été surpris, plus tard, d'apprendre qu'il avait défroqué pour vivre une vie "normale" avec femme et enfants.

    Il y avait aussi "la" prof de sciences nat, une vieille dame sans doute ancienne étudiante en médecine (elle avait épousé un généraliste) qui était un sujet d'étude à elle toute seule. Ses commentaires étaient émaillés de mots tout faits, du genre "entièrement", "à ce moment-là", dont les plus facétieux notaient la fréquence pendant les cours. Sa compétence était sans faille. Bénéficiaire (sic) d'une section sans doute oubliée, M prime, j'avais comme d'autres les sciences nat (on doit dire aujourd'hui sciences de la vie et de la terre) renforcées, avec beaucoup d'heures par semaine, souvent deux heures consécutives, à la place d'une seconde langue. Bizarre, non ?

    Enfin, il y avait le prof de maths. Science ingrate pour moi, dont cet homme estimable avait décrété que je ne serais jamais matheux un jour où dans un exercice, je n'avais pas décelé que le truc pour résoudre celui-ci était le théorème de Pythagore. Cela n'avait pas empêché cet homme estimable de me proposer une soirée astronomie pour moi tout seul : il avait apporté une lunette astronomique (il savait que la chose m'intéressait beaucoup), et jusqu'à plus de 10 heures du soir nous avons ensemble traqué étoiles et planètes. Grâce à lui j'ai pu voir les satellites de Jupiter, du moins les plus gros. Remarquable, non ?

    Pour mes condisciples, rien de remarquable. A partir de la Première j'ai pu me lancer dans les joies et les affres du Bridge, le jeu de cartes, pendant que d'autres s'éclataient avec des ballons de caoutchouc souple sur les cours de récréation. Chacun son truc. Un type de Terminale s'escrimait, récré après récré, à sculpter un visage sur un angle de mur de la limite de ce terrain de récré. L'année suivante, un autre tentait à tout prix à se prendre pour la vedette sur le terrain de sports. Plus tard, leader politique, il dut s'éclipser modestement (un comble pour lui) en raison de graves accusations sexuelles entre ses fils.

    J'ai connu ainsi plein de gens, des plus normaux, à des pointures qui osent se lancer dans l'arène nationale. Ainsi, un ami, qui depuis a été maire d'une ville importante, sénateur, mais aussi dont la mère, le jour de l'oral (obligatoire alors) du Bac que nous avons passé ensemble, m'a offert un café en attendant de passer l'épreuve dans la préfecture de région, reste précieux dans ma mémoire. Dans le petit journal (très) périodique des élèves, il avait osé apprécier positivement un texte que j'y avais proposé.


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  • lundi 11 avril 2011



    Ah petits malins ! J'en vois ouvrir des yeux ronds : mais qu'est-ce donc qu'une coussotte ? Je parie que lapecnaude sait, mais des difficultés de santé la privent momentanément de clavier.

    Comment réglait-on l'absence d'eau courante, autrefois ? Cela obligeait à utiliser plusieurs ustensiles dont certains ne seraient guère nécessaires aujourd'hui. Il fallait un puits, avec de l'eau potable dedans. En raison des captages urbains, qui aspirent les nappes phréatiques, ces puits aujourd'hui sont quasi secs, et souvent infestés de nitrates. Il fallait un seau. On en trouve encore. Il fallait un manche, pour y accrocher ce seau avec une sûreté anti-décrochage. Les paysans savaient en fabriquer eux-mêmes, à partir d'une petite branche bien droite. On plongeait le seau dans le puits, pour ramener cette eau, bien fraîche même en été, dans la cuisine familiale.

    Là, comment faire, pour tout simplement se laver les mains, ou boire à la régalade, ou... ? Intervenait cet instrument que, dans le Poitou récemment encore (une bonne quarantaine d'années), l'on nommait la coussotte. Il s'agissait d'une sorte de petite casserole métallique (on en a même faites en plastique) à laquelle était fixé un manche rond, long, effilé et creux. A la soudure entre les deux, la casserole était percée.

    Cette coussotte , il suffisait de la plonger dans l'eau pour la remplir, et de la poser sur les deux bords opposés du seau, lui-même installé dans l'évier familial. S'échappait un mince filet d'eau, comme d'un robinet. Il suffisait de replonger la chose dans l'eau, pour la remplir à nouveau. Combien de fermiers autrefois, pressés par le labeur, se contentaient le plus souvent de ce robinet primitif pour leurs ablutions quotidiennes, et ne se lavaient sérieusement que le dimanche le plus souvent !

    La coussotte, c'était plus qu'un petit ustensile, c'était un élément de civilisation.

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